Prologue

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(PS: J'ai écrit ce roman lorsque j'avais encore 13ans, que je n'avais même pas encore mon brevet des collèges haha. Me voilà aujourd'hui, des années après, ayant dépassé la majorité et faisant partie de ces élèves en études supérieurs. Et oui, j'en ai fais du chemin! Voilà pourquoi je me permet de lancer la réécriture de Before My Last Breath. Je veux y apporter la maturité que j'ai gagné entre temps, le vocabulaire, le style d'écriture, sans toucher à l'imagination et aux sentiments que je portais lorsque j'étais encore enfant. BONNE LECTURE!)


Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que je suis sûrement trois mètres sous terre en train de me faire dévorrer par des fourmis affamées ou dans la morgue réservée aux enquêtes spéciales du FBI. Pourquoi? Car je me suis fait tuer par un serial killer.

J'opte pour la seconde option. Non pas parce que c'est la plus probable, au contraire, mais ce serait de loin la mort la plus intéressante, la plus marquante, choquante, que je puisse avoir.

Sincèrement, je suis ultra-cancéreuse. Mes cancers sont tellement imposants, qu'aucune solution n'est envisageable pour me sauver. Je suis destinée à m'éteindre dans un lit d'hôpital entourée de personnes qui répandent leur pitié autour de moi telle des fleurs.

Moi Kristen Ravanui, je suis née pour mourir atrocement et j'en suis consciente depuis mon plus jeune âge.

Tout a commencé lorsque j'avais encore neuf ans. Mon corps se construisaient doucement, prêt à se battre contre ce que tout humain devait subir: la vie. Il a fallut une seule visite chez le pédiatre pour faire un ordinaire bilan pour que ma vie s'effondre à tout jamais. En me demandant de respirer et d'expirer pour écouter mon coeur et mes poumons, le pédiatre a rapidement compris qu'une chose n'allait pas. Effectivement ça n'allait pas bien. Je n'allais pas bien. À neuf ans, mon cancer s'était déjà approprié mes poumons et mes reins et, si on ne faisait rien, mon coeur aussi. Une opération à ce moment là m'aurait sûrement tué car toucher à mon cœur c'était toucher à ma vie.

Depuis, tout a changé. Je suis passé d'une simple vie avec mon petit frère de 17ans, Edward, mon jumeau de 19ans, Kevin, et mes parents, à une famille (si on peux encore l'appeler comme ça) composée de ceux cités plus haut, d'une dizaines d'infirmiers, de deux cancérologues et d'un chercheur scientifique spécialisé en cancer. Je ne passe pas loin de 100 jours par an dans un hôpital.
Cela fait 10 ans que je me construit dans la section cancer de la clinique de Dallas. Dix longues années toutes aussi compliquées à vivre les unes que les autres. Ça n'a pas été dur que pour moi. Mon père et ma mère ont dû se faire à l'idée que leur petite fille chérie ne vivrait pas au-delà de ses 20-25ans et qu'ils ne pouvaient rien y faire. On a dû faire comprendre à 2 enfants que leur sœur ,qui est toujours là pour jouer et s'amuser avec eux, ne vivrait pas indéfiniment. Qu'elle cesserait de vivre tôt ou tard. Dans mon cas c'est plutôt tôt. 

Le plus difficile à été de me dire que j'étais littéralement déjà enterrée.  

Seule ma famille est au courant. Christina, ma meilleure amie, ignore que je suis atteinte. De toute façon il y a peu de chose qu'elle sait. Elle est le genre de fille qui ne s'intéressent à strictement rien. Elle est le portrait craché de la petite fille innocente et fragile. Elle a de magnifique cheveux or tout frisés et des yeux d'un vert si intense que l'on pourrait croire que des rayons lasers vont en sortir et tout ça sur un petit corps matte et mince.

Moi, je suis ce genre de personne qui ne parle que par nécessité. Pourquoi gâcher sa voix, son temps et son énergie pour quelques mots insignifiants. Avec mon corps d'une pâleur terrifiante, mes cheveux bruns et mes yeux marrons, personne ne me remarque.

Je n'ai pas vraiment beaucoup d'amis et je le vis parfaitement bien. De même pour les petits copains.
Il y a bien ce garçon que j'apprécie. Avec sincérité je dirait même que je l'aime mais je ne peux pas. Je n'y ai pas droit. Ce sentiment dure depuis bien des années, ce qui est extrêmement frustrant. Chaque jour nous nous parlons, nous nous taquinons et moi, je l'aime.

Je me souviens parfaitement de notre rencontre.

C'était à l'hôpital. Nous devions avoir une petit douzaine d'année. Il pesait dans l'air une chaleur étouffante. Je trainais mes pieds jusqu'au distributeurs de boissons pour me prendre un Dr Pepper et lui, avait prit le dernier. Je lui avais sauté dessus et arraché la canette des mains. Je ne suis pas d'habitude possessive mais je ne tenais pas à ce que la chaleur me tue avant le cancer. 

-C'est quoi ton problème ? J'étais là avant! m'avait il crié au visage. T'es complètement folle. 

Il avait ce petit sourire narquois, ce sourire qui me fait tomber amoureuse chaque jour de plus en plus. Alors je l'ai fermé et je lui ai laissé la canette. C'est comme ça que tout a commencé mais je ne lui ai jamais dit pourquoi j'étais présente à l'hôpital ce jour là et lui, ne me l'a jamais demandé. 

Il était magnifique et il l'est toujours, bien qu'il ait changé. Il était mince, petit avec des cheveux blonds éblouissants. Sans parler de ses yeux bleus nuit, qui me donnent toujours l'impression que se sont des trous noirs qui pourraient m'aspirer si je me laissais à les regarder trop longtemps. 
Aujourd'hui, Jason est un superbe jeune homme grand et plutôt musclé grâce au football américain qu'il pratique depuis 5ans. Il a une peau mielleuse, des cheveux devenus foncés et des yeux qui offrent toujours la sensation qu'il n'éprouve aucun sentiment. Qu'il est vide de l'intérieur.

Ce ne sont pas ces critères qui me font l'aimer. Il est de loin le garçon le plus malin, audacieux et intelligent que je connaisse. Malheureusement, je suis la seule personne à le savoir car le statut "d'intello" ne colle pas avec celui de quaterback. Avec moi il est lui même et moi également. On ne se cache pas. Entre nous il n'y a pas de masques.

J'ai parfois eu le sentiment qu'il m'aimait aussi mais ce n'était que de vagues sensations car il est avec Christina depuis 2ans. Je regarde mes amis les plus proches s'aimer, s'embrasser et pendant ce temps je me contiens. 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je n'ai pas perdu mes cheveux. Enfin si au début, quand j'ai commencé la chimiothérapie, mais voyant qu'elle n'arrangeait rien on a dû tout arrêter.
Il n'y a rien chez moi qui puisse trahir mon mensonge.

J'ai écrit ce livre pour laisser une trace de mon existence tremblante. Pour l'empêcher de m'emporter dans l'oubli éternel. Pour que quelqu'un le lise, que ce soit dans une heure ou 70ans. Mon livre est caché à l'endroit où est ton lit d'hôpital. Sous le matelas du lit de la chambre 59, étage 3. Tu le sais déjà évidemment, mais j'ai besoin de me l'affirmer à moi même. Me dire que je ne suis pas la seule et que je peux t'aider à surmonter ces épreuves. Pour cela tu ne dois pas t'arrêter de lire et de vivre. Profite de chaque journée sans jamais repousser l'hypothèse que ce pourrait être la dernière. 

Tu sais quoi? Je vais te raconter mes journées. Ces journées qui te seront peut être utiles pour t'échapper de ce monde et oublier ta maladie. Et tout cela je le ferais jusqu'à ma mort.

Before my last breathWhere stories live. Discover now