Chapitre 6 : The Passenger

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La journée était enfin terminée. Comme tous les soirs le bus avait trente minutes de retard.

On est juste un petit peu en novembre donc je caille.

Une fois le bus arrivé je m'y engouffrais le plus vite possible, quitte à pousser tout le monde. Le bus démarra et le paysage défila tel la " Cities in Dust" ,ville en poussière, de Siouxsie and the Banshees.

Le bus se stoppa à mon arrêt et je descendis. Celui-ci était juste en face de chez moi. Je traversais la rue et m'arrêtais quelques instants devant la porte d'entrée. Je repensais à ce que Clyde m'avait raconté. C'était insupportable de savoir que je vivais dans le mensonge. Il ne fallait pas que je craque. Je pris une grande inspiration et ouvris la porte.

"Ma mère" m'accueillit avec son sourire habituel.

- Ta journée s'est bien passée six'?

- Comme une journée de cours quoi.

Je n'avais aucune envie de m'engager dans une conversation avec elle. Je ne lui laissais pas le temps de répondre que je courus dans ma chambre.

A peine j'eu le temps de poser mon sac que je reçu un message. Encore la plante verte! A croire que je suis sa seule source de savoir. J'ouvris le message avec une certaine réticence.

-" Alors t'a réglé ton pb avek ton keum?"

Je n'en revenais pas. En quoi ça la regardait ? Et puis on est pas ensemble. Enfin PLUS. Je n'avais pas envie de l'embrouiller tout de suite. Je décidais de rentré dans son jeu en espérant qu'elle lâcherait l'affaire.

- "Oui! Ca y est tout est réglé! On est TO-TA-LE-MENT in love! Si tu savais combien on s'aime ohlalala!"

Je dois avouer que je me marrais bien en écrivant ce message.

-" Wouah! C bon pa beso1 de m'étalé ta vi amoureuse!"

-" J'avais envie. Salut."

18h15. Plus que 2 heures à attendre avant qu'il revienne. Attendez. Une minute...

En faite depuis tout ce temps il me voyait en pyjama ? Il me manquait plus que ça!

Cette fois-ci c'est mort, je reste habillée en jean! J'avoue que lorsque je l'ai compris je n'ai pas pu m'empêcher de rire intérieurement.

Comme je n'avais pas grand chose à faire je décidais d'aller "affronter le problème" avec Ginger. Je frappais à sa porte de chambre et entrais sans attendre sa réponse.

- Qu'est ce que tu me veux? Dégage j'ai pas besoin de toi!

Quelle joie de se faire accueillir comme ça. J'adore.

- Je voudrais savoir ce qui t'arrives. Pourquoi tu ne m'a pas adresser la parole de toute la journée. Ta seule communication était les regards que tu me lançais! Et encore!

- Qu'est ce que tu veux que je te dise? Tu veux pas non plus que je te tienne la main pour traverser la rue non plus? T'as pas besoin de moi et moi de toi.

De ce point de vue elle avait pas tord. Mais j'allais pas en rester là.

- Je te trouve bizarre c'est tout! Qu'est ce qui t'es arrivé entre hier et aujourd'hui? Je veux juste des réponses.

- Ecoute Veronica mars, vas mener l'enquête ailleurs et me fais pas chier.

Pas la peine d'insister plus que sa.

- Ok. Je vois que tu l'as joue Conan le barbare. Très bien.

Je sortis de sa chambre et claquais la porte derrière moi. Une vague de colère déferlait en moi.

Il fallait que j'aille prendre une douche. J'avais l'impression d'y être rester pendant des heures! C'est le seul endroit où j'arrive à réfléchir sans me donner la migraine.

Une fois sortis de la douche je descendis dans la cuisine prendre de quoi manger. Malheureusement pour moi ma soit disant mère était dans la cuisine en train de préparer le repas de ce soir. Elle s'entêtait à le faire chaque soir sachant que nous ne dinions jamais en même temps. Je pense qu'elle fantasmait d'avoir une famille parfaite. C'était loin d'être le cas.

Soit elle ne m'avait pas vu soit elle savait très bien faire semblant. Elle ne faisait pas attention à moi et continuait de s'affairer à son repas.

"Ma mère" est de taille moyenne. Elle ne fait pas du tout son âge avec ces cheveux blonds décolorés coiffés/décoiffés. Elle porte toujours des vêtements noirs ou gris. A croire qu'elle vit dans un film de Chaplin.

Elle avait décider de m'ignorer. Très bien. Je remontais dans ma chambre avec le sandwich que je venais de préparer. Je m'installais en tailleur sur mon lit et commençais à le dévorer.

19h50. Il fallait peut être que je m'habille. J'étais rester avec la serviette enroulée autour de ma taille. Je me précipitais à mon armoire afin de trouver des vêtements assez potables.

Je me dépêchais d'enfiler mes sous-vêtements. J'eus juste le temps de mettre un t-shirt quand un sifflement résonna dans ma chambre.

- J'aime beaucoup les rayures noires et rouges! Très classes!

Une vague de honte me submergea. Je n'osais même pas me retourner. Il venait de décrire les motifs de ma...culotte. Prise de panique j'attrapais la serviette que je venais de jeter sur mon lit et la renouait autour de ma taille.

- Putain! Tu peux pas prévenir avant de te pointé comme une fleur dans ma chambre ! On est pas dans Twilight là!

- Twi' quoi?

- Laisse tomber...

- Bon t'es prête?

- Tu viens de me voir en culotte et tu me demandes si chuis prête ! T'es vraiment un phénomène toi.

- OUI ou NON?

- Oui.

J'enfilais un short en jean assez destroy.

- Il faut que tu te concentre le plus possible. Comme pour résoudre un puzzle compris?

- J'ai plus 4 ans donc théoriquement je fais plus de puzzle.

- C'est une image!

Je savais très bien où il voulait en venir mais j'avais pas envie d'être agréable ce soir. Et puis j'ai bien le droit de le faire chier sachant qu'il se pointe sans frapper.

Il me prit la main. Flash blanc.

***

Je me retrouvais dans une pièce blanche. On dirait un labo. Une fille est attachée sur une table au milieu de la pièce. Elle est inconsciente. Une personne en combinaison blanche entra dans la pièce et s'approcha de la fille. J'en fis autant. Je ne mis pas longtemps à comprendre qui gisait sur cette table. C'était moi.

Une grande baie vitrée remplaçait l'un des murs. Plusieurs personnes observaient la scène derrière cette fenêtre. Le personne en combinaison blanche se trouvait maintenant en face de "moi". Elle prit une seringue et l'injecta dans "mon bras" ou plutôt dans celui de la fille. Cette dernière se réveilla et essaya de se relever en se débattant. Elle était sanglée de tous les membres.

Elle criait toujours le même mot. Ou plutôt la même personne. Clyde.

Je regardais furtivement la baie vitrée en pensant y trouver un visage familier. Il y en avait un. UN SEUL.

Celui de ma soit-disant mère.

Eighties [En Réécriture/correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant