4. C R I S E D E P E N S E E.

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- Tu es une héroïne ici, Théa. Tout ce que tu as accompli est fantastique !

- Fantabuleux, je dirais même, répliqua la petite blonde.

Durant les jours suivants les révélations du Dr. Myrand - vraies ou fausses - Luna et Isla, deux rebelles qui n'avaient pas subi la Simulation avaient pris Théa d'assaut, lui répétant sans cesse qu'elle était une combattante formidable et qu'elle avait accompli beaucoup de missions avec brio.

- Vous êtes sûres ? Demandais Théa à chaque fois.

- Absolument. Tu es quelque chose, tu sais Théa. Je ne sais pas si quelqu'un n'a jamais réussi à te battre...

Isla avait de longs cheveux bruns très intenses et semblait froide au premier abord. Seulement, quand on la connaissait un peu mieux, elle était tout à fait gentille.

- Non... Personne n'arrive à ton niveau. Du moins, avant la Simulation.

Cela sous-entendait qu'elle n'était plus la même ; elle n'avait plus les mêmes capacités physiques. Et même si ses capacités mentales restaient intactes, cela ne suffisait pas.

L'entraînement devait commencer de toute urgence.

***

- C'est ici ? Demande Nathan, faisant abstraction du malaise d'hier soir.

Théa s'en rappelle clairement. Nathan est une personne en qui elle peut avoir confiance. Elle en est sûre. Pourquoi lui aurait-il dit qu'il ne l'associait pas à cet endroit autrement ? Ses soupçons sont fondés, elle en mettrait sa main à couper. Quelque chose cloche. Mais quoi ? Cette sensation est absolument horrible. Vous savez, quand vous savez que quelque chose ne va pas, mais que vous ne savez pas du tout de quoi il s'agit ? Quand votre inconscient comprend les choses avant votre conscience ?

- Oui, l'entraînement a lieu ici, répond-elle enfin.

- C'est moi ou ..., commence-t-il.

- Ce n'est pas toi, cette salle est l'exacte réplique de la salle d'entraînement de la Mort.

***

- Hey ! S'exclama une voix masculine, sortant Théa de ses pensées.

Elle ne s'attendait pas à le voir ici. Pas après ses maudites réflexions sur le fait qu'elle devait avoir rêvé. Qu'elle devait être folle, même s'il ne l'avait pas clairement dit.

- Léo, que fais-tu ici ?

Ses yeux bleus se posèrent sur Théa. Il la regardait d'une bien étrange manière. Quelque chose avait changé. Mais quoi ? Théa n'aurait su le dire.

- Je dois m'entraîner... Ordre du Dr. Myrand. Je...

Sa voix se cassa. Y avait-il une possibilité, aussi minime soit-elle, qu'il ressente du remords ?

- Je ne sais pas si on te l'a dit mais, nous trois, Nathan, toi et moi, formions un groupe plutôt imbattable. Surtout grâce à toi, d'après ce qu'on m'a raconté.

- Myrand veut qu'on reforme le groupe ?

Léo hocha de la tête. Evidemment qu'elle voulait reformer leur groupe. Mais pour quoi faire ? Certes, elle lui avait parlé de « missions ». Néanmoins, Théa ne savait pas de quelles missions il s'agissait.

- Je peux ? Demanda Léo.

- Je t'en prie, répliqua Théa.

Elle en voulait toujours un peu à Léo. Il ne l'avait pas cru au moment où elle avait eu le plus besoin de soutien. Et non pas de quelqu'un qui la rabaisse... Cependant, elle se dit qu'agir normalement serait probablement le meilleur moyen de tirer tout cela au clair. Du moins, jusqu'à ce que Nathan se réveille.

***

L'entraînement est terminé pour aujourd'hui. Une semaine a passé depuis le réveil de Nathan. Le moment est venu. Les missions vont devoir être accomplies. Théa en est malade. Elle ne cesse de penser, tout le temps. Qu'étaient donc ces missions ? Devra-t-elle tuer quelqu'un ? Voler quelque chose ? Infiltrer un endroit ? Ah ! Ses pensées la rendaient folle !

Elle se jette sur son lit miteux, tant ses émotions sont fortes. Et celles des autres également. Elle ne l'a pas montré mais elle en a terriblement souffert. Toutes ces personnes présentes ressentent de fortes émotions. Parfois positives, et d'autres fois très négatives. Les négatives impactaient le plus le comportement de Théa. Elle avait dû lutter. Elle lutte encore.

La porte de sa chambre s'ouvrit.

- Comment tu vas ?

Elle reconnaît immédiatement les cheveux ébouriffés de Nathan. Sa présence a le don de l'apaiser. Tandis que celle de Léo a l'effet inverse.

- Crise de pensée, dit-elle.

- Oh.

Nathan sait de quoi il s'agit. Ce genre de crise arrivait souvent à Théa. Elle avait le chic pour faire des crises d'angoisses à cause de ses pensées. Pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Et maintenant : pourquoi des missions ? Etais-je un assassin ? ... Toutes ces questions lui serraient l'estomac et elle ressentait une immense pression. C'est dans ces moments-là qu'en général, elle pleurait. Sans que personne ne la voie. Sauf quand il y avait Nathan. Le jeune homme savait la rassurer. Et il en est toujours capable apparemment.

- Je suis là, OK ? J'ai réussi à sortir de cette Simulation pour toi ! Crois-tu sincèrement que je vais te laisser tomber si facilement ? La rassure-t-il.

Théa sourit. Chose très rare car elle a dû s'endurcir à la Mort. Elle avait dû s'endurcir avant la Simulation aussi... Non ? Ah ! Voilà que ses questions l'assaillent de nouveau !

La chambre était dans la pénombre. Seule la lampe de chevet est allumée. Aucune fenêtre pour faire rentrer la lumière du jour. Y a-t-il un monde au-dehors ? On lui a dit que oui. Mais, à quoi ressemble-t-il ? Est-ce le chaos ? Ou, au contraire, est-ce un monde normal ? Mais qu'est-ce qu'un monde normal ? Celui qu'elle a connu avant la Simulation ? Comment pourrait-elle le savoir ?! Elle ne se rappelle de rien.

- Hé ! Arrête de penser. De suite ! Lui ordonne Nathan.

- Mais comment sais-tu que...

- Tu rigoles ? Il faudrait que tu te voies quand tu penses. Tu fais plein d'expressions. Surtout tes sourcils... Quand tu es inquiète. Et tu es souvent inquiète en ce moment.

Il a raison, évidemment. Bien sûr qu'elle est inquiète ! Elle est amnésique. On lui dit des choses mais elle n'arrive pas à les croire. Elle doit accomplir des missions au compte des rebelles.

- Myrand m'a convoqué juste avant que je vienne... Elle m'a dit qu'on serait tous les deux pour la première mission. Elle ne m'a pas dit pourquoi.

- Tu es sûr ? Léo devait être avec nous..., reprit Théa sur la défensive.

- Je sais. Peut-être qu'il n'est pas prêt... Je ne sais pas.

Théa est vraiment stressée. Elle a ... peur ? Ce sentiment ne lui est pas étrange, mais elle s'empêche de le ressentir habituellement. C'est impossible dans l'immédiat.

- Dis, tu veux bien rester ici cette nuit ? Tu peux prendre le lit de ... 138.

Dire le nom de son amie est trop difficile. Elle préfère l'appeler 138. Ça rend la chose plus supportable.

- Cassandre, elle s'appelait Cassandre, la reprend Nathan.

- Je sais..., réussit-elle à dire malgré sa gorge nouée de sanglots.

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Note de l'auteure :

J'espère que ça vous a plu ! :D

La suite arrivera durant la semaine du 3/10 ! Sûrement en fin de semaine :)

N°139 Théa. [ABANDONNEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant