Chapitre 4

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Mardi 30 août 2016

J'ai passé la journée à l'hôpital, dans ma chambre habituelle. Sûrement à transpirer sur le matelas dans lequel tu es confortablement installé. Quelle classe. 

Après que l'on m'ai réanimé il y a maintenant plusieurs heures, mon médecin m'a proposé de dormir car la journée allait être dure. Je n'ai toujours pas compris pourquoi. Ma famille était resté, s'installant autour de moi, comme à son habitude. Comme si j'étais leur centre. Edward dormait sur un petit sofa, au fond de la pièce qui a était, je peux le dire, très bien aménagée au fil des années. D'ailleurs, j'espère que Kevin, l'infirmier assez petit, brun, a tenu parole et n'a pas enlevé les magnifiques tableaux indescriptibles que j'ai accroché sur les murs entre mes 6 et 8 années sur Terre. Admire-les. Ce sont des chefs-d'oeuvres. Je te le dis. 

Mes parents me parlaient et me souriaient, comme si de rien n'était.
Une seule personne ne semblait pas heureuse de me voir en vie: Kevin. Il gardait la tête baissée, n'osant même pas me regarder. 

Quelqu'un toqua à la porte. Mon père autorisa la personne à entrer. Je reconnu un de mes cancérologues à sa blouse toujours pleines de motifs colorés. Je t'avoue que son habitude vestimentaire, durant mon enfance, et aujourd'hui encore, m'a aidé à garder le sourire. Le fait de voir autant de couleurs dans un endroit qui, habituellement, est froid, humide et qui manque d'émotions positives, nous aide tous à aller mieux. Il souriait en nous regardant à tour de rôle. Sa bonne humeur ne dura pas. Quand son regard se posa sur moi, il abandonna son beau sourire blanc pour un visage remplis de pitié, ce qui était rare.

Ma mère commença la discussion.

-Bonjour Carter. (Nous appelons les membres du personnel médical par leurs prénoms, cela me permet d'être plus à l'aise)

-Bonjour la famille Ravanui. J'espère que tu t'es bien reposé Kristen! J'ai une petite nouvelle pour toi.

Mes yeux se figèrent. Ce ton que Carter avait, il ne l'utilisait pas souvent. Une partie de moi avait peur de ce qu'elle pourrait apprendre, mais une autre partie de mon être y était habituée. Cette partie est comme insensible à ce type d'annonce. Je repense à ce fameux jour du début de la fin de ma vie, lorsque j'avais 9ans. Il fit une pose de quelques petites secondes qui me parurent durer une éternité, en feuilletant mon dossier bien garni.

-Comme tu le sais Kristen, tu as fait une autre de ces violentes crises cardiaque. Ton cancer du cœur, ne fait que s'accentuer et se propager de jour en jour. Il est en train de te vider de toute force. Lutter deviens de plus en plus difficile pour toi et nous en sommes tous conscient. Nous pouvons le diminuer grâce à une légère opération mais cela ne servira pas à grande chose car il se propage bien trop vite. Tellement vite que rien ne peut vraiment l'arrêter. Nous ne pouvons que le retarder.

J'eu l'impression que mon cœur était bloqué. Cette sensation était peut-être mentale ou tout simplement physique et réelle. Mes yeux se noyèrent doucement dans mes larmes, floutant ma vue et réduisant mes parents à de vulgaires tâches colorées. Je ne pouvais pas craquer devant eux. Je fis disparaitre mes larmes d'un revers de main et me força à sourire. 

Je n'ai rien appris de nouveau. Soyons sincères, nous savions tous que ma situation allait dégénérer à un moment ou un autre. 

Carter se tourna vers mes parents puis et continua:

-Je ne veux pas vous embêter plus longtemps mais j'aurais besoin de te parler Kevin. Tu es majeur, je n'ai donc pas le droit de t'informer ici à part si tu me l'autorises. Tu veux qu'on sorte de la chambre?

Kevin refusa d'un signe de tête. 

-Il se peut que tu en ai un également. J'aimerais que tu fasse des test. Tu as 87% de chance de ne rien avoir mais il faut en être sûr. Plus tu grandis, plus il y a de chance qu'il fasse une irruption sans vraiment prévenir.

Kevin a sûrement un cancer lui aussi, par ma faute. Moi qui pensais être le poussin noir de la famille, la malchanceuse, la malheureuse, l'affligée, voilà que j'apprend que ce n'est peut-être pas totalement le cas. Moi qui pensais secrètement être le centre de tous. On avait beau me répéter que je n'étais pas seule, que des milliers d'enfants comme moi souffraient également, j'étais persuadé d'être spéciale, ou tout du moins, à l'échelle de mon triste et petit entourage.

Un lourd silence s'installa dans la pièce. Les bégaiements d'incompréhensions de mon père énervé le brisa rapidement.

-Vous nous aviez dit que Kevin ne risquait rien. Que des tests avaient été fait et qu'il ne présentait aucun symptôme! 

-Daniel, avec tout le respect que je vous dois, vous devez comprendre que des études sont faites régulièrement, que le sujet est peu à peu mis à nu. Mais ne vous...

-Je ne veux pas, coupa Kevin. Si j'ai une de ces merdes ou autres, je ne veux pas le savoir. Je m'en fous complètement. S'il devait m'arriver quelque chose, le mieux serait que ça se fasse dans l'ignorance et la discrétion.

Kevin a la chance de pouvoir décider de tout alors que moi, je n'ai pas mon mot à dire. J'écoute depuis petite les docteurs parler, sans arrêt, d'opérations et de mort, de ma mort, sans y avoir la moindre emprise. 

Je t'ai imprimé et collé ici un des nombreux articles que le docteur, enfin Carter, m'a partagé. Il s'agit d'études montrant qu'il peut y avoir un risque important que Kevin soit également touché par un cancer:

 Il s'agit d'études montrant qu'il peut y avoir un risque important que Kevin soit également touché par un cancer:

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⏰ Cập nhật Lần cuối: Mar 18, 2021 ⏰

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