Stéphane

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Quand elle était entrée dans mon bureau, je l'avais trouvé vraiment pâle. Elle n'avait strictement rien suivi de la conversation. Et là, elle git dans mes bras inconscientes. Le médecin est en route, il devra être là dans quelques minutes. J'ai l'impression qu'elle s'est endormie contre moi et j'aime cette sensation. Sa respiration est bonne et son pouls correct, enfin je crois. 

Le docteur vient de partir et j'avais raison, elle est en plein sommeil. Il a parlé d'épuisement et d'hypoglycémie. Par acquis de conscience, il lui a prescrit une prise de sang et elle devra retourner le voir lundi. Je sais que je devrais la ramener chez elle mais je ne veux pas la quitter. Elle sera sans doute folle à son réveil mais c'est chez moi que je l'emmène. Pour ne pas l'effrayer plus, je l' ai installée dans le canapé et l'ai recouverte d'un plaid. On dirait un ange, mon ange.

Quelques heures plus tard, le réveil fut plus mouvementé. Elle a paniqué en ne trouvant pas ses repères. N'arrivant pas à la calmer et sentant la crise d'angoisse arrivée, je l'ai serrée contre moi et bercée tout doucement. Sa respiration est rapidement devenue plus lente moins laborieuse et je lui ai expliqué ce qu'il s'était passé. Elle m'a remercié puis elle s'est levée pour partir mais c'était hors de question que je la laisse filer.

- S'il te plait, reste. 

- On se tutoie maintenant? 

Oh, c'est qu'elle reprend du poil de la bête. Je préfère ignorer son agressivité.

- Sauf si ça te gêne? 

Elle secoue la tête. Je ne suis pas un inconnu qui l'aborde avec impolitesse mais un homme qu'elle côtoie depuis plusieurs mois et qui vient de passer sa soirée à la veiller.

 - On mange ensemble et je te raccompagne. Je n'accepterai aucun refus. Il faut que tu te nourrisse.

Elle a fini par capituler, trahie par le grondement de son estomac. C'était certes une petite victoire mais c'est mieux que rien. Le repas a été très silencieux. Elle est vraiment très renfermée ou cela vient de moi. Je n'arrive pas à la mettre à l'aise. J'aimerai lui poser la question mais j'ai peur qu'elle se braque et parte, alors je me tais. Je n'ai jamais eu à être patient pour avoir une femme à mes côtés mais elle est différente et je la veux vraiment. Je veux découvrir son sourire, son rire rien que pour moi, son visage après l'extase.

- Va t'installer dans le canapé pendant que je prépare un café, un thé...Que préfères-tu? - un thé s'il te plait. Peu importe le parfum, je ne suis pas difficile.

J'ai essayé d'être le plus rapide possible mais quand je l'a rejoins, elle dort à nouveau. Qu'est ce que je vais faire de ma belle au bois dormant?

Je décide de m'installer près d'elle. Je pose sa tête sur mes genoux et je lance un film. Je donnerais tout pour qu'elle reste près de moi, comme ça. Son parfum me rend dingue. Je n'ai qu'une envie, celle de la toucher. Je résiste de toutes mes forces et puis merde... Ma main se pose sur son dos que je caresse. J'aime sentir son corps sous ma paume même si elle porte un tee-shirt. Je pourrais facilement me glisser en dessous mais ça ne serait pas correct. Je veux qu'elle puisse me faire confiance, qu'elle sache que je ne lui ferais jamais de mal volontairement. J'ai longtemps papillonné à droite et à gauche. Je n'avais jamais ressenti le besoin de me poser mais j'avais la courtoisie de prévenir mes compagnes. Avec elle, je veux tout : la fidélité, la vie commune et les enfants... Cela peut paraitre dingue car je ne la connais pas mais je suis attiré vers elle comme par un aimant. Il faut que je me freine car je risque de tomber de haut, si elle me rejette. Je n'aime pas évoquer cette possibilité et l'imaginer avec un autre homme me rend fou. Je sais qu'il me faudra beaucoup de temps et de patience mais je suis prêt à relever le défi... 

Un pas après l'autre (reecriture) Where stories live. Discover now