C'est parti !

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*DRING*

Je remue dans les draps, me demandant bien pourquoi le réveil me tire d'une aussi bonne nuit de sommeil. Je regarde avec les yeux encore endormis l'heure qu'affiche l'appareil et lorsque je m'aperçois qu'il est sept heures, je bondis de mon lit pour aller au rez-de-chaussée prendre un bon petit-déjeuner. Ma mère est également debout tandis que mon père est parti une heure plutôt.

-Bonjour maman, je lui lance de l'autre côté de la table.

-Bonjour Miranda, tu m'as l'air bien dynamique ce matin.

Elle tourne vers moi ses magnifiques yeux bleus par dessus son bol.

-Il faut que ce jour soit parfait, il faut que je donne la plus belle impression de moi-même.

-Mais tu sais très bien que tu y arriveras, je ne comprends pas à quoi ça sert de se mettre dans ces états là, étant jeune je l'étais mais maintenant que je suis professeur, l'image que les élèves donnent ne changera pas le point de vu qu'on aura de vous suivant votre degré de travail.

-Tu ne peux t'empêcher d'être rabat-joie.

-Je dis simplement ce que je pense, vous ne faites ça que pour être sur de vous approprier le regard des autres.

Je lève les yeux aux ciels et entame mon petit repas avant d'aller me préparer. Je me brosse les dents, m'habille d'un haut ample bleu marine et d'une jupe à dentelles blanches, le tout accompagné par des sandales marrons. Je laisse mes cheveux longs et châtains avec leur pointes blondes naturelles, lâché mais j'emporte tout de même un élastique au cas où la température s'avère élevée cet après-midi. Pour finir je me passe une fine couche de mascara et prends mon sac pour partir dans une toute nouvelle aventure. Il est sept heures et demi, je suis largement dans les temps. J'arrive à huit heures moins le quart devant les immenses grilles argentées de l'imposant établissement. J'en pousse une de manière déterminée et avance d'un pas sûr vers les listes d'appels afin de consulter dans quel classe la direction avait jugé juste de me mettre. Dès lors que je trouve mon nom, je lis ceux des autres mais je n'en connais aucun jusqu'à ce que j'arrive en fin de liste.

-Je crois que nous allons devoir nous supporter un an, dit une voix masculine que je reconnais bien.

Je me retourne vers Jake avec un grand sourire et je lui réponds :

-Il faut croire en effet.

Il est vêtu d'un t-shirt bleu, d'un de ses fameux pantalon en toile bordeaux ainsi que des chaussures en cuir marron qui lui donnent toujours cet air de professionnel.

-Viens avec moi, me dit-il d'un ton calme, je vais te conduire devant notre salle.

Je le remercie d'un hochement de tête et je le suis de près pendant que nous traversons d'innombrables couloirs et bâtiments. Lorsque nous arrivons enfin, il n'y a pas encore tous les élèves, seulement quelques uns qui ont une légère longueur d'avance et qui discutent avec leurs amis. Tous ont leur propre style « plagiwoodien » comme je l'appelle, short, t-shirt, jupes, robes à tous les étages. Chacun a sa petite paire de lunettes de soleil, dans les cheveux ou sur le nez.

-Beaucoup de gens confirment le cliché américain des tenues légères de l'été.

-Je vois ça, dis-je en me tournant vers Jake, il faut croire que tu n'en fais pas tellement parti.

-Toi non plus, lance-t-il en me gratifiant du regard, j'ai rarement vu une tenue aussi légère, confortable, chic et sobre que la tienne.

-Ne dis pas de bêtises.

-Regarde autour de toi et tu verras par toi-même.

Je le savais déjà, toutes les filles ont plus ou moins les mêmes fringues achetés dans la même boutique, à la même période de l'année, à la même taille pour satisfaire leur exigeante taille de guêpe.

-Toutes les mêmes, répète Jake presque pour lui-même.

-J'espère que je ne fais pas trop exotique, je lance en contemplant ma tenue.

-Tu fais juste la fille qui sort de ces magasines en papier glacé, qui frime dans les rues de Paris.

Je le regarde avec des yeux ronds, puis lorsqu'il voit la tête que je fais, il se met à rire ce qui nous vaut l'attention de tous les regards.

-Tu aurais vu ta tête !

-Ne te moques pas de moi.

-Pardon excuse-moi, c'était bien trop tentant.

Le professeur daigne enfin à montrer le bout de son nez et nous ouvre la porte afin que nous puissions prendre place à l'intérieur de la salle de classe. Une fois que tout le monde s'assoit, le professeur jette un rapide coup d'œil dans la salle et commence l'appel.

-Miranda Lucces.

-Oui.

-La petite française, j'imagine que Los Angeles n'est égal à la belle ville de Paris.

-Et bien il faut dire tout de même que c'est un grand changement.

-Bienvenue en Amérique, mademoiselle Lucces.

Il continue le tour de classe puis il arrive à Jake.

-Jake William.

-À votre service.

-Vos horaires d'emploi tiennent toujours ?

-Il n'y a pas de changements dont j'en ai la connaissance.

-Bien alors c'est parfait, j'imagine que Kyle James aura toujours une demi-heure de retard, ajoute-y-il toujours à l'égard de Jake.

-N'allez pas vous imaginez que les vacances lui ont fait prendre un élan de responsabilité.

-Nous pouvons donc commencer. Je suis Mr.Call, je serais votre professeur de français. Cette année j'aurais le privilège de travailler avec une experte en la matière, dit-il en me regardant, je compte sur elle pour montrer son potentiel.

-Ne vous inquiétez pas.

-J'imagine qu'avec une mère comme la votre il est difficile d'échapper aux lois de la langue française.

-Effectivement, dis-je en riant.

Il continue ensuite pendant une longue durée, donnant des informations sur les papiers qu'il nous distribue, notre emploi du temps, nos examens de fin d'année et surtout notre orientation professionnelle. C'est alors qu'il met fin à son discours que quelqu'un entre dans la salle. Un garçon brun, les yeux verts, aussi grand que Jake, il porte un gilet en cuir noir avec en dessous un t-shirt blanc qui lui moulait parfaitement le torse, ses jambes sont emprises dans un slim noir, et pour finir les baskets blanches qu'il chausse, coupent parfaitement ce côté un peu rebelle du personnage.

-Monsieur Kyle James, quelle joie de vous revoir.

-Dommage que ce ne soit pas réciproque, dit-il sarcastique.

C'est alors que je remarque ses nombreux tatouages sur le bras, et puis c'est quand il croise mon regard, que je comprends.

-Bien le bonjour « Honey ».

Vacances CharnellesWhere stories live. Discover now