Il faut sauver Harry Potter

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Madame Pomfresh avait recousu tant bien que mal les plaies d'Harry « à la moldue », puisqu'il ne réagissait pas à la magie. Mort d'inquiétude et rongé par le remord, Severus Rogue avait mijoté les potions demandées et Poppy s'était empressée de les expédier d'un sortilège dans l'estomac du jeune homme. Harry Potter reposait à présent sur le lit conjuré à la place du sofa, et était juste recouvert d'un drap de coton blanc.

La Médicomage l'avait lavé à la façon moldue, avec une éponge naturelle et une bassine d'eau chaude savonneuse. Les sortilèges de nettoyage comme le Tergeo ou le Recurvite étaient connus pour être agressifs pour la peau humaine, et le corps meurtri du jeune sorcier ne permettait pas qu'il soit encore un peu plus agressé. Assise sur une vieille chaise de cuisine près d'Harry, Poppy Pomfresh, baguette à la main, surveillait d'un œil acéré, son malade.

Severus était retourné dans son labo de potion à l'étage, après avoir délesté une des bibliothèques d'une bonne pile de livres de potions. Il espérait y trouver quelque chose pour aider Harry à se réveiller ou du moins à guérir plus vite. Poppy donna un léger coup de baguette sur le gros flacon de verre qu'elle avait suspendu en l'air d'un sortilège, afin d'en accélérer le débit : Une tubulure de plastique sortait dudit flacon et diffusait une mixture jaune pisseux par une petite aiguille reliée au cou d'Harry. C'était une procédure inhabituelle, seulement réservée pour les cas les plus graves.

Le vampire avait bondit et grincé des dents en voyant la Médicomage piquer dans le cou du calice potentiel. Le cou était tabou et était seulement pour lui, pour qu'il s'abreuve ! Comment cette sorcière osait-elle piquer ainsi des instruments de torture, ?

— Du calme, Severus ! Je n'ai pas le choix, avait répliqué Madame Pomfresh. Ses deux bras sont cassés et j'ai du les immobiliser à la façon moldue avec du plâtre. Ce n'est que pour quelques heures. Dès que son niveau de Magie aura remonté à un seuil acceptable, je pourrai les retirer et lui donner du Pouss'Os. Je pourrai ensuite piquer l'aiguille dans son bras. Allez donc me préparer une potion de pansement intestinal ! Il n'y a pas de perforation, Merlin soit loué, juste quelques légères meurtrissures du colon. Mais ça l'aidera grandement, inutile d'aggraver ses douleurs.

Tandis que Severus fouillait dans sa bibliothèque à la recherche de précieuses recettes susceptibles d'aider Harry, Poppy avait marmonné que c'était un miracle que le pieu n'avait pas perforé les intestins du jeune Gryffondor. Elle avait ensuite maudit à tous les vents, les odieux Moldus qui avaient osé ainsi faire du mal à ce pauvre petit. Elle espérait grandement qu'Albus Dumbledore allait se montrer à la hauteur de sa réputation de plus grand sorcier du monde, sinon elle glisserait bien quelques mots à un certain vampire potionniste de sa connaissance... voire même à un certain loup-garou, qui pour l'heure était en Forêt Noire, à faire on ne savait quoi.

~*~

Albus Dumbledore avait transplané dans Privet Drive, devant le pavillon portant le numéro 4, en plein jour et sans prendre le temps de troquer ses vêtements de sorcier contre une tenue moldue plus discrète. Quoiqu'avec les goûts vestimentaires particuliers de Dumbledore, les tenues moldues qu'il conjurait, le faisaient de toute façon remarquer par leur aspect très... inhabituel, pour le moins.

Le visage fermé, le vénérable Directeur de Poudlard emprunta l'allée goudronnée qui menait à la porte blanche immaculée et qui portait un gros numéro quatre en laiton bien brillant et parfaitement astiqué. Un regard rapide autour de lui, apprit au vieil homme qu'il se trouvait dans la propriété de deux maniaques de l'ordre et de la propreté. La voiture grise était étincelante et sans un grain de poussière sous le soleil ardent de juillet. La pelouse était parfaitement taillée, et pas une seule mauvaise herbe ne venait déprécier les plates-bandes de fleurs. Délaissant le heurtoir de laiton ornant la porte, Dumbledore opta pour la sonnette électrique dont le ding dong retentit alors dans le silence.

Le calice de SeverusWhere stories live. Discover now