♂ CHAPITRE 51 ♂

Depuis le début
                                    

Noa venait de me remercier. Après tout ce que j'avais fait ? Cela faisait bien longtemps qu'on ne m'avait pas dit un merci aussi sincère.

— Bon, marmonnai-je. Ça te dit pas qu'on parle dans le salon plutôt qu'ici ?

Elle hocha la tête et lâcha enfin mes mains, les joues rouges. Noa ferma les yeux pour ne pas me voir sortir du bain. J'enfilai rapidement une serviette qui était posée là autour de ma taille. Puis, je me tournai face à la porte le temps qu'elle sorte de l'eau à son tour.

Elle m'autorisa ensuite à me retourner. Elle avait une petite serviette vert-pâle autour du corps, laissant apparaître ses jambes élancées. Bon sang qu'elle était belle quand même.

— Je ne pensais pas qu'un geek pouvait avoir des abdos, se moqua-t-elle.

— Qu'est-ce que tu crois ? Ricanai-je à mon tour.

Noa s'approcha de moi, et me demanda de contracter mes muscles.

— Voyons voir si c'est pas du faux, plaisanta-t-elle.

Puis, de ses petits doigts froids, elle toucha mon ventre. À chaque contact avec elle, j'avais l'impression qu'une énergie indescriptible inondait mon corps.

— Et toi, fait voir puisque tu fais la maligne.

Je touchais son ventre à travers la serviette mouillée. Noa me dévisagea pendant que j'appuyais sur ce qu'elle croyait être des abdos musclés. Je relevai la tête et nos regards se figèrent. J'essayai de déchiffrer ses yeux bleus-gris.

Je ne sais combien de temps nous restâmes ainsi à ne rien faire. C'est comme si tout autour avait disparu, il ne restait plus que nous deux, seuls dans le silence. Puis, je pris son visage dans mes mains, et elle devint rouge comme une tomate. Un sourire narquois se dessina sur mon visage et je l'embrassai sur le nez.

— T'as eu peur hein ? M'esclaffai-je.

— Idiot ! Souffla-t-elle en me donnant une tape.

Nous décidâmes finalement de sortir, pour aller nous habiller avec des vêtements propres dans nos chambres respectives. Lorsque nous l'encadrement de la porte, la lumière du salon s'éclaira, et nous tombâmes nez à nez avec Sacha, Shark et Crash. Tout le monde se figea. Sacha me fusillait du regard, s'il avait pu, il m'aurait poignardé sur-le-champ. Nous allions voir qui de nous deux Noa choisirait. Et le rendre jaloux me permettrait de gagner l'argent du pari. On n'est pas jaloux pour rien.

— Je vois que ça ne perd pas de temps, dit-il les dents serrées.

Je me mis à sourire comme un benêt.

— Vous faîtes pas d'idées, annonça Noa. Il ne s'est rien passé, ce n'est pas c'que vous croyez. Sur ce, je vais m'habiller.

Noa ne salua personne et grimpa les escaliers. Je la suivis tout en serrant les mains au passage.

Une fois tout le monde bien habillé, Sacha nous fit réunir au salon.

— Bon, dit-il, toujours irrité par la situation. Shark et Crash ont trouvé des infos. Ils savent où est Élisa.

Les yeux de Noa s'illuminèrent. Je ne l'avais jamais vu comme ça, elle était encore plus belle. Je devais vraiment arrêter de penser comme un débile.

— Où ça ? S'inquiéta-t-elle. Comment va-t-elle ? Elle n'est pas blessée ? On s'occupe bien d'elle ? ...

Je posais ma main sur son épaule pour la calmer, sous le regard foudroyant de Sacha.

— Elle est chez son oncle Franck, répondit Shark. On a réussi à retracer son téléphone et trouver son adresse, et on a envoyé un drone chez lui pour voir ce qu'il faisait. Mais on n'a pas pu aller bien loin, les forces de police l'ont abattu dès qu'on a survolé la rue.

— Les forces de police ? Répéta-t-elle.

Elle n'était pas au courant... C'était maintenant ou jamais.

— Noa, commençai-je. Tout Paris est en guerre civile, et ça s'étend sur les autres villes de jours en jours. Les hommes et les femmes qui s'étaient cachées manifestent dans les rues. Ils cassent tout, s'attaquent à la police. Les forces de l'ordre se sont déployés dans tout Paris, et on ordre de tirer sur quiconque possède une arme ou représente un danger.

— Quoi ?! S'étouffa-t-elle, horrifiée.

— Et... Continuai-je. Tu es portée pour responsable de tout ce qu'il se passe, tu es recherchée par la police... Vivante ou morte...

Ses épaules s'affaissèrent, elle porta sa main à sa bouche. C'était le coup de grâce.

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant