Chapitre 1 : Un matin pour rien enfin...presque

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~Sam~

Encore un matin, un jour de plus qui ne sert qu'à vous rappeler que la vie n'est pas un choix mais une réalité. Comme chaque début de matinée, je me lève, prends mon café et me prépare à démarrer une nouvelle journée. Je dois me rendre dans un petit cabinet de recrutement et management qui a grandement besoin de quelqu'un pour réparer leur photocopieuse.

Préparée à la va vite d'un débardeur en dessous d'une chemise blanche négligemment mise sur mes épaules avec les manches retroussées, d'un jean slim noire et de mes boots toutes usées par les kilomètres de moto, je suis parée pour aller travailler. Je ne prends pas la peine de me maquiller même si j'ai pour habitude d'être sur mon trente et un afin d'être présentable en toutes circonstances. Sauf qu'aujourd'hui, je n'ai pas envie de faire le moindre effort pour plaire. À quoi cela servirait-il ? Je me sens d'humeur maussade ce matin et rien ni personne ne pourra changer cette aura triste et mélancolique qui me poursuit depuis quelques jours.

Parfois, je me demande à quoi cela sert-il que je travaille comme une forcenée. Pourquoi gagner de l'argent ? Pour s'offrir une belle maison ou une belle voiture, pour avoir plus de pouvoir, pour être belle, riche et convoitée ? Tout cela ne me sera d'aucune utilité à l'avenir, non plus rien n'a de saveur en cet instant. Je me sens comme vide de l'intérieur, vide de sens. Parfois, je me déteste de penser ainsi mais ce n'est que le reflet de la triste réalité.

Après ces lamentations, je récupère ma veste en cuir noire ainsi que mon casque posé sur le comptoir de ma cuisine. Puis, j'enchaîne jusqu'au garage où j'admire ma Becky. Un petit surnom que je lui donne pour rendre verte de jalousie mes petites amies. Quand je leur raconte que Becky m'attend déjà en bas elles deviennent hystériques. Une petite blague que j'affectionne surtout pour tester ma nouvelle conquête du moment. Il est vrai que j'en ai eu quelques unes mais j'ai arrêté d'en fréquenter après être tombée sur deux folles furieuses qui me traquaient surtout après la mauvaise blague de ma moto.

De toute manière, il n'est plus concevable de vivre avec quelqu'un. De un je n'ai pas le temps vu mon planning chargé et de deux avec ce que je viens d'apprendre je ne crois pas pouvoir offrir encore de l'amour à quelqu'un.

Suite à mes idées noires, je me décide de chevaucher ma moto et me rendre dans l'agence "Co-efficient".

Je roule le long de la berge en pensant que je devrais bientôt rendre visite à mon plus vieil ami pour lui confier mon lourd fardeau. Celui qui me met les nerfs en pelote depuis trois jours exactement. Maurice est l'un des seuls en qui j'ai le plus confiance. Il est mon confident depuis de longues années. Et je suis certaine qu'il pourra m'aider à voir la vie du bon côté même si j'ai des doutes pour cette fois-ci. En ce moment, j'ai besoin de lui ainsi que de ma grand-mère pour me soutenir dans cette épreuve.

Arrivée dans la rue du lieu de rendez-vous, je gare ma moto non loin de là pour garder un œil dessus. C'est peut être mon bien le plus précieux dans ce monde mise à part ma mamie adorée bien sûr. J'enlève mon casque pour replacer ma tignasse ébouriffée, je crois que le plus simple serait de la ramener en une queue de cheval pour ne pas être dérangée lors de la réparation de la machine. Je m'exécute en laissant deux mèches tombantes de chaque côté tout cela en m'observant dans la glace de mon rétroviseur. Me voilà enfin prête mais avant de partir je récupére mes outils dans mes sacoches et vérifie que Becky est propre.

Le casque attaché à ma moto, j'entre dans le petit bureau où j'aperçois une secrétaire le nez dans les papiers. J'oberserve tout autour de moi et découvre que cette petite entreprise a des allures vieillottes. Les rideaux d'un bordeaux dépassé faisaient de la concurrence aux plantes à l'accueil qui demandaient qu'on les sauve de là. Et le papier peint se faisait la malle par endroit. La seule chose qui égaillait la pièce était la jeune demoiselle en face de mes yeux. Elle ne m'avait toujours pas remarquée et je l'observais avec attention. Les lorgnions posés sur la pointe de son nez lui confèrent un charme fou. J'ai toujours aimé les femmes au style ingénu qui sous leurs traits doux et fragiles sont de vrais tigresses au lit. Elle porte merveilleusement bien son chemisier à fine ligne noire, celui là même qui lui cache des formes généreuses. Je suppose que sous ce bureau se profile une jupe noire qui devait suivre avec cette délicieuse tenue.

Alors que je m'avance vers elle son visage se relève et un froncement de sourcils étonné s'affiche sur son joli minois. Elle doit être certainement surprise de ma présence. Quant à moi, ses prunelles noisettes m'hypnotisèrent déjà. Rien qu'à ce regard, je sentais en moi une envie enfouie depuis des lustres, une envie grandissante à la dévorer, là, sur place, derrière son bureau en bois. Mais je me freinais dans cette douce tentation. Cette belle jeune femme n'était surement pas intéressée par le beau sexe. Tout en elle transpirait l'hétéro à plein nez, et puis de toute façon, je venais dans un but précis "Faire mon travail" alors assouvir mon fantasme de petite secrétaire n'était pas à l'ordre du jour.

Je prends donc mon courage à deux mains pour ne pas me précipiter dessus. Je suis si troublée par elle que je bégaye presque quand je lui demande :

- Bonjour Mademoiselle, je suis venue pour vous démonter...euh non pour démonter la machine...enfin pour réparer la photocopieuse de votre patron, me grattais-je le haut du crâne pour masquer ma gêne.

Sur le coup, elle ne me dit rien et j'ai vraiment l'impression d'être passée pour une gourde. Le silence s'installe entre nous mais je n'ai pas de temps à perdre alors je reprends mes esprits avant de finir rouge pivoine devant elle en lui demandant :

- La photocopieuse a un soucis et je suis là pour la réparer. Donc vous seriez un ange si vous pouviez m'indiquer la pièce où elle se trouve...

Feel GoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant