03. N'ai pas peur.

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- Iouri, je t'en prie. Supplia Anna en dernier espoir.
- Je t'aimais comme ma propre fille. Lui dit le directeur avant de tourner les talons pour partir dans la direction opposée. 

Un des hommes vêtus de noir mit un sac sur la tête de la jeune femme alors que ses anciens coéquipiers la maintenaient fermement au sol. 

- Allons-y. Dit le gradé en allemand alors qu'elle se sentit être soulevée.

Deux soldats lui tenaient les bras de part et d'autre alors qu'ils avançaient dans le couloir. Par chance, elle connaissait la base par cœur ce qui lui indiquait la direction qu'ils prenaient. Ils étaient maintenant au niveau du parking sous-terrain. Ils la firent monter à l'intérieur d'un véhicule qui démarra suivit d'autres bruits de moteurs. 

Grâce à l'entrainement qu'elle avait reçu depuis son plus jeune âge, Anna avait une bonne connaissance de nombreuses langues étrangères, anglais, français, allemand, et une bonne partie des langues parlées en Europe de l'Est. Ses ravisseurs en avaient pleinement conscience puisqu'ils prenaient soin de ne divulguer aucune information sur l'endroit où ils se rendaient ni ce qu'ils lui voulaient exactement. Après des heures de trajet dans le silence, Anna perdit patience. 

- Où est-ce qu'on va ? Se risqua à demander la jeune femme.

Pour seule réponse, le plus jeune soldat lui asséna un coup de crosse dans le ventre la faisant se replier sur elle-même de douleur. Sur le chemin Anna tenta de mémoriser les routes empruntées. Malheureusement plus ils avançaient vers leur destination moins elle parvenait à se situer alors une fois arrivé elle n'avait plus aucune idée du lieu où elle se trouvait.

Alors qu'ils la sortaient du véhicule quelque chose la frappa immédiatement, il faisait froid, extrêmement froid, de ce qui vous glace le sang et vous tétanise les muscles. Le sol recouvert de neige en cette saison lui fit tout de suite présumer qu'ils étaient dans le nord de la Russie, la Sibérie, peut être l'Oural. Le cerveau en ébullition, elle utilisa toutes ses facultés développées au cours d'entraînements acharnés pour analyser la situation et peut être trouver un moyen de s'enfuir. Il y avait cinq gardes, trois au moins portaient des armes de gros calibre. Les mains liées dans le dos, son unique occasion de riposter serait alors au moment où ses liens seront détachés. Il lui faudrait prendre le risque de prendre une balle mais en usant de ses techniques d'esquive et de son agilité elle pourrait surement éviter d'être touchée au niveau des organes vitaux. Surpris par son action, les gardes n'auraient pas le temps de proprement réagir avant qu'elle ne les neutralise.

Une fois qu'ils l'eurent installés sur une chaise son plan d'attaque était fin prêt. Elle se répétait chaque mouvement, chaque pas comme une danse que l'on apprend avant une représentation. Seulement ils ne lui enlevèrent pas ses entraves, elle fut même plus durement attachée. Des menottes lui liant les poings et les pieds la maintinrent fermement adossée à la chaise sans aucune possibilité de bouger.

Alors qu'elle se maudissait de ne pas avoir tenté quelque chose plus tôt, le sac lui fut brusquement retiré de la tête. Malgré la relative pénombre dans laquelle la pièce était plongée, les heures d'obscurité totale qui avaient précédé ce moment l'obligèrent à cligner plusieurs des fois avant de retrouver la vue. Elle découvrit alors les cinq gardes qui la braquaient ainsi qu'un homme vêtu d'un uniforme qui la fixait un sourire narquois aux lèvres.

- Bonjour Anna. Désolé pour toutes ces précautions que l'on t'impose mais on n'est jamais trop prudent. C'est étrange que tu n'es toujours pas tenté de fuir.
- Où voulez-vous que j'aille ?
- Alors tu sais où on est.
- Non.
- Allons. Je sais très bien que pour intégrer la section d'intervention vous devez avoir un esprit rapide. Alors ?
- La Sibérie.
- Où en Sibérie ?

The Winter Soldiers : The Siberian SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant