Chapitre 2

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Le vent faisait valser ses mèches brunes autour de son visage. Ses cuisses étaient en feux. Aramis n'avait pas monté un cheval depuis des semaines. Il avait oublié que cela pouvait être aussi éreintant. Le soleil allait bientôt disparaître derrière le panorama de Paris. L'homme avait un pincement au cœur. Le palais royale semblait si petit et insignifiant d'ici. Il ne restait plus quelques minutes de chevauché e les mousquetaires seraient de retour dans leur domaine. Aramis lança un regard à la dérobé à ses amis. Tous étaient silencieux. toutefois, D'Artagnan ne tenait plus en place. Son âme demandait à voir sa femme. Il avait l'impression de l'avoir quitté depuis des années, sauf que cela faisait seulement trois jours. Le jeune Gascon avait pensé à Constance à chaque seconde de son épopée.

-Le dernier arrivé, paie la tournée!

D'Artagnan donna un rapide coup de talon à sa monture avant qu'elle détale à tout allure. 

-INJUSTICE!! proféra Porthos un poing dans les airs.

Aramis s'empêcha de rire et se mit à galoper hâtivement. Il n'avait aucune envie de payer les boissons d'Athos et de cet autre alcoolique. Il ne pourrait jamais ce le permettre.

-Il est partit avant nous! continua le mulâtre. Aramis! Athos! Dites quelque chose!

-Plus tu t'entêtes à démontrer ton mécontentement, commença Athos le sourire aux lèvres.

-Plus tu nous laisses te devancer, continua Aramis.

Porthos lâcha un grognement avant de redoubler d'ardeur dans la course improvisée.

Athos arriva quelques temps avant Aramis. Le jeune les avait considérablement devancés. Il les attendait, appuyé contre une petit chaumière à l'entrée de la ville. Porthos arriva presque en colère. Il n'acceptait pas sa défaite si facilement. Il descendit du cheval en un saut.

-Je réclame justice. D'Artagnan, je te convoque en duel. Si tu gagnes, je payerai la tournée. Cependant, si tu perds, tu payeras.

S'il refusait, cela jouerait sur l'orgueil du Gascon. Il ne pouvait s'avouer plus faible que son frère d'arme. D'Artagnan fit un hochement de tête avant de saisir son fleuret. Il avait confiance en le maniement de son arme. Cela ne prendrait même pas cinq minutes.

Porthos fit son plus beau sourire en voyant la naïveté de son ami. Il gagnerait, il en était certain. Le métisse était un mousquetaire depuis plus longtemps que ce jeune adulte.

                                                                                   ***

Ses bottes frappèrent le sol au même rythme que celles de ses amis. Son postérieurs étaient endoloris. Cette douleur avait manquée à Aramis. Le brouhaha de la ville était comme une musique à ses oreilles. Le silence du monastère l'avait toujours importuné. Il réussissait à avoir de la concentration seulement lorsque des myriades de bruit s'amalgamaient.

À leur entrée dans le quartier des mousquetaires, Constance sauta dans les bras de son époux. La reine venait tout juste de lui le droit de disposer. À la vue d'Aramis, elle le serra dans ses bras. Elle était si heureuse de son retour.

-J'espère que ma missive y est pour quelque chose.

Aramis se laissa emparer par un petit sourire en coin. Il réprima ses émotions le plus possible. Il hocha doucement la tête. L'homme recula quelque peu, il ne savait pas quoi dire à propos de la lettre.

-Non, il vaut mieux éviter cela. Je suis revenu pour tenir ma promesse et accomplir mon devoir.

Athos approuva les dires de son frère d'arme. Il valait mieux éviter un autre scandale au palais.

-Capitaine Athos, je vois que vous êtes de retour, lâcha le ministre Treville. J'aimerais m'entretenir avec vous.

Le doyen lui fit signe de monter le rejoindre. Il disparu par la fenêtre du bureau d'Athos. Le capitaine donna une accolade fraternelle à Aramis avant de partir. D'Artagnan et sa femme prirent le chemin de leur appartement, main dans la main. Ils étaient si bien ensemble que cela faisait mal à Aramis de les regarder. Tout ce qui lui venait à l'esprit était que ce bonheur là, ne lui serait jamais accordé. Porthos l'observant en silence depuis un moment, le saisit par le crâne et lui ébouriffa les cheveux.

-Avec tout cela, D'Artagnan est partit sans me payer mon verre!

Porthos le serra encore plus fort entre ses bras, jusqu'à ce que le pauvre homme le supplia. Le mousquetaire se mit à rire fortement en repoussant son ami. Aramis remit son chapeau en place.

-Ne nous abandonne plus, souffla Porthos avant de partir lui-même vers son appartement.

Aramis le regarda s'effacer dans la noirceur naissante de nuit.

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⏰ Last updated: Sep 20, 2016 ⏰

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