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Les jurys venaient de présenter chaque oeuvre et s'accordaient une heure de réflexion dans le plus grand des silences pour la remise des prix. Etant à peine remis de mes émotions, je m'étais simplement assis près de mon tableau, accroché sur un mur blanc, en tailleur. Je regardais les autres passer devant moi, jetant des regards étranges à ce que j'avais peint. Mais je les emmerdais royalement. (Je déteste la mer, je déteste les concours, je déteste le sable et je déteste Thomas Edison). La dernière partie de la phrase précédente ne semble plus tellement vraie. Je l'ai trouvé dans la pièce, un peu plus loin, en train de rire avec Minho, Sonya et Teresa. J'avais les yeux rivés sur lui et si j'avais eu le pouvoir d'envoyer des éclairs avec mes yeux, Thomas serait mort foudroyé et Minho de même. Pour qui il se prenait à s'approcher de ma copine comme ça lui ? Ma copine... Que j'avais clairement délaissé de tout le voyage, frustré et en colère contre la Terre entière que j'étais. 

La voix rauque du président du jury annonça quelques temps plus tard les résultats. Le tableau de Thomas était dans les lauréats, pour son réalisme, le petit côté effacé à cause de la pluie (vous savez, quand il m'a roulé une pelle sur la plage), ça rentrait totalement dans le thème. Ce voyage était un véritable cauchemar. Totalement. J'ai eu envie de me jeter du haut de ma connerie, je crois que je mettrais quand même du temps à atterrir. Thomas monta sur l'estrade, son sourire insolent accroché aux lèvres, arrogant petit insecte. Il remercia tout le monde, les profs, le jury, nia nia nia et son regard se plongea dans le mien une demi-seconde. pour lui montrer mon dégoût, j'ai fait semblant d'avoir envie de vomir (je suis un putain de bon comédien) avant de lui faire un gros fuck (tout majeur qui se respecte). 

" Et merci à Newt d'avoir été mon modèle sans même le savoir..." A-t-il conclu avec les yeux qui pétillaient. Non mais attendez, il se prend pour quoi lui ? OOoh Roméo, redescends de ton balcon, là ! On est pas dans une comédie romantique où je vais monter sur scène avec lui et l'embrasser devant toute l'assemblée. Il a pété une durite lui ou quoi ? J'ai souri, ne le quittant pas des yeux, un sourire démoniaque, du genre qui fait peur, le genre sadique là. J'ai vu Thomas déglutir pendant que tous les regards des autres étaient braqués sur moi, attendant le souffle court que je remercie Thomas en retour. " Je ne l'ai jamais pensé Thomas, je le sais que je suis ton modèle... Sinon tu serais pas tomber amoureux de moi." Et j'ai lâché un rire, un rire bien gras, histoire qu'il comprenne que je lui déclarais la guerre une nouvelle fois et que jamais, ô grand jamais, je ne m'arrêterai.


Quelques heures plus tard, alors que je fumais dehors, j'ai senti une main, qui violemment a saisi mon poignet et m'a tourné vers la personne à qui appartenait cette main. Thomas. (Qui d'autre ?)

- Tu joues à quoi sérieusement ? Me cracha-t-il. 
- Désolé princesse, je ne suis pas ton prince charmant, alors arrête de te faire des films, je te déteste, un point c'est tout. 

Le regard de Thomas se voila un instant et il me lâcha. Il semblait si triste soudain. 
- Mais parfois, l'amour est si proche de la haine... Souffla-t-il avant de disparaître dans la nuit, rentrant seul et à pieds à l'auberge de jeunesse où on logeait. 


Je me suis couché à ses côtés pour notre dernière nuit ici. Il fixait le plafond dans le pénombre de la chambre. A côté de nous, le gorille ronflait. Il avait les deux mains derrière sa nuque. Il semblait totalement paumé. Je me suis appuyé sur le coude, me penchant au dessus de lui. 

- ça va Tommy ? (pourquoi je demande ça moi ?)
- Je pense. (ça doit pas t'arriver souvent ça, c'est sans doute pour ça qu'il a une expression aussi sérieuse)
- Tu penses à quoi ? (comme si j'en avais quelque chose à faire)
Il m'a regardé dans les yeux, réfléchissant un instant.

- Tu ne veux pas savoir... Lâcha-t-il en détournant le regard. 
- Si, dis-moi. (Mais mêles toi de ce qui te regarde, Newt, bordel !) 

Sans que je puisse comprendre, il s'est surélevé un peu et m'a embrassé. Oui, vous avez bien lu. Il m'a embrassé et j'ai passé ma main dans sa nuque. Je l'ai embrassé de plus belle. Il avait raison, j'avais aucune envie de savoir à quoi il pensait. J'avais juste envie qu'il continue de m'embrasser comme ça. Je déconne complètement les gars. Mayday mayday, Boston appelle Newt, allo la Terre.

Il m'a attrapé la taille et m'a fait pivoté de sorte que je me retrouvé en dessous de lui. J'ai attrapé sa lèvre inférieure entre mes dents et j'ai tiré un peu dessus. Il a ensuite descendu ses lèvres dans mon cou, en retirant doucement le simple tissu qui me couvrait : mon boxer. 

- Je déconne complètement, Tommy. J'ai murmuré.

- Ta gueule ! Il m'a répondu avant de m'embrasser de plus belle. (Bien mon capitaine, je vous laisse prendre les commandes puisque mon cerveau est finalement hors service.)

Cette nuit, c'était à notre tour de faire chier nos colocataires avec des bruits pas très catholiques, histoire de les empêcher de dormir, bien comme il faut.  

FIN


Hello chers amis. Je termine donc ici le quatrième acte de ce Newtmas, petit OS en quatre actes. J'espère que ça vous aura plus, de mon côté, c'était assez détente de l'écrire, je suis partie dans un délire assez cocasse alors j'espère aussi que ça vous a amusé... 

Bref, autre News, je commence bientôt une nouvelle fiction longue. Niarck niarck niarck. Newtmas forever <3 Love, Ali. 


NIGHTMAREWhere stories live. Discover now