Chapitre 16

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Kaleb ne retirait pas sa main de ma bouche. Je commençais à serieusement à paniquer. Ses yeux clairs, son regard froid me transperçait. Ce n'était pas de la peur que je voyais en lui, mais de l'amusement.

Plus je me débattais, plus il souriait. Il finit par retirer sa main, se releva, et plaqua son pied sur mon torse pour me maintenir fermement au sol. Sa pression devenait forte, et je commençais à avoir du mal à respirer.

Il sortit une seringue de sa poche, contenant un liquide transparent et la plaça entre ses dents.

Il s'agenouilla, et s'approcha à ras de mon visage. Il avait toujours ce sourire, qui ressemblait bel et bien à celui de Mark.

Je l'observais à mon tour; jusqu'ici, je n'avais aperçu que ses yeux. Ses cheveux châtains mal peignés, son teint pâle, ses joues creuses; non il ne ressemblait définitivement pas à Mark. Je n'aurai pas une seconde soupçonner qu'il était son fils.

Kaleb semblait déstabilisé que je le dévisage ainsi; il fixa mon poignet quelques secondes, toujours en souriant.

Il détacha la gourmette de Sym que j'avais gardé sur moi, et me l'agitta devant mon visage comme un jouet.

    ⁃    Je comprend pas pourquoi tu t'obstines à garder ce truc, dit-il d'un ton moqueur.

    ⁃    Rend le moi.

Il s'approcha encore un peu plus, et pointa sa seringue vers mon cou, tout en me fixant droit dans les yeux.

    ⁃    C'est pas à toi ce bracelet, me dit-il.

Je tentai de le lui reprendre, mais il me projeta violemment contre le mur, sa main sur ma gorge.

Il serrait de plus en plus.

    ⁃    Tout ce que tu as pu entendre, tout ce que tu as pu voir, tu l'oubli maintenant.

Il s'apprêta à me planter la seringue dans la peau, mais je l'attrapai au vol. Je le plaqua au sol de façon à ce qu'il ne puisse plus bouger. Ma colère était tellement immense, que je ne me rendais pas compte qu'il commençait à suffoquer; je relâchai la pression, et m'approchai à mon tour de son visage.

    ⁃    Je sais tout de toi.

Sans réfléchir je planta la seringue au creux de son cou.

    ⁃    Et laisse moi te dire que t'es dans la merde.

°°°°°

Kaleb commençait à ouvrir lentement les yeux. J'avais pris soin de l'attacher à une chaise, et fermer correctement la porte de la pièce.

La haine s'emparait de moi, je ne me reconnaissais pas. Mais j'avais besoin de réponses, et maintenant.

Je m'approchai de Kaleb, et m'accroupis afin d'être à sa hauteur. Son sourire n'était plus présent, non, son amusement n'était plus là.

- Tu veut quoi au juste ? murmura-t-il.

Je me relevai et commençai à tourner en rond dans la pièce.

    ⁃    Ce que je veux ? Je veux des réponses tout simplement.

Je continuais à marcher, tout en essayant de me calmer.

    ⁃    Cela fait trop longtemps que je suis ici. J'ai tout perdu, tout ! Je ne comprend rien, personne ne veut m'expliquer ce qu'il se trame ici, alors vu que à présent, j'ai découvert ton petit secret, tu vas tout me dire.

Kaleb me lança un regard assassin. Je me sentais puissant; pour une fois, ce n'était pas moi qui était assis sur cette chaise en tant que victime. J'étais maître de la situation.

    ⁃    Tu ne voudrais pas que ton petit papa soit viré, et toi enfermé ?

Il serra les poings.

    ⁃    Je ne considère pas ce mec comme mon père.

    ⁃    Alors tu ne vois pas d'inconvénients à ce que je le dénonce ?

    ⁃    Si, parce que ça me mettrai dans la merde à moi aussi.

Je ne savais pas ce que je devais faire. Mark avait tué le seul ami qui me restait, avait laissé Erza pour morte à Brekville, m'avait torturé. Quand à Kaleb, je ne l'avais pas imaginé comme cela; il me semblait être un jeune homme discret, qui semblait cacher un lourd secret.

Et ce lourd secret je l'avais découvert.

Je m'approchai lentement de lui, et étais bien décidé à avoir des réponses à mes questions. Mais mon temps était compté, des gardes pourraient débarquer à n'importe quel moment. Je devais faire vite. Je sortis le flacon de sang que j'avais glissé dans ma poche auparavant, et l'agitai sous le nez de Kaleb.

    ⁃    C'est quoi qui nous rend si différents ? demandai-je

Il semblait à présent plus calme; la tension descendait d'un cran.

    ⁃    Vous avez quelque chose en vous qui vous différencie des autres, c'est tout.

Ses réponses étaient brefs et peu approfondies. J'avais besoin de plus.

    ⁃    Je peux savoir pourquoi tu dis « vous » ? Je te rappelle que tu es aussi concerné, dis-je d'un ton sec.

    ⁃    Moi au moins, je suis pas enfermé.

Il se foutait de moi. Sans réfléchir, je saisis un instrument tranchant sur la grande table de fer qui se trouvait à proximité, et le pointa droit devant lui. Il se contenta de me fixer dans les yeux.

    ⁃    Tu es ridicule tu sais ? T'aurai même pas les couilles de me le planter dans le coeur, dit-il en crachant ses mots avec haine.

    ⁃    Crois moi, j'ai plus rien à perdre.

Je restais devant lui, toujours avec l'arme dans la main. Un long silence s'installa.

    ⁃    Et.. Ce truc si différent, c'est où ? Dans le sang ?

    ⁃    Non, c'est dans ton putain de cerveau.

Tout se bousculait dans ma tête, mais je tentais de rester calme. Il fallait que j'en sache plus et je n'avais plus beaucoup de temps. Mark devait faire les cents pas accompagné de ses gardes.

    ⁃    C'est quoi leur but ici ? De tous nous tuer, afin que tout le monde soit égaux ?

Kaleb ne put s'empêcher de sourire.

    ⁃    Je vais pas passer par quatre chemins. Leur projet ? C'est d'explorer ton cerveau, le découper en milles morceaux afin de trouver « ce » truc qui fait toute la différence. Ce truc qui te rend immunisé contre la maladie.

Tout semblait plus clair; je commençais enfin à comprendre pourquoi j'avais été emmené ici.

Ma panique se faisait de plus en plus grande; je laissai tomber l'arme à terre. Le bruit du métal raisonna dans toute la pièce. Je m'assis au sol, et plaça ma tête entre mes mains.

J'avais pas choisis d'être comme ça.

Après un long silence, Kaleb finit par prendre la parole.

    ⁃    Malgré le peu d'amour que je porte envers mon paternel, je peut t'assurer qu'il n'est qu'un soucis parmit tant d'autres. Ce n'est pas lui qui est à l'origine de tout ça. Regarde moi.

Je levai la tête vers lui. Son sourire s'était effacé.

    ⁃    C'est toute un peuple qui s'est dressé conte nous. Et même si on s'attaquait à lui, ce qui nous attendrait ensuite serait bien plus pire.

Je me relevai, et m'approchai de lui. Sans réfléchir une seconde de plus, je le détachai de sa chaise.

-C'est quoi ton plan alors ? demandai-je avec une lueur d'espoir.

- Y'a pas de plan, on est foutu.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 07, 2016 ⏰

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