OS #9 : Eternal Scar

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Apeuré. Apeuré était le seul mot qui me venait à l'esprit à cet instant.
L'enveloppe dans une main, l'autre sur mon volant. La photo était posée sur le siège passager, nos deux visages rieurs me regardaient. Je les avais trouvés dans son casier au lycée, qui était grand ouvert.

Les événements des dernières heures repassaient en boucle dans mon esprit, comme pour me rappeler que tout était de ma faute. En conséquence, ma peur ne faisait que de s'accroître.

Avec des mains tremblantes, j'ouvris l'enveloppe blanche et dépliai le papier qui se trouvait à l'intérieur.

Cher vous,

Oui, cher vous, car je ne sais pas qui lira cette lettre en premier. J'espère qu'elle tombera dans les mains de ma mère et de ma sœur. Donc, chères vous... Quand vous lirez cette lettre, je serai sans doute déjà parti. J'adresse donc mes derniers mots à ma mère et ma sœur, je voudrais que vous sachiez que ce n'est pas de votre faute.

Maman, tu as toujours été une femme admirable. Tu m'as éduqué d'une telle manière que la vie ne peut plus rien m'apprendre de plus que ce que je savais déjà grâce à toi. Mais cette même vie a été plus violente que je ne le croyais. Elle a brisé chaque atome de mon corps, malgré ton amour qui me protégeait. Je ne t'ai jamais raconté ma vie au lycée, je te disais seulement ce que je voulais que tu saches et je m'en veux tellement maintenant... Maman, je t'aime et cela pour toujours.

Les remords me serraient de plus en plus fort la gorge. Quel con j'avais été envers lui... Il ne méritait aucune peine. Lire cette lettre qui ne m'était pas adressée me faisait sentir encore plus coupable.

A ma sœur, celle qui était plus que ça pour moi. Tu étais ma sœur, mais aussi ma confidente, ma meilleure amie, ma seule amie. Je ne te disais jamais la vérité à propos de mes journées au lycée... Pardonne moi. J'ai failli à notre pacte de fraternité... Tu te souviens ? On avait 7 ans quand on l'a fait. On a craché dans nos mains et on a échangé une poignée en se jurant de tout se dire. Putain, désolée blondinette. Je suis qu'un raté...

Vous deux qui pensiez que j'étais toujours affecté par la mort de papa, vous aviez faux. Mais tout est de ma faute. Je suis...

A cet endroit, l'encre était diluée, comme si on avait versé une larme. Cette larme qui n'aurait pas dû couler si je n'étais pas si odieux envers Newt.

...éritez la vérité. Toute la vérité.
Vous méritez de savoir que j'étais gay. Et amoureux.

Mes yeux se fermèrent un instant et je serrai le papier dans mes mains. La culpabilité était bien accrochée maintenant. Elle me murmurait quel connard j'avais été envers mon ami, mon seul véritable ami et oui je le sais putain, et je m'en veux tellement. J'ouvris finalement les yeux après quelques minutes.

Mais je savais que c'était peine perdue. Il était intouchable; il etait tellement populaire et j'étais tellement... Intello ! Il traînait toujours avec des sportifs et des fifilles à papa, des gens odieux que toi ma mère m'avait appris à éviter.

Et un jour en biologie on devait faire une expérience en binôme. Ne me demandez pas pourquoi il m'a chois....oh. Parce que j'étais bon en bio. Voila la raison. Enfin bon. Du coup on s'est mis à une table et on a appris naturellement à se connaître. Il était très sympathique, aux premiers abords; très different de sa bande d'amis hypocrites. Son sourire me donnait la sensation d'être protégé de tout, comme celui de papa. Mais je me trompais considérablement sur lui.

newtmas one shotsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora