Se pourrait-il qu'il soit...bi ? Il ne pouvait être gay, mais cette éventualité restait. Il raffermit sa prise sur le verre. Il s'en serait rendu compte bien plus tôt, s'il avait été attiré par les hommes. Il avait trente et un ans, merde ! Il l'aurait su bien avant. Il avait fait du judo durant onze ans et a aucun moment il n'avait reluqué ses camarades de vestiaires !

Eléonore avait raison. Cette enquête lui montait a la tête et cette attirance malsaine pour le criminel avait remonté de mauvais souvenirs. Ces trois jours durant lequel le Tueur l'avait maintenu prisonnier. Il regarda son verre d'eau et le but d'une traite avant d'ouvrir un placard et d'en sortir une bouteille d'alcool. S'il se remettait à penser à ça, il allait lui falloir une bonne dose. Pour se donner du courage. Le Commissaire versa le liquide mordoré dans son verre et s'assit sur une des chaises du bar.

Il regarda l'alcool d'un air morne. Depuis quand n'avait-il pas repensé a ce moment avec précision ? Il posa sa main libre sur son flanc et caressa du bout de l'index la cicatrice blanche. Ce moment. Juste avant qu'il ne se fasse poignarder. Il ferma les yeux et se remémora les jours précédents ce moment.

6 Septembre 2013, lieu inconnu

Il ouvrit difficilement les yeux. Il avait l'impression que sa tête allait exploser et des dizaines de petits points noirs voletaient devant ses yeux. Il avait mal. A la tête mais pas que. Partout. Tout son corps le lançait et un courant d'air le fit frissonner. Il remarqua alors qu'il était torse nu.

Et attaché à une chaise.

Il eut un peu de mal à se souvenir des événements précédents sa captivité. Il tenta de se rappeler mais son mal de crâne le rappela a l'ordre. Avec précaution, il tenta de bouger la tête, cherchant a discerner ou il se trouvait mais ne vit rien. Il était plongé dans le noir et seul une petite lampe de chevet éclairait le mur, de tel sorte qu'a part ce dernier, rien ne soit discernable.

Le brun senti une panique sourde croître en lui. Ou était-il ? Que lui était-il arrivé ? Il serra les dents et retint un gémissement de douleur ; ce mouvement lui avait cruellement rapeller que sa tempe était blessé. Il sentit avec un certain dégout le sang sécher collé a sa peau. Depuis quand était-il la ? Et où était ce là ? Il se souvenait avoir été au travail ce matin, frustré par le piétinement de l'enquête, puis il y avait eu un appel... Ils étaient allé près d'un lycée et IL était la... Avec des bombes et des otages. Il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait pas les sauver. Il était impuissant et... Il s'était rendu. Il se souvenait du moment ou il avait été menotté par le Tueur et emmené dans la voiture. Puis...une détonation. Une bombe avait explosé. Et le néant. Son dernier souvenir était le rire malsain du criminel.

Le Criminel. C'était lui qui l'avait amené ici et dénudé. Il eut une nouvelle grimace de dégoût. Imaginer cet homme le déshabiller était trés dérangeant. Vraiment. Il préféra chasser cette vision et se focalisa sur le présent.

Il frémit en entendant une porte claquer et plissa les yeux, tentant d'apercevoir du mouvement. Une personne marchait vers la salle ou il se trouvait d'un air assuré et entra. Le brun ne discerna qu'une ombre mouvante le temps que cette dernière n'allume une deuxième lampe. La lumière blanche l'aveuglant et il poussa un faible gémissement de douleur. Il avait l'impression qu'on venait de lui brûler la rétine.

- Déjà réveillé, mon chou ?

Il aurait reconnu cette voix entre mille. Sans ouvrir les yeux, le Commissaire ordonna avec hargne ;

- Libère moi, connard !

- C'est gentiment demandé, mais je vais devoir te dire non.

CollaborationWhere stories live. Discover now