V • L'Aquarelle

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Une pointe dans l'estomac donna à Nami une envie de recracher ses intérieurs. Les yeux juste ouverts ou peut-être ouverts depuis plus longtemps, elle se jeta vers l'avant et pressa son ventre. Cela la fit souffrir bien plus qu'elle ne pouvait imaginer. Instinctivement elle relâcha la pression, se recoucha et prit connaissance de son état.
Un cable partait de son bras, sous sa blouse bleue, son ventre était enroulé dans un bandage. Un minuteur semblait enclenché et sonnait à intervalle régulier. Nami découvrit qu'elle était inhabituellement dans une chambre fade et blanche, la main sur son estomac.
Rien de particulier n'était à signaler, elle était épaulée par une machine qui semblait contrôler son rythme cardiaque, une petite fenêtre à sa droite laissait passer quelques rayons de lumière derrière son volet roulant abaissé. À part ça, elle réfléchit. Et dans les films, au réveil, le hero est attendu au pied du lit par une personne en panique, voire endormie sur le bord du lit. Ce n'était pas le cas ici. Faut croire que son état n'était pas si déplorable que ça.
Elle se remémora les évènements, le tanuki au milieu de la route et Minato au volant mais avant de ressentir la secousse du choc, elle se rendormit.

« Mademoiselle... » fit-elle secouée.

« Vous vous êtes réveillée il y a peu, alors je vous ai amené votre dîner.

-...

- Vous m'entendez?»

La chambre si claire était devenue sombre et une infirmière sans couleur s'adressait à elle.

Excusez-moi. Elle reprit ses esprits et se redressa vers son plateau repas.

« Votre père est passé mais vous dormiez, il a dit qu'il viendrait vous chercher demain. Elle avança un peu plus le plateau repas. Je reviendrai le chercher d'ici quelques heures, prenez votre temps mais mangez autant que vous le pouvez, votre côte doit se souder. »

L'infirmière quitta la chambre et laissa Nami face à ses haricots et sa compote.
Elle n'avait pas eu l'idée de demander plus d'informations sur ses blessures. Sa côte était sûrement cassée, mais son appétit l'était tout autant. Elle fit face à la triste pièce et malgré la présence de la télévision face à elle, elle n'eut même pas l'idée de l'allumer. Son corps était abîmé mais sa tête lui donnait du fil à retordre, comme si un ventre en miette ne suffisait pas.
De longues minutes passèrent et Nami ne ressentait rien, elle avait envie de repenser aux événements mais elle avait peur. L'accident continuait d'avancer dans son esprit et il prononçait la trace qu'il avait commencé à laisser sur le goudron encore chaud. 

Quelques temps après, une infirmière différente passa récupérer le plateau. Pourtant, elle n'avait pas changé de chambre pensa-t-elle.

« Comment vous sentez-vous ? Votre ventre vous fait encore mal ?

- Oui. J'ai une côte cassée ?

- Oui, ce n'est pas une grosse fracture mais l'impact a été important alors vous avez des hématomes tout autour de l'emplacement de la ceinture de sécurité. »

L'infirmière polie et prudente embarqua le reste du dîner et ouvrit la porte pour quitter la chambre.

Excusez-moi ! S'empressa d'interpeller Nami.

La professionnelle de santé se tourna avec dynamisme et attention.

« La personne qui était avec moi...

- Le jeune homme ?

- Oui...

- Il a quitté l'hôpital plus tôt ce soir, il n'avait que des blessures superficielles, ne vous faites pas de soucis et reposez vous. » L'infirmière laissa la porte fermée derrière elle.

CANDY FLAVORED LIPS Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon