♀ CHAPITRE 33 ♀

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— C'était parfait, dit-il. On va aller chercher ta sœur, t'inquiètes Tigresse.

Je souris difficilement, et me relevai. Avant de sortir, je confiai le disque dur de Nathalia à Crash, qui accepta de le fouiller.

Comme je ne pouvais rien faire de plus en attendant qu'Adam et les autres montent et perfectionnent la vidéo, je décidai de sortir et de rejoindre Sacha dans son appartement, pour essayer de trouver un plan solide. Lorsque je me dirigeai vers la chambre froide, je tombai nez à nez avec Maxime. Son regard était accusateur, méchant, et il semblait me juger. Cela me fit froid dans le dos et je le contournai pour sortir.

Je traversais les couloirs la tête basse, le visage enfouit sous mon épaisse touffe de cheveux. Les mains dans les poches, je bifurquais à droite, à gauche, pour enfin arriver chez Sacha. Je me stoppai net. Quelle était cette réaction de la part de Maxime ? Etait-ce à cause de l'autre soir ? Je pestai contre moi-même. Je ne devais plus penser à lui de cette manière, si je l'avais rejeté, ce n'était pas le moment de me plaindre de son comportement froid et distant.

Machinalement je toquais à la porte de fer. Sacha vînt m'ouvrir sans un mot. Je traversai la pièce comme un coup de vent, me réfugiant dans la chambre. Une fois à l'intérieur, je soufflais un bon coup. Je voulais que tout ça s'arrête. C'était une perte de temps, et chaque seconde qui me séparaient de ma sœur était comme des épines plantées dans mon cœur. Je me détestais, oui, c'était ça. Le problème c'était moi et mon égoïsme. Si j'avais perdu Maxime c'était ma faute, si j'avais perdu Elisa c'était ma faute. Je me dégoûtais.

Nonchalamment, je retirais mes chaussures, puis mon pantalon, et je me glissais comme une petite chenille dans le lit. Mon cerveau se remplissait petit à petit de questions, de suppositions, de flash-back...

Sacha toqua à la porte, et comme au bout de trois fois je ne répondis pas, il entra dans la pièce, et me découvrit emmitouflé sous la couette. J'étais plongée dans le noir complet. Heureusement d'ailleurs, sinon il aurait vu mes larmes qui commençaient à roulet au coin de mes yeux.

Il ferma la porte et s'assit sur le lit sans dire un mot. Il ne voulait pas parler, simplement me montrer qu'il était là, conclu-je. Finalement, après m'être retenue jusque-là, je reniflais. J'essuyais mes larmes, et Sacha se rapprocha de moi, comprenant que je pleurais.

— Hé, Noa, ça va aller, je te le promets, essaya-t-il de me rassurer.

Je reniflais de plus belle.

— Je sais pas Sacha, franchement, je sais pas. Je me pose des questions...

— Quelles genre de questions ?

— Du genre : qu'est-ce qui va se passer après ? Une fois qu'on aura dénoncé Heaven ? Je n'aurais probablement pas le droit de rester avec Élisa. Ils vont me l'enlever...

Ma voix dérailla et je me laissai aller, pleurant à chaudes larmes. Sacha me prit dans ses bras, me berçant lentement. Puis il retira ses chaussures avant de se glisser dans le lit. Il passa son bras autour de mes épaules, m'attirant contre lui. J'étais gênée de ce rapprochement soudain, mais la chaleur de son corps me réconfortait. Je me sentais bien.

— Ça va aller, je suis là, tu n'es pas seule.

J'inspirais un bon coup. J'essayais de calmer mes respirations, tout en fermant les yeux. Nous restâmes un moment comme ça, dans le noir. Finalement, nous finîmes par nous endormir.

Lorsque je me réveillai, Sacha dormais encore à mes côtés. Doucement je m'extirpai du lit et fis un rapide tour par la salle de bain. J'étais à présent dans le salon, seule. Tout un tas d'idées me passèrent par la tête. Je n'étais pas à ma place dans cet environnement, avec ces gens. Je devais faire ce que je savais faire de mieux, me débrouiller toute seule. Et ce fut la plus folle et la plus dangereuse des idées, que je choisis de mettre à exécution. Je pris un bout de papier qui traînait sur le bureau, et griffonnai quelques mots d'excuses pour Sacha. Je ne pouvais pas rester ici les bras croisés.

Je pris mes affaires et mon sac que je remplis de quelques trucs. Discrètement, je sortais de l'appartement tout en prenant garde de ne pas claquer la porte. Je me trouvais à présent dans les couloirs. J'errais sans savoir si j'avais le courage de faire ce à quoi j'avais pensé. Puis, finalement, je me retrouvai dans la pièce appelée la boite.

Plusieurs personnes (probablement drogués), se trémoussaient sur une piste de danse. Je me faufilai à travers la foule, bousculant de temps en temps des hommes qui tenaient à peine debout. J'arrivai enfin devant la porte que j'avais franchie avec Max'. J'eu un moment d'hésitation, mais je pris sur moi et m'avançai jusqu'au videur. Il me toisa du regard mais m'ouvrit tout de même la porte.

Je me retrouvai à présent dans les couloirs de fer, sentant l'air frai de l'extérieur se faufiler jusqu'à moi. Sans perdre plus de temps, je fonçai pour me retrouver dehors. Une fois dans le chantier, je me stoppai. M'y revoilà, dehors, toute seule.

Retour au point de départ.   

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