Désire-moi. || C.D [En Pause]

One.

[Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder.]

Le soleil est de plomb en ce début de rentrée. La température extérieure doit avoisiner les vingt-sept degré. Je le sais, car la petite fenêtre de ma chambre est ouverte et peu de vent circule. Debout, devant mon miroir, je tente de dompter ma tignasse brune désordonnée. En effet, mes boucles se refusent  totalement la discipline que ma brosse tente de leur inculquer. Mon regard dévie un bref instant de mon reflet pour se poser sur mon réveil qui affiche fièrement 6 : 30 pm. Il me reste à peu près une demi heure d'avance avant de me rendre au campus. En effet, j'entame fièrement ma deuxième année de littérature. Alors que je finis par attacher ma masse capillaire en une queue de cheval haute, j’entends mon cellulaire vibrer sur ma commode. Je soupire avant de l'attraper et de déverrouiller ce dernier pour apercevoir un message de ma meilleure et aussi partenaire de chambre, Charlie.

Chacha :

Je t’attends en salle de littérature. Monsieur Scheifferd est hyper canon ! Oh et j’ai croisé, Cam. Je préviens, il est en forme.

À la mention de ce crétin, tous mes sens se mettent en alerte comme si une alarme me hurlait de rester sur mes gardes. Cameron Alexander Dallas plus connu sous le nom de Monsieur connard est comme son nom l’indique, le plus gros abruti du campus. Quand je suis arrivée à Columbia, la première année, ce brun assez mignon m’a prise comme proie. Désormais, il n’aspire qu’à une seule chose, me mettre dans son lit et si il n’était pas tellement détestable, j’aurais pu craquer. Seulement le style de la maison n’est pas ma tasse de thé. Il est du genre à collectionner les conquêtes et à ne jamais rappeler. Il doit au moins s'être tapé la moitié des filles de l'Université. Il est hors de question que je me transforme en l’une de ses poupées en plastique pleurnichardes. Elles devraient savoir que ce garçon n’est pas bon pour elles et pourtant, elles continuent à se jeter dans ses bras, espérant être celle qui fera chavirer son coeur. Le seul problème c’est qu'il n'a pas de coeur ou alors, c’est un trou noir. Rapidement, mes doigts pianotent une réponse à ma blonde préférée. Même Charlie est tombée dans le panneau et maintenant, elle est d’accord avec moi pour dire qu'il s’agit bien du plus gros enfoiré de la planète.

Moi :

Super, je saute littéralement de joie à l’idée de revoir monsieur connard. Je te rejoins dans un quart d’heure.

Je repose mon téléphone où il se trouvait quelques minutes plus tôt et reporte enfin mon regard sur la glace. Je tire sur les pans de mon haut noir et replace mon jeans taille haute. J’observe mon visage dénué de trace de maquillage. Ce n’est pas aussi bien que je l'imaginais mais ça fera l'affaire. De toute manière, je n’ai personne à qui plaire si ce n’est moi même et je me convient parfaitement comme ça. Je tourne les talons pour prendre ma veste en cuire posée soigneusement sur mon lit refait et l’enfile. C’est parti pour une nouvelle année. Je suis assez impatiente de retourner en cours. J’admets que les soirées tout l'été ne sont pas l'univers dans lequel j’aspire. Je préfère de loin me plonger dans un bouquin qui raconte une idylle parfaite que de voir tous ces jeunes ivre mort en train de se bécoter. Certains diront que je suis coincée, d’autres insociable et la seule chose que je me donnerai la peine de leur répondre est que nous n’avons pas les mêmes valeurs. Je fourre mon portable dans mon sacs avant d’attraper mon ouvrage d'orgueil et préjugés, le thème de cette rentrée pour mon premier cours. Je dois avouer que j’ai lu pas mal de livres récents où l’héroïne est une inconditionnelle fan de cette merveille. Pour moi, c’est différent. J’en suis amoureuse. La passion qui rythme les mots, la plume de Jane Austen font vibrer mon cœur d’une façon si forte que j’ai la sensation d’être Elizabeth Bennett. C’est peut-être un peu tiré par les cheveux mais c'est mon avis.