Il faut sauver Harry Potter

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Un bruit de talons féminins claqua dans le couloir. Pétunia Dursley était là et se dirigeait vers la porte. Albus Dumbledore espérait que son époux se trouvait lui aussi sur place. Le véhicule de la famille était dans l'allée mais le sorcier ignorait si la sœur indigne de Lily Potter était capable de le conduire. La porte s'ouvrit brutalement, dévoilant une femme blonde au visage chevalin, aux yeux durs et à la bouche pincée. Elle était très maigre avec des épaules saillantes dépassant de son débardeur à fleurs qui laissait entrevoir également une poitrine plate et un sternum osseux. Ses jambes maigres et blanches sortaient d'un bermuda à fleurs assorti à son haut et elle portait des sandales à semelles de bois qui claquaient sur le carrelage italien immaculé.

En voyant Albus Dumbledore, la tante d'Harry poussa un cri de panique et jeta un œil dans la rue, espérant que personne dans le quartier n'avait aperçu l'arrivant.

— VOUS ! Mais... qu'est-ce que vous faites là ? Et habillé comme ça en plus ! Vous ne pouvez pas vous vêtir normalement quand vous venez voir les honnêtes gens ?

— Bonjour à vous aussi, Pétunia, fit le vieil homme à barbe blanche sans se démonter.

Il passa la porte et entra dans le couloir, agréablement surpris par la fraîcheur ambiante des lieux qui contrastait singulièrement avec la chaleur pesante du dehors.

Pétunia secoua le torchon qu'elle tenait à la main, sur le palier de la porte, justifiant ainsi sa présence sur le seuil afin de pouvoir vérifier qu'aucun de ses voisins n'avait aperçu l'intrus.

Elle revint aussitôt sur ses pas, rassurée de n'avoir vu personne et la mine contrariée referma la porte du pavillon.

— Vous ne pouviez pas envoyer un de vos satanés oiseaux, si vous vouliez parler à Harry ?

— Justement, Pétunia, répondit Dumbledore tranquillement. Si nous parlions un peu d'Harry ?

La blonde haussa les épaules et désigna l'étage supérieur.

— Il est là-haut, dans sa chambre. Je ne l'ai pas encore vu de la matinée. Monsieur se la coule comme d'habitude ! Un fainéant, c'est tout ce qu'il est ! S'il veut à manger ce midi, il a intérêt à aller me faire quelques courses à l'épicerie avant qu'il ne soit trop tard. Je n'ai pas envie de m'enfermer dans la voiture par cette chaleur.

— Vous êtes sûre qu'il est là, Pétunia ? insista Dumbledore.

— Bien sûr, je l'aurais vu ou entendu sortir, je suis debout depuis six heures ce matin. Je devais aider mon Dudley à terminer ses bagages pour qu'il puisse partir avec ses amis en vacances.

Visiblement, Pétunia ignorait que son neveu n'était plus dans la maison et elle ne semblait pas du tout soucieuse. Se pouvait-il qu'elle ignorât qu'Harry avait été battu à mort dans sa propre maison ?

— Votre époux est-il là ? J'ai vu votre automobile dehors.

— Il est au bureau, l'été il me laisse la voiture afin que je puisse sortir comme je veux. Il se fait accompagner par un collègue qui habite pas loin. Mais pourquoi ces questions à la fin ? Si voulez voir ce petit monstre ingrat, vous n'avez qu'à monter, c'est la première porte à gauche et refermez bien la porte de la maison lorsque vous partirez, sinon vous allez gâcher mon air conditionné !

Pétunia vira sur ses talons de bois et voulut se diriger vers son salon, mais Dumbledore la rattrapa par son bras maigre. La blonde sursauta comme s'il l'avait brûlée, outrée du culot de cet anormal. Avant qu'elle n'ait eu le loisir de répondre vertement, le sorcier ordonna :

— Si vous le voulez bien, Pétunia, j'aimerais que vous m'accompagniez à l'étage.

— J'ai des choses à faire ! Il est 11h30 et le déjeuner ne va pas se faire tout seul, surtout qu'à cause de ce petit paresseux, je dois changer de menu ! HARRY ! DESCENDS TOUT DE SUITE !

Le calice de SeverusWhere stories live. Discover now