HS : La Loreley (Apollinaire)

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Vous vous souvenez de la dernière fois où j'ai partagé un poème en HS ? J'étais persuadé qu'on allait tomber sur la poésie à l'écrit de français. Et au final ? Ben j'avais totalement tord. Mais pour compenser je l'ai eue à l'oral :'( Mais bon j'ai eu de la chance, je suis passé sur le poème le plus simple qu'on avait étudié (parmi quatre poèmes issus du cycle rhénan du recueil Alcools d'Apollinaire). Au final j'ai eu treize, ce qui est plutôt raisonnable par rapport à certaines gourdes que j'ai pu lâcher à l'entretien.

*reconstitution*

-Que pouvez-vous me dire sur Apollinaire ?

-Euh alors Guillaume Apollinaire, de son vrai nom, parce qu'Apollinaire est un pseudo, Whilhem Apollinari... Apollinaru... Appolinar... Fin un nom à consonance latine...

*quelques questions plus tard*

-À quel mouvement littéraire peut-on rapprocher Apollinaire ?

-Eeeuuuh l'expressionnisme ! Non, symbolisme, existentialisme, parallélisme !

-Surréalisme.

-Presque !

* fin de la reconstitution*

Bon, j'exagère pas mal mais c'était presque ça xD Bon, treize reste une note bien convenable, puis en plus j'ai eu dix-sept à l'écrit (--> sujet d'invention :D) alors ça va.



Bref j'arrête de raconter ma vie, place au poème ! Apollinaire y apporte sa version d'un célèbre mythe allemand, celui de la Lorelei, beauté ensorcelante qui fait chavirer les cœurs et les navires des marins qui voguent sur le Rhin...


À Bacharach il y avait une sorcière blonde

Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde


Devant son tribunal l'évêque la fit citer

D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté


Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries

De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie


Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits

Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri


Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries

Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie


Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley

Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé


Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge

Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège


Mon amant est parti pour un pays lointain

Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien


Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure

Si je me regardais il faudrait que j'en meure


Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là

Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla


L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances

Menez jusqu'au couvent cette femme en démence


Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant

Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc


Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre

La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres


Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut

Pour voir une fois encore mon beau château


Pour me mirer une fois encore dans le fleuve

Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves


Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés

Les chevaliers criaient Loreley Loreley


Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle

Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle


Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient

Elle se penche alors et tombe dans le Rhin


Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Le Cercle des Poètes (Wattpadiens) DisparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant