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Je me réveillais à l'aube ce matin-là, un sourire aux lèvres. J'étais tellement heureuse ! Hier, Sam m'avait demandée en mariage. Jamais je ne me serais attendu à ce qu'il le fasse aussi tôt. Mais dieu seul savait à quel point j'en étais heureuse. J'étais euphorique, j'avais l'impression de flotter dans un monde de bonheur pur. C'était vraiment magique. Je regardais l'anneau à mon doigt, simple, mais remplis de pleins de promesses. Promesse d'un avenir heureux.

Je sentis Sam bouger à mes côtés, il se réveillait enfin. Je souris, ça faisait quelques semaines que je vivais ici, avec lui. Qu'est-ce qu'on était bien. Mon père n'avait pas du tout aimé me voir quitter la maison. J'étais trop jeune d'après lui, beaucoup trop jeune. Il n'en démordait pas, malgré mes vingt et un an... Ça faisait cinq ans que j'étais avec Sam jour pour jour.

Quand je repense à la manière dont on s'est connu, on s'était détesté dès le premier regard échangé. On ne ratait jamais l'occasion de se charrier, d'envoyer des pics parfois blessants l'un à l'autre. Ça avait duré des années. Jusqu'à nos dix-sept ans... Ce fameux jour, ou en plein cours, on s'était disputé, le professeur exaspérer nous avait collé pour deux semaines entières chaque soir pendant deux heures. Et puis un de ces fameux soirs, au lieu de nous disputer il m'avait tout simplement embrassée. Depuis ce jour, rien ne nous avait plus séparés.

Je le regardais émerger en souriant, il n'était vraiment pas du matin. Mon sourire s'élargit en le voyant me sourire à son tour. Je l'embrassais chastement avant d'enfiler des vêtements et de partir préparer de quoi nous rassasier.

Tout en cuisinant, je repensais au fusil que mon père avait à porter de main bien souvent... Pauvre Sam, comment allait-il s'en sortir quand il faudra annoncer nos fiançailles à mon père ?

_ Qu'est-ce qui te fait autant sourire ce matin ? murmura Sam en m'embrassant.

_ Toi, mon père et son fusil ! lui répondis-je en riant.

_ Ce n'est pas drôle Lee-Lee... bougonna-t-il.

_ Oh que si, ris-je de nouveau.

_ Et si, je me retrouve avec une balle entre les deux yeux, ça te fera toujours rire ?

_ Je ne pense pas non...

_ Tu crois qu'on est obligé de lui dire ? demanda-t-il plein d'espoir.

_ Oui, je pense que ça serait bien, lui annonçais-je.

_ Dommage...

_ Ma mère nous défendra, le rassurais-je.

_ J'espère bien.

On finit par manger tranquillement, riant de tout et de rien comme à notre habitude. Nous étions de bon vivant comme dirait ma mère. Je l'embrassais et filais voir cette dernière avant de partir pour Port Angeles. J'avais décidé de poursuivre mes études le plus loin possible, alors que Sam, lui travaillait dans le garage auto de la Push. Il avait toujours aimé la mécanique.

Pour ma part, je ne savais absolument pas quoi faire pour le moment. Je me contentais donc de suivre ces cours dans l'espoir de trouver ma voie. Espérons que ça fonctionne.

Après une trentaine de minutes de route, je me retrouvais assise dans ma salle de cours. Une fois n'est pas coutume, j'étais encore arrivée juste à l'heure. Je suivis le cours avec attention durant les trente premières minutes avant de laisser mon esprit dériver vers mon avenir, ma famille, mes amis. J'avais vraiment tout pour être heureuse quand j'y pensais.

_ Mademoiselle Clearwater, auriez-vous la bonté de revenir avec nous ? Où souhaitez-vous que je vous mette dehors, dès maintenant ? fit mon professeur avec dédain.
_ Désolée, répondis-je simplement.
_ Bien. Poursuivons désormais. Mais que ça ne se reproduise plus mademoiselle Clearwater.
_ Bien, Monsieur.

Ce professeur ne m'aimait pas le moins du monde. Était-ce parce que je venais de la réserve ? C'est fort probable, j'étais la seule ici. La seule différente, ma peau brune faisait défaut parmi toutes ces personnes à la peau pâle. Je suivis néanmoins le cours avec attention. Les deux heures avec ce prof se terminèrent enfin. Je notais avec soin la rédaction à rendre pour le mois suivant, autant ne pas l'oublier, parce que sinon...

Je sortis en soupirant de bonheur, enfin terminé. Il était temps. Je me rendis ensuite à mon cours d'espagnol allé savoir pourquoi j'avais décidé de faire de l'espagnol, par pur caprice, mais je m'en sortais bien. Vraiment bien, j'étais quasiment au même niveau que les autres alors qu'il avait deux voir trois ans de pratique de plus que moi. Mon envie d'apprendre avait réussi à combler ce fossé. Malgré que mes débuts furent hasardeux. Voir carrément catastrophique !

Ma vie ne sait plus respirerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant