♂ CHAPITRE 50 ♂

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J'enfilai ma capuche sur ma tête, et remontais les escaliers pour retourner me coucher. Mais lorsque je passai devant la porte de sa chambre, je l'entendis gémir. Je me stoppai, écoutant ses soupirs noyés dans le silence de la maison. La porte était entrouverte. Du bout des doigts, je la poussai et me trouvai à présent sur le pas de la porte. J'entrai en silence, par curiosité bien sûr.

Noa était là, dans son lit, les cheveux à moitié attachés. Son visage, éclairé par la lumière du couloir, était si pur. Je ne me voilais pas la face, elle était belle. Ses sourcils fins se froncèrent et elle murmura quelque chose. Elle rêvait encore. Je restai planté là, comme un imbécile. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas partir ? Pourquoi mon corps refusait-il de bouger ? Je me trouvai ridicule, et décidai de sortir d'ici. Au moment de passer la porte, Noa laissa échapper un petit cri :

— Adam !

Un frisson parcouru mon corps de haut en bas. Je me retournai, mais la trouvai toujours endormie. Avais-je rêvé ? Était-ce mon imagination ? Voilà que je l'entendais dire mon nom, c'était du n'importe quoi. Je secouai la tête et sortis en refermant la porte.

Je devais penser à autre chose. Finalement, je changeais d'avis et au lieu d'aller dormir, je décidai de regarder la télé.

Avachis sur le canapé, je regardais un dessin animé pour les enfants. Puis je vérifiai l'argent qu'il me restait sur mon compte en banque. Un sourire vicieux se dessina sur mon visage. J'avais assez pour quitter la France et partir dans un endroit idyllique pour passer le reste de ma vie pépère. Je fermai les yeux et m'imaginai sur une plage des Maldives, dans une petite maison de bois, un cocktail à la main, des filles magnifiques autour de moi. Je somnolai, rêvant à moitié.

Un bruit me ramena à la réalité. Un bruit de pas dans les escaliers. C'était elle, Noa avait enfin décidé de sortir de la chambre. Je me figeai sur le canapé. Je la sentis passer derrière moi, à une lenteur extrême. Puis elle entra dans la salle de bains. Il fallait faire quelque chose pour ses cauchemars, sinon j'allais mourir de fatigue. Le meilleur moyen de lui remonter le moral, c'était d'avoir une bonne discussion avec elle, lui faire comprendre qu'elle devait aller de l'avant. Me voilà encore à me soucier d'elle, je me donnai un coup sur la tête. Le problème, c'est qu'elle ne voulait jamais me parler.

Lorsque j'entendis l'eau du bain couler, une idée des plus folles traversa mon esprit. Sacha était parti, j'allais en profiter. C'était sa petite protégée hein ? Il allait voir.

Je me levai et attendis un moment devant la porte de la salle de bains, pour être sûre qu'elle soit dans l'eau. Au bout d'un moment, lorsque je n'entendis que le silence, j'entrai dans la pièce.

— Mais qu'est-ce que tu fais ? Hurla-t-elle. Tu ne vois pas que je suis dans mon bain ?

Oh bien sûr que je l'avais vu, justement. Je ne l'avais même pas encore regardé à vrai dire, je me contentai d'enlever mon haut. Je fis semblant de faire comme si je ne la voyais pas. Je déboutonnai mon pantalon.

— Adam ! Qu'est-ce que tu fous bon sang ?!

J'avais envie d'exploser de rire, mais je me retenais. Une fois déshabillé, je la regardai enfin. Une décharge électrique foudroya mon cœur. Je pris conscience de ce que je faisais. Elle était recroquevillée, les mains sur les yeux comme une petite fille. À ce moment, je la trouvai tellement belle. J'avais le souffle coupé, mais j'étais allé trop loin. J'entrai dans le bain en face d'elle.

— Il fallait que je te parle, et là, je suis sûr d'avoir ton attention, me justifié-je.

— Sans blague ! Railla-t-elle les yeux toujours fermés.

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