Je suis dans la merde...

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La panique me submergea. Mon dieu mais qu'est-ce qu'un type comme LUI faisait ici?! Pourquoi le chasseur l'avait introduit dans le village, comment y était-il parvenu?

Ma respiration bruyante m'attira le regard incrédule de ma voisine, une vache. Oui, moi aussi je trouvait son animal totem un peu dur à porter. Pourtant la nature passive du ruminant s'accordait parfaitement à son caractère transparent. J'essayais de calmer ma respiration.

Je t'en prie, me suppliai-je intérieurement, tu es à deux doigts de réussir, ne gâche pas tout maintenant!

C'était vrai, j'étais à deux doigts de sortir du village à présent. J'avais tout fait pour: Je m'était inscrite à l'école des chasseur, et je venais de passer mon examen, un truc flippant à souhait, mais que ma volonté m'avait permis de surmonter. Non pas ma volonté, mais mon loup. Ma soif de liberté.

D'un point de vue extérieur, personne n'aurait pu se douter que le village m'opressait. J'y avait des amis, je discutais à propos des même sujets affligeants de banalité qu'eux. Mon physique n'avait rien d'impressionnant ou de terrifiant comme celui de Diane Fox, qu'on surnomait "la sorcière". A titre personnel, je ne comprenais pas pourquoi tout le monde s'acharnait tant sur elle: ses cheveux blancs étaient si magnifiques... En plus, elle pouvait les laisser pousser. Moi je devais couper les miens. D'un noir d'encre, personne d'aurait accepté leurs pointes blanchissantes. Mes yeux vert feuille, m'avaient déjà suffisamment embêtée dans mon rôle de villageoise parfaite pour que je n'en rajoute pas. Heureusement pour moi, tant que le la maintenait courte ma chevelure restait "stable".

Mes doigts se crispèrent sur mes genoux. Retiens-toi! Juste le temps que je sorte de l'arène et que je m'échappe. Ma vue se brouilla et mon animal totem m'apparut. A 18 ans, j'étais l'une des seules aspirantes chasseresses à ignorer officiellement son animal totem. Officieusement, c'était une autre affaire. J'étais un loup. Cela ne m'aurait jamais posé de problème si je n'avait pas été moi. Si mon totem ne dévoilait pas systématiquement ma vraie nature. J'avais 12 ans quand il m'est apparut. J'étais dans la pièce commune, avec mon père. Ma mère était morte et nous venions tout juste d'être transférés de notre ancien village à celui-ci. Je dansais au milieu de la pièce lorsque j'avais entendu un grand hurlement. Puis il était apparu, en haut de l'escalier, grand et majestueux. Ou plutôt, grande et majestueuse devrais-je dire. La louve. Un reflet parfait de moi même, jusqu'à son pelage noir aux poils blanchissants. Inutile de dire que c'est à cette époque que mes cheveux ont commencé à blanchir. Mon père avait paniqué. J'étais très étonnée. N'étais-je pas la seule censée pouvoir le voir? Puis la louve avait bondit, et ma vie basculée.

Aujourd'hui encore je me souviens du regard terrifiant de mon père me disant:

- Ne répète jamais ça à personne!

Au départ, j'étais terrifiée. Un évènement imprévu, venait bouleverser ma vie tranquille. J'aurais pu me renfermer sur moi-même, mais grâce à elle, je n'en avais rien fait. Grâce à Diane Fox. Un jour,et elle ne s'en souviens probablement pas, je l'avais croisée dans la rue, alors que j'avais opéré une sortie furtive de chez moi, à une heure où personne n'était censé se trouver dehors. Nous nous étions regardées, elle me défiant d'aller rapporter qu'elle avait enfreint le couvre-feu, moi réalisant enfin que je n'étais qu'une sale égoïste. Parce que, même si les règles du village m'insuportaient, personnes ne les haïssaient autant qu'elle. Parce que si moi j'avais réussi à me faire des amis, ce n'était pas son cas. Parce que, malgré tout ce qu'elle endurait, elle ne s'était pas effondrée une seule fois. Et moi, il suffisait d'un seule petit grain de sable et ma mécanique s'enrayait. J'ai eut honte. Ce jour là, elle a vraiment dû me prendre pour une demeurée, parce que je suis bien restée dix minutes à la regarder bouche bée, hébétée par l'énorme claque que je venais de me prendre en pleine poire.

Dit comme ça, je donne l'impression de la vénérer. C'est faux. Elle est simplement la personne qui m'a fait réaliser que j'avais une chance de m'en sortir. J'ai alors concocté un plan. Couper mes cheveux, qui m'avaient effrayés au premier abord. Me fondre le plus dans la masse, pour que personne ne devine jamais ce qui s'était passé ce soir là. Et enfin, me tirer de ce trou à rat le plus vite possible. J'avais surpris tout le monde en concourant pour l'examen des chasseurs, d'autant plus que je n'avais pas d'animal totem, ce qui a sûrement été m plus grande crainte jusqu'à l'examen, où j'avais réussi à me faire passer pour une renarde. J'avais brimé ma louve autant que je l'avais développée. Car je n'avais eut aucune prise sur elle. Sa force était trop grande. A la l'approche de ma libération, j'évitais même les arènes de combats, de peur de ne plus pouvoir la contrôler. La forêt était devenu mon refuge, et on avait appris que j'enfreigais le couvre feu à avec tant d'imprudence, on m'aurait sûrement banni. Cela ne m'aurait pas dérangée. Depuis la mort de mon père, plus rien ne me retenait ici, pas même mes amies insipides, rêvant juste de franchir le mur du village.

Pour moi, l'Extérieur n'était pas un rêve: c'était mon unique chance de survivre.

Soudain, je me pliait en deux. La Chose remuait en moi. Je sentais cette fraîcheur familière m'envahir, cet épurement de mes sens, si caractéristique à mon état. je respirais de plus en plus fort, incapable de me contrôler. Le magnétisme émit par le maître des loups était trop fort, si séduisant... Je n'aurais jamais dû ressentir cet élan qui me poussait vers lui, puisque j'étais une Solitaire. ou peut-être était-ce juste ma louve, qui en avait assez de se cacher.

J'entendais les chuchotements de l'arène en émois, la respiration excitée des jeunes chasseurs prêt au combat. Je sentais l'odeur de la forêt, celle d'une renarde argentée familière, à l'affut d'un mouton.

- Tout va bien?

Mes doigts s'enfoncèrent dans ma chair, si profondément que le sang jaillit. Tais-toi idiote! Tu veux que je te déchiquète la gorge ou tu le fais exprès, sale ruminant de mes deux!

Mon corps était prêt à la chasse, j'allais bondir...mon regard se planta dans celui du Maître de loups.

bonjour, c'est mon premier chapitre, j'ai hésité longuement à me lancer dans une fanfiction, mais finalement c'est fait! Désolé à gallylauteur, j'ai utilisé Diane Fox sans la permission, mais, je ne vais plus avoir internet pour une semaine, et je voulais vraiment écrire avant de perdre l'inspiration. J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre.

Chasseuse des ventsNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ