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OS #7 : Behind the Mask

15 décembre 2015.

«Ça fera vingt livres, s'il vous plaît.»

Newt fouilla sa poche et sortit l'argent demandé par la caissière. 
Il prit son sac de courses d'un main et de l'autre, récupéra son ticket de caisse.

«Bonne journée !
-Vous aussi.»

Newt se dirigea vers la sortie.

Dans dix jours, c'était Noël.
Dans dix jours, cela ferait deux ans.
Deux dures années passées sans son compagnon, Luke.
Mort d'un cancer.

Ses pas crissaient sur la neige fraîche.

«Luke aimait tant la neige... Il aurait adoré passer Noël à faire des bonhommes de neige.»

Le blond serra plus fort les brides de son cabas.

«Pourquoi m'a-t-il quitté ? C'était le seul à m'aimer vraiment. D'un amour sincère... Pourquoi... Pourquoi ?»

Newt était arrivé chez lui. Il enfonça la clé dans la serrure et la tourna.
Il posa le sac à terre et enleva ses chaussures.
Il rangea vite ses nouvelles courses et se dirigea vers sa chambre.
Fatigué, le blond s'allongea sous les couvertures et ferma les yeux.

Flash-back : 25 décembre 2012.

«Vous ne pouvez vraiment rien faire ?!»

Newt tape du poing contre le mur.
Il était dans l'hôpital de Londres. Luke se trouvait dans un état très grave.

«Bordel, on est en 2012 ! Vous pouvez guérir une personne d'un cancer quand même !
-Monsieur, calmez-vous.»

Le docteur pose sa main sur l'épaule de Newt mais celui-ci s'en dégage.

«Non. Vous ne comprenez rien ! Mon petit-ami est dans ce bloc, entre la vie et la mort ! Ça vous ferait quoi si vous étiez dans mon cas ?
-Je... Je réagirais sûrement comme vous...
-Pff...»

Newt bouscule le docteur et se dirige vers la salle d'attente.

«Monsieur, attendez !»

Mais il disparaît derrière la porte.

Fin du flash-back.

Newt pleurait. Comme à chaque fois qu'il pensait à ce souvenir.
Quelques heures après sa dispute avec le médecin, Luke n'était plus.
Il en avait voulu au monde entier, ce jour-là. Même à lui.
Il s'en était voulu à mort.

Flash-back : 31 janvier 2013.

La neige tombait silencieusement.
Newt la sentait sur ses mains, ses bras.
Il sentait le froid de janvier pénétrer dans ses poumons. Mais il s'en fichait.
Dans quelques minutes, il allait le rejoindre.

Le mois de janvier a été très dur sans son pilier. Sa mère passait tout les jours pour voir si il allait bien. Pour le forcer à boire du thé, des petits gâteaux.

«Bois, au moins», lui disait-elle.

Mais demain serait différent.

Il tend les bras sur le côté, formant comme une croix.
Sous lui, s'étendait le vide.
Il allait sauter, du haut de son immeuble. Cela serait une chute fatale. Comme il le souhaitait.
Il se penche un peu. Personne ne le regardait d'en bas.