District 1

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Iri Plewn, 18 ans

Après avoir pris mon petit- déjeuner, je remonte pour prendre ma douche. Ensuite j'enfile ma robe préférée, verte ornée de diamants autour du col. Puis je me fais le même chignon que Maman.

C'est l'heure d'y aller, je descends et le vois, mon frère. Il est tout beau avec ses cheveux bruns coiffés et ses yeux d'un bleu profond. Il est vêtu d'une chemise bleue et d'un pantalon beige. Il n'a toujours pas séché ses larmes.

J'embrasse ma mère avant de partir et cherche mon père pour faire de même mais je ne le trouve pas, c'est étrange. Je me dirige vers le jardin, rien. Je demande alors à ma mère:

-Où est Papa?

-Il est parti à la boutique chercher quelque chose.

La boutique est sur le chemin, je passerai le voir.

J'appelle Pawl, il sort de la cuisine, prend son manteau et on part.

On se dirige vers la grande place. Mon frère et moi n'échangeons pas un mot. Devant nous il aperçoit son meilleur ami qu'il connaît depuis toujours, également en route pour la grande place. Il m'emboîte le pas pour le rattraper. Je continue donc ma route toute seule. J'arrive enfin à la boutique, j'ouvre la porte et entre:

-Papa?

Pas de réponse. Je me dirige vers l'arrière boutique, qui se situe derrière le comptoir. J'aperçois un papier posé sur le comptoir. Je reconnais son écriture:

"Désolé, mais je ne peux pas. Prends soin des enfants, ne les laisse pas tomber.

Je vous aime.

Adieu.

                                          

                                                    Ropy"

Ce n'est pas possible!

-Nan! Papa!Où es-tu?! Ne fais pas ça!

Je crie comme une disjonctée. Je vais vers la porte de l'arrière boutique... Soudain j'aperçois du sang couler sous la porte. J'ouvre la porte et des ruisseaux de larmes m'envahissent. Le cadavre de mon père gît au sol, un couteau dans le ventre.

-Naaaaan!Pourquoiiii?!

Je continue de pleurer.

Aucune expression n'est dessinée sur son visage, son regard est vide, il n'y a plus rien, plus aucun signe de vie...

Je continue d'hurler à m'en casser la voix.

-Tout est de ma faute!Je suis tellement désolée Papa! Je suis nulle!

Je n'arrive pas à y croire! Pourquoi lui? C'est ma faute. Je l'ai fait souffrir avec des paroles que je ne pourrai jamais retirer. Désormais je n'entendrai plus jamais le son de sa voix si douce et grave à la fois. Je n'arrive pas à y croire, comment a-t-il pu faire cela?

Je n'en peux plus, l'odeur est trop forte. Je sors de la boutique avec la tête qui tourne. Je ne sais plus où je suis. Tout ce que je vois c'est des pacificateurs faisant le tour du quartier et des enfants avançant tous dans la même direction, ma vision devient de plus en plus brouillée. La dernière chose que j'aperçois avant de m'évanouir c'est un pacificateur qui me rattrape de justesse avant que je ne m'affale par terre.

Je me réveille doucement et découvre que je suis sur la grande place au milieu de la foule. À mes côtés se tient ma meilleure amie, Pilim, qui s'accroche à moi afin que je ne tombe pas. Elle est magnifique, habillée d'une robe violette aux reflets bleus. Dans ses cheveux blonds s'y trouve une fleur bleue. Elle me demande de sa voix douce:

-Ça va?Iri?

Je répond toujours un peu sonnée:

-Oui,oui...

-Le tirage va commencer, tu es prête?

Je vois une larme coincée dans le coins de ses yeux bleus magnifiques.

Je réfléchis, de quoi parle-t-elle? Ah oui! C'est vrai! Je me souviens!

Mais après ce que je viens de découvrir je ne veux plus. Je veux rester au près de ma famille.

La dame sur l'estrade déplie le papier des filles:

-Iri Plewn

Je ne comprends pas ce qu'il se passe, tout le monde se retourne vers moi.

-Que se passe-t-il?

Je n'entends rien, tous les sons sont brouillés. Soudain un pacificateur vient me chercher.

Je tiens la main de Pilime et ne veux pas la lâcher. Elle est chaude et réconfortante. Puis je sens qu'elle s'en va, et des bras s'emparent de moi. Je me laisse faire, on me traîne jusqu'à l'estrade, je n'ai pas la force de protester. Je monte une par une les marches qui me mène vers une mort certaine. J'ai pourtant rêvé d'être ici sur cette estrade, mais à cet instant je me demande ce que je fais ici.

La dame crie alors de sa voix aiguë:

-Des volontaires?

Dans ma tête je me répète sans cesse que quelqu'un va prendre ma place, mais il ne se passe rien, le silence s'empare de la grande place.

-Aux garçons!

Je sens alors une larme couler le long de ma joue à l'annonce de ma condamnation.

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⏰ Last updated: Aug 23, 2016 ⏰

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The 66th Hunger GamesWhere stories live. Discover now