♀ CHAPITRE 56 ♀

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Le reste du trajet se passa calmement, et la petite se rendormie sans mal. Sacha jetait des coups d'œil furtifs au rétroviseur pour s'en assurer. Puis, du coin de l'œil, il me dévisagea. J'avais l'impression qu'il voulait me dire quelque chose, mais je n'avais pas très envie de recevoir une énième leçon de morale. Finalement, dix minutes plus tard, il se décida à parler.

— Tu comptes faire quoi une fois en Corse ?

Je ne répondis pas tout de suite, prenant le temps de bien choisir mes mots.

— Écoutes, je ne sais pas vraiment. Je pense qu'il serait préférable pour tout le monde qu'on se sépare. Il y a une prime sur ma tête, pas sur la vôtre. Je vais probablement me cacher avec Elisa le temps que tout se tasse, et puis j'aviserais par la suite.

Il fit rouler ses doigts sur le volant avant de répondre.

— Je vois. Donc tu comptes bien nous quitter.

Je soupirai.

— Ça me fais beaucoup de peine parce que je vous apprécie tous. Mais je veux repartir de zéro, sur de bonnes bases.

— T'as demandé à Elisa ce qu'elle en pense ?

Je le regardai, et il fit mine de ne pas remarquer mon expression.

— Elle a cinq ans Sacha, t'es pas sérieux ?

— Tu te rends compte que tu l'a enlevé à sa famille ? Tu te rends compte que tu commets un enlèvement d'enfant ? Elle n'est rien pour toi. Tu n'as même pas cherché à savoir si elle avait de la famille ailleurs.

— T'es pas sérieux ? M'énervai-je. Sa mère me l'a confiée, à moi ! Sans moi, elle serait morte. Elle me fait confiance, elle sait que je la protégerais toujours !

Il soupira en donnant un coup d'œil dans le rétro.

— Ce que j'essaie de te faire comprendre c'est que tu veux repartir sur de bonnes bases, certes, je suppose que tu penses que nous ne sommes pas sains pour elle. Mais toi-même, tu n'es pas saine, tu es sa ravisseuse Noa...

Je soupirai, les larmes aux yeux. Je le savais très bien qu'elle ne faisait pas partie de ma famille, merci. Je le savais que c'était peut-être mal. Mais j'avais risqué ma vie pour elle, Maxime était mort pour elle. Tout ceci ne pouvait pas être en vain. J'avais besoin d'elle, Elisa était devenu mon nouvel objectif dans la vie. Et si plus tard, elle voulait reprendre contact avec sa famille, bien sûr que je la laisserais faire. Mais pour le moment, elle ne pouvait prendre aucune décision. Certes, j'étais peut-être égoïste, mais au fond, je savais que c'était pour son bien.

Après bien neuf heures de route, nous arrivâmes enfin à Nice. Mais le plus dur restait encore à venir. Nous évitâmes de rouler dans la ville elle-même, où la police rodait. Crash nous guida au volant de Marta dans les ruelles abandonnées, jusqu'à arriver sur le parking d'un chantier probablement abandonné. Ils avaient décidément un faible pour les lieux étranges. Nous nous garâmes côte à côte et tout le monde descendis.

— Bien, commença Crash sans prendre de pincettes. Les gars, je pense que pour moi l'aventure s'arrête ici.

— T'es sérieux mon gars ? S'exclama Adam.

— Mec, c'était génial de travailler pour toi, mais j'avais pas signé pour ça... T'as été un boss exceptionnel, et bien sûr, on reste en contact, mais je vais essayer de retrouver ma famille sur Marseille gros.

Adam essayait de le cacher, mais il était frustré.

— Et hum... essaya Shark en se tournant vers leur chef.

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