♀ CHAPITRE 44 ♀

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Elisa eut un temps d'adaptation suite à cette révélation. J'étais aussi choquée qu'elle. Donc ils étaient ensemble maintenant ? Je m'en fichais pas mal après tout, il faisait bien ce qu'il voulait... Je ne savais pas ce qui me prenait, mais j'avais envie d'arrêter l'appel.

— Bon, on doit y aller, marmonnai-je.

— Qu'est-ce qu'il y a gamine ? M'interpela Hydra. T'es jalouse ?

— Pardon ? M'offusquai-je en posant Elisa au sol.

— Bah t'as envie de partir tout d'un coup ? T'es jalouse que Maxime soit tout à moi ?

Maxime semblait gêné de l'attitude d'Hydra, surtout qu'elle lui embrassait le cou, laissant des marques rouges à cause de son rouge à lèvres. Je décidai de ne pas relever. Mais elle en rajouta une couche.

— Désolé, je croyais que la place était libre...

Je gardais mes insultes pour moi, me rappelant qu'il y avait une enfant de cinq ans à côté. J'étais sur le point de débrancher l'ordinateur (oui, carrément débrancher), lorsque le visage de Sacha apparut derrière les deux amoureux.

— Ah Noa ! Dit-il. Je crois qu'Adam veut te parler.

— J'ai pas le temps, raillé-je.

Il releva un sourcil, probablement surpris par mon attitude. Mais il ne se démonta pas pour autant.

— Noa c'est important, s'il te plaît.

— D'accord, cédé-je. Mais on parlera quand je serais dans l'appart d'Alex, il a un ordi portable. Je lui parlerais seulement si on est seul à seul.

Il hocha la tête, et j'arrachai la prise du mur en tirant sur le fil de l'ordinateur. Je ramenai ensuite Elisa dans son dortoir, sans lui donner plus d'explication que nécessaire. J'étais particulièrement énervée suite au comportement de cette peste d'Hydra. Non mais pour qui est-ce qu'elle se prenait ? J'en avais absolument rien à carrer qu'elle sorte avec Maxime ou non. Je commençais à en avoir marre du ton qu'elle prenait avec moi. Et c'était quoi cette façon de me narguer ? Rah !

D'un pas rapide et décidé, je me dirigeai vers l'appartement d'Alex. Je bouillonnais de l'intérieur. C'était Maxime qui m'avait présenté à ces gens, je ne les connaissais pas. Je n'avais rien à voir avec eux, alors ils n'avaient aucun droit de me parler sur ce ton. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec eux ! Une fois qu'Elisa et moi serions sorties, je leur dirais bon vent.

Je bifurquai à droite et entrai dans l'appartement. Je jetai ma blouse à la volée sur le canapé, enfilai un sweat à capuche confortable et m'emparai de l'ordinateur portable de mon hôte. Celui-ci avait enregistré sur une application de vidéo conférence le numéro d'Adam. Je m'enfonçai dans le lit, l'ordi sur les jambes. Puis, je tapai à toute allure sur le clavier pour envoyer un message à Adam :

— Tu voulais me parler ?

— Oui, je t'appelle ?

— Vas-y.

La sonnerie étrange de l'application retentie alors. J'hésitai. Pourquoi d'ailleurs ? Je n'avais aucune raison de stresser. Finalement, je décrochai, activant la webcam au passage. Le visage d'Adam apparu, cachée sous une capuche noire. Je ne reconnaissais pas la pièce derrière lui. Probablement était-il dans ses appartements.

— Salut Tigresse !

— Abrèges, qu'est-ce que tu veux ?

Un sourire en coin se dessina sur son visage, lui donnant un air flippant.

— C'est à propos de la vidéo. Hydra veut absolument la lancer maintenant.

Encore elle, pensais-je.

— Qu'est-ce qu'elle ne comprend pas dans "non" ?

— Tu l'aimes pas hein ?

— Ça se voit tant que ça ? Ironisai-je, essayant de me calmer.

Il haussa les épaules.

— Écoutes mon chat, dit-il, je sais que tes histoires me regardent pas, mais c'est pas sain la relation que tu entretiens avec Maxou.

Je soupirai.

— Comprends-moi aussi ! J'ai le droit d'être en colère ! Le gars me ment, il m'emmène dans un endroit glauque avec des inconnus... Et ensuite, il me laisse toute seule parce qu'il a retrouvé ses copains d'avant !

— Tu trouves que c'est glauque ici ? J'ai pourtant essayé de miser sur la déco. J'aurais peut-être dû prendre des néons bleutés plutôt que ceux à la teinte jaune pour les couloirs.

Il ne m'écoutait absolument pas. Il le faisait exprès et ça m'agaçait énormément.

— Zéro ! Crié-je.

Il redevint plus sérieux, sûrement parce que j'avais prononcé son pseudo.

— Je verrais avec Hydra pour la vidéo, dit-il. Ça va sinon toi ?

J'hésitai, depuis quand se souciait-il de moi ? Enfin, c'était Adam, ce gars était un peu bizarre.

— Ça va pour l'instant, répondis-je.

Il hocha la tête et déballa une sucette de son papier. Je l'enviais, il pouvait manger ce qu'il voulait, aller où il le souhaitait... J'enfilai ma capuche sur ma tête tout en soupirant.

— Ça te vas bien comme ça, s'exclama-t-il. Je te verrais bien en fille rebelle !

— Je ne suis pas comme toi Adam.

— Mais je ne suis pas un rebelle mon chat !

Je soupirais à nouveau.

— Ne m'appelle pas com...

— Bref, me coupa-t-il. C'est pas tout ça, mais j'ai les affaires à faire marcher.

— Quelles affaires ?

Il se recula dans son fauteuil, faisant un bruit désagréable avec sa sucette en la tournant dans sa bouche.

— Bah la Boite quoi.

Je me rappelais alors ce que Sacha m'avait raconté à propos de ça. Une grimace se dessina sur mon visage.

— Je sais pas comment tu fais, lâché-je malgré moi.

— Comment ça ?

— Adam, c'est horrible c'que tu fais. C'est illégal, est-ce que t'as au moins une conscience ?

Il retira sa sucette de sa bouche d'un geste brusque, le regard vif. J'avais touché un point sensible.

— Je pense qu'on en a fini.

Sur ces mots, il raccrocha, et je restai sans voix.

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