Femme.

Mains.

- Leurs mains.

Souffle-t-elle sans hésiter. L'ami se redresse, quelque peu intrigué.

- Leurs mains ..?
- Oui. Leurs mains. Elles sont généralement fines ou bien un peu arrondies, bien souvent courtes et longues à la fois. Elles sont toujours là, fébriles, en train de trembler avant de saisir un objet - cet objet qui sera alors le jouet de la grande poupée. Parfois elles ont les ongles rongés, d'autres fois ils sont bien longs et repeints d'un carmin qui doit certainement être le sang de leurs nombreux objets arrachés. Les femmes saisissent avec conviction - ou bien hésitation. Elles ont les phalanges bien lisses voire rugueuses et parfois je vois leurs doigts danser dans une sorte de parade moqueuse pour me signifier que jamais je ne pourrais les saisir. Et si un jour j'arrive à en attraper une, alors c'est un artifice de vie qui vient agiter ma poitrine et mon cœur jusqu'au moment où chaque épiderme s'est habitué à l'autre et que nos cœurs battent à l'unisson.
- C'est bien beau tout ça Zoé, mais je n'ai pas compris. Tu décris tout ça de façon très contradictoire...
- Justement.

Elle sourit, son ami lui ne saisit pas. Il ajoute donc :

- Tu peux continuer ? Pour que je saisisse mieux.

Zoé ricane.

- Bien sûr.