Résurrection -partie un-

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Bêta : Mokonalex


Le repas fut une affaire tranquille. Harry ne parla quasiment, pas tout comme Severus. Dobby, lui, lorgna le vampire du coin de l'œil, pas vraiment convaincu qu'il soit véritablement inoffensif.

L'estomac magiquement agrandit et calmé par les potions, le jeune Gryffondor put avaler presque toute la part que l'Elfe lui avait servi. Il mangea lentement, peu sûr de pouvoir tout garder. Pourtant, au trois quart de son assiette, il ressentit une impression agréable de satiété à laquelle il n'était pas habitué. À Poudlard, au bout de quatre ou cinq bouchées, son estomac douloureux se rappelait à son bon souvenir et il n'était pas rare qu'il se précipite aux toilettes du rez-de-chaussée pour y vomir son maigre festin.

Severus, lui, avait pinaillé dans son assiette sans aucune conviction, se contentant de déplacer ses aliments d'un côté à l'autre et de porter – rarement – sa fourchette presque vide à ses lèvres. Son manège n'échappa pas au jeune sorcier aux yeux émeraude qui savait très bien quel était le problème. Manquant de sang, le corps du vampire devait être douloureux et son estomac en proie à de terribles crampes, si ce qu'il avait lu dans un des livres de la réserve était vrai. Mais il avait l'après-midi pour convaincre le récalcitrant des bienfaits d'un calice. Tout faible qu'il était, Harry n'en démordrait pas : il ne lâcherait pas l'affaire ! Dumbledore non plus, de toute évidence, puisqu'il avait lancé un ultimatum à l'ancien Professeur de potions.

Après le repas, Severus proposa à Harry d'aller passer une petite heure dans le jardin. Harry lui lança un air craintif que le vampire comprit aussitôt.

— Je resterai avec toi, chaton. Tu n'as rien à craindre.

Le garçon eut un frisson qui ne passa pas non plus inaperçu. Il tenta même de trouver une excuse pour échapper au bain de soleil.

— Tu ne peux pas rester au soleil, Sev'. Tu vas brûler !

— Mais non, j'ai pris ma potion anti-soleil ce matin, et elle est efficace 24h. De plus, dans l'appentis, il y a un vieux parasol publicitaire que je remettrai en état d'un coup de baguette. Je métamorphoserai de vieilles chaises qui traînent par là en bains de soleil tout à fait acceptables et tu verras, tu seras très bien.

De toute sa vie, Harry n'avait jamais fait le lézard au soleil, les Dursley bien évidemment, si... Ils se prélassaient dans leur salon de jardin en teck dernier cri, dès les premiers rayons de soleil, bobs sur la tête et tongs aux pieds, pendant qu'Harry faisait ses corvées de jardinage, sans avoir de pause, ni même un verre d'eau. Combien de fois n'avait-il pas lorgné d'un air avide et en soupirant, la carafe de citronnade ou d'orangeade glacée que la condensation faisait suinter et dont Dudley avalait de larges rasades avec un sourire goguenard !

Et aujourd'hui, ça allait être son tour pour la première fois. L'offre était tentante, et Harry se surprit à en avoir terriblement envie malgré sa peur d'être aperçu de quiconque. Il jeta un regard passablement inquiet vers le magnifique ciel bleu qu'on apercevait entre les lattes des vieux stores à lamelles de la cuisine. Cette vue lui fit penser à sa chouette Hedwige et il ne put s'empêcher de poser la question à son amant.

— Sev'... Et Hedwige ?

— Elle est à Poudlard dans la volière. Tu ne t'en rappelles sûrement pas, mais je t'ai dit quand tu as repris conscience que c'était elle qui m'avait prévenu. Elle avait les plumes couvertes de sang alors j'ai compris qu'il y avait un problème et j'ai transplané aussitôt jusqu'à la maison de ton oncle. J'ai même craint un moment de ne pas pouvoir franchir les barrières magiques à cause de ma condition, mais je n'ai pas eu de souci au final. Je me suis désillusionné et j'ai vu ton cousin qui partait avec des sacs de voyage dans une voiture avec d'autres jeunes. Je suis entré dans la maison et je t'ai trouvé. Ensuite, je t'ai ramené ici et Poppy Pomfresh s'est occupée de toi. Ta chouette est en sécurité, et elle viendra certainement te rejoindre la semaine prochaine pour t'apporter ton courrier et tes cartes d'anniversaire ou tes cadeaux. Je sais qu'Albus a fait courir le bruit parmi tes amis que tu étais en voyage et injoignable par hibou, et que donc, leurs lettres devaient être expédiées à Poudlard.

Le calice de SeverusWhere stories live. Discover now