La rentrée en Première

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Je m'appelle Ambre.
À l'époque où se passe mon récit, j'allais rentrer en Première S dans un lycée privé. J'avais 16 ans.
J'avais les cheveux courts et bruns auxquels j'adorais ajouter des mèches vertes ou bleues.
J'étais très masculine. Je détestais les robes, portais souvent des chemises et des jeans troués (au grand désespoir de ma mère) et préférais une bonne paire de chaussures montantes aux stan Smith ou autres, portées par les autres filles.
J'avais un chien trois poules et... une profonde passion pour la musique.
Ce jour-là, nous étions le 2 septembre et c'était la rentrée scolaire.
J'étais dans le train, seule comme à mon habitude, et regardais le paysage défiler à travers la vitre du wagon. Les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je me demandais de qui allais être composée ma classe...
La musique battait son plein. J'adorais ces moments où je me retrouvais, avec moi même, à réfléchir. La musique m'accompagnait alors. Je ne faisais pas que l'écouter. Contrairement à beaucoup de personnes je comprenais et j'appréciais les mots de chaque phrase. Ma vie était monotone à cette époque. Tout les jours se passait le même film incessant et rien ne venait bousculer mon train-train quotidien.
Je n'avais pas beaucoup d'amis. Et la seule personne à qui je tenais avait déménagé.
Quand à ma meilleure amie, elle avait choisi un autre lycée à l'autre bout de la ville.
Le train s'arrêta.
Je prit ma valise et mon sac à dos pour me diriger vers mon lycée. Ma playlist continuait de défiler, je ne comptais même plus les chansons.
Je passais devant tous les commerces fermés. Après tout, il n'était que 8Heure...
J'arrivai devant mon lycée.
J'inspirai à fond.
Tout le monde me connaissais. Mais moi je ne connaissais personne.
Tout le monde regardais le garçon qui passais, et tout le monde était choqué d'apprendre que c'était en fait moi, une fille...
J'avais connu ces regards et ces remarques pendant mon année de seconde. J'avais appris à vivre avec. J'avais appris les normes de la société et j'avais aussi appris que, parce que je n'étais pas comme eux, ma vie se résumerait à ces regards.
Je franchis la porte d'entrée et m'approchai des panneaux pour chercher mon nom sur les listes.
J'avais la chance d'être assez grande, ce qui me permit de repérer ma classe sans attendre que la foule se disperse.
C'est bon je les avais trouvé: Ambre ****** Terminale 5S salle 407.
La salle 407 se trouvait au quatrième étage.
J'ai déposé ma valise à la bagagerie et puis je me suis dirigée vers les escaliers. Il y avait beaucoup se monde dans les escaliers jusqu'au deuxième étage, car c'est celui des secondes. Puis pour les deux étages suivants les étudiants se faisaient rares. J'étais arrivée bien en avance pour ne voir personne.
J'ai enlevé mes écouteurs avant de franchir le seuil de la salle 407.
J'ai alors eu l'heureuse surprise de trouver Monsieur PELIN, mon prof de maths de l'an passé. Il me souris, me salua et me désigna la chaise en face de lui. Il me confia les manuels, le règlement intérieur du lycée, ainsi que mon emploi du temps. J'y jetait un coup d'oeil et soupirai en remarquant que les deux dernières heures du vendredi étaient consacrées aux devoirs surveillés. (appelés D.S par les élèves). Une fois les consignes données, je l'ai remercié et il m'a désigné la place qui serais la mienne durant tout le premier trimestre. J'ai eu du mal à ne pas sauter de joie en voyant que j'étais tout au fond de la classe. En effet, j'avais tendance à m'ennuyer profondément en cours. Je dessinais donc au crayon de bois dans les coins des pages de mes cahiers. Autant vous dire que les professeurs n'aimaient pas voir leurs cours décorés par des visages, des citations ou encore des dessins tribals...
Mais j'avais la capacité de pouvoir écouter d'une oreille le cour. Pratique non?
J'ai aussi découvert le nom de la de ma voisine de table. Une certaine Océane LUVAC. Je n'en avait jamais entendu parler. J'ai jeté un coup d'oeil à ma montre : il était 9heures. J'avais du temps devant moi car pour le premier jour, les cours commençaient à 10h30. J'ai abandonné mon sac de cours et mes manuels dans mon casier, et j'ai empoigné mon sac de sport. Direction le sixième étage, réservé pour les activités libres. (sport, théâtre, musculation... ). Je connaissais le chemin par coeur pour l'avoir emprunté de nombreuses fois l'an passé. J'ai poussé la porte de la salle et ai souri en sentant l'habituelle odeur de transpiration qui y régnait.

Sentiments incertainsWhere stories live. Discover now