♀ Chapitre 53 ♀

Depuis le début
                                    

Une fois prête, je descendais rapidement au salon. Adam était tout excité, il sautillait sur place. Crash et Shark portaient des gros sacs de randonnée. Sacha arriva enfin avec des clés de voiture à la main. Nous sortîmes, et nous nous trouvâmes dans une petite cour. Adam me prit par la manche et me demanda de fermer les yeux. Quelles simagrées...

— Tigresse, je te présente Marta !

— Marta ? Répétai-je.

J'ouvris les yeux, et découvris une vieille voiture devant mes yeux. Une de celle qui devait exister dans les années 90. Sa couleur jaune banane tranchait avec grisâtre du décor. Deux épais liserés noirs couvraient le capot. Adam se poste devant, passant sa main sur la carrosserie.

— Je te présente ma petite Marta. Une Chevrolet Camaro Z/28. J'ai eu du mal à l'avoir, c'est mon petit bébé.

Sacha s'approcha comme si de rien était, ne faisant pas attention à Adam. Il ouvrit la portière et nous demanda de monter.

— Bon, vous allez être serré tous les trois à l'arrière, je vous préviens.

J'entrai, et une odeur de vieux cuir m'attaqua les narines. S'en suivit de celle du sent-bon au citron accroché au rétroviseur central. J'étais assise entre Shark et Crash. Et en effet, nous étions serrés, j'avais l'impression que mes hanches étaient broyées.

C'est Sacha qui prit le volant, et nous voilà partis. J'avais la capuche sur ma tête, le regard sur la route. J'étais très anxieuse, mais très excitée à la fois. Dans quel état allais-je retrouver ma sœur ? Franck ne se laisserait certainement pas faire, il avait une arme. J'appréhendais un peu, mais il était trop tard pour faire marche arrière.

La route fut assez longue, et ennuyante puisque personne ne parla. Mais enfin, nous arrivâmes dans des rues que je reconnaissais. Des rues qui, à mon grand étonnement, étaient vides. Sacha arrêta la voiture à une distance raisonnable de la maison. Tout le monde descendit de la voiture. Nous échangeâmes tous une étreinte ou une poignée de main pour se donner du courage. J'allais retourner dans la voiture lorsqu'Adam me tira par le sweat.

— Hum, Noa... Si jamais je ne revenais pas...

Je lui prenais le visage dans mes mains, le regardant droit dans les yeux.

— Tu vas revenir. Je ne peux pas te perdre toi aussi.

Il me dévisageait, et je n'arrivais pas à savoir ce qu'il pensait. Il jeta un regard rapide à Sacha, puis il m'embrassa le front.

— Fais gaffe à toi Tigresse.

Je lui souriais et le lâchais. Je jetai un dernier regard au deux autres garçons. Lorsque je les vit partir tous les trois, j'eut comme un pincement au cœur. Crash qui avait dû remarquer ma tristesse me donna une tape sur l'épaule et nous entrâmes dans la voiture. Un silence pesant régnait dans la voiture de collection.

— Tu vas devoir choisir, tu sais, murmura-t-il.

J'avais à peine entendu ce qu'il avait dit. Était-ce pour moi qu'il disait ça ? Probablement, puisqu'il me dévisageait à présent.

— Choisir ? Répétai-je pour qu'il s'explique.

— Noa, tu crois que personne ne voit ton petit jeu ?

— Pardon ?

— D'abord Maxime, ensuite Sacha, et maintenant Adam ?

Je me reculais, offusquée.

— T'as pas vraiment dit ça, tu le penses pas quand même ?

Il ne répondit pas, et qui ne dit rien consent.

— Non mais j'hallucine. Tu crois vraiment que mon but, c'est de draguer des gars ? Alors que ma sœur est en danger, que la personne que j'aimais le plus ici est morte ? Tu crois que je peux m'adonner à ces futilités ?! T'es pas sérieux quand même ?!!

Il parut mal à l'aise et gêné. Mais je n'attendais pas d'excuse, je sortis de la voiture en claquant la porte. Et puis Zut, j'allais chercher ma sœur moi-même. Je partis en direction de la maison, suivis par Crash qui me criait de revenir immédiatement. Au tournant d'une rue, je me figeai. Quelque chose bougeait près des conteneurs à ma gauche. J'entendis des grognements indistincts. Puis, une bête toute blanche ou presque sortit des ordures. C'était un chien, très maigre, maculé de sang. Il avait un cercle noir autour de l'œil. C'est lorsque le chien se rua sur moi en s'emmêlant dans mes jambes que je compris.

— Kira ? Pleurnichai-je.

Les larmes coulaient sur mes joues. Comment la chienne avait-elle pu survivre dehors comme ça, elle était tellement maigre que je ne l'avais pas reconnue. Je la pris dans mes bras malgré son odeur et sa saleté. Crash arriva enfin à mon niveau, essoufflé. La chienne grogna contre lui, mais je la rassurai.

Un coup de feu nous fit sursauter. Le bruit venait de la direction de la maison. Tout un tas d'hypothèses fusèrent alors dans ma tête.

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant