Kaisoo - Maybe

Chapitre 12

Ce FanArt n'est pas de moi. Bonne lecture.

----------------------------------------------

Mon portable vibre pour la énième fois. Avec un soupir exaspéré, je l'attrape pour regarder qui m'envoie un message cette fois. J'ai déjà eu le droit à plusieurs messages de Yixing, Baek et Chan, et un de Sehun. Cette fois-ci c'est Junmyeon.
" Pourquoi vous êtes partis sans rien dire ? Vous êtes où ? "
Je regarde Jongin assis à côté de moi sur le canapé.
- Il faudrait peut être qu'on leur réponde à un moment donné, non ? lui fais-je remarquer.
- Ouais, peut être, marmonne-t-il distraitement en enfournant une grosse poignée de popcorn dans sa bouche, le regard fixé sur le film qu'on est en train de regarder.
- Tu t'en fous complet, en fait, noté-je.
- Hein ?
Ouais. Je reporte mon attention sur mon téléphone, et tape un message à chacun de ceux qui m'en ont envoyé.
" On va bien, on était fatigués alors on est rentrés. "
Je sais, excuse bidon, pas de commentaires.
Jongin pivote vers moi, intrigué, pour regarder ce que je fais. Je sens son souffle sur mon épaule et tourne la tête vers lui, pour me retrouver à deux centimètres de son visage. Visage sans imperfections, sinon c'est moins drôle. Plus ça va, et plus j'ai l'impression qu'il est parfait. Son corps, son visage, sa peau... Et en plus de son physique, il est gentil, intelligent, et j'en passe. Toutes ces qualités qui font de lui quelqu'un que l'on est obligé d'apprécier. Et il danse comme un dieu.
Je détourne le regard, soudain gêné qu'il m'ai vu le contempler ainsi.
- Éloigne-toi de moi, tu me colles, lancé-je en le poussant avec mon épaule.
Il rit doucement.
- En fait, dès que t'es gêné, tu deviens agressif, remarque-t-il avec son sourire en coin.
- Je ne suis pas gêné, crié-je aussitôt.
Il hausse un sourcil, me faisant implicitement remarquer que je viens de lui donner raison.
- Tu m'énerves, bougonné-je, effectivement énervé.
Il ricane et se lève, se dirigeant vers les toilettes. Merde, même sa démarche est parfaite.
A ce moment-là, son portable sonne. Mon meilleur ami me crie depuis la salle de bain de répondre, ce que je fais.
- Allô, commencé-je avant d'être coupé par une voix stridente.
- Jonginnie ! Comment ça va depuis la dernière fois ? s'exclame-t-elle avec un entrain écœurant.
Je m'apprête à lui informer que ce n'est pas "Jonginnie", mais elle enchaîne aussitôt.
- Je me disais que ce serait chouette d'aller voir un film, toi et moi ? Qu'est-ce que t'en dis ? Notre dernière rencontre a été légèrement écourtée...
- Bonjour Krystal, c'est Kyungsoo, Jonginnie n'est pas disponible pour le moment, fais-je d'une vois moqueuse.
Elle ne répond pas immédiatement, signe qu'elle ne s'attendait pas du tout à ce que ce soit moi qui réponde.
- Que fait-il ? Et pourquoi est-ce toi qui a son portable ?
Son ton ne peut pas être plus méprisant.
- Je suis chez lui, soupiré-je en me demandant pourquoi je prends la peine de lui répondre. Tu veux que je lui passe le message ? demandé-je alors d'un ton impatient.
- Où est-il ? Je veux lui parler à lui ! s'énerve-t-elle, sa voix montant dans les aigus.
J'écarte légèrement le téléphone de mon oreille avec une grimace comme elle continue de parler, que dis-je, de jacasser de l'autre côté du combiné.
- Très bien, je lui dirai, dis-je alors, la coupant dans son monologue de cinglée. Oh, et es-tu passé chez le psychologue, comme je te l'avais conseillé ?
Et je raccroche, fier de moi. Cette fille me met hors de moi. Jongin choisit ce moment pour revenir des toilettes, et remarque mon petit sourire.
- C'était qui ? demande-t-il en désignant le téléphone toujours dans les mains.
- Krystal, lui réponds-je, me retenant de rire.
Il marque un temps d'arrêt, surpris, puis plisse les yeux d'un air soupçonneux.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Rien, seulement que tu étais occupé, fais-je avec mon sourire le plus innocent.
Il fronce les sourcils, peu convaincu, et s'apprête à dire autre chose quand un téléphone vibre, le mien cette fois-ci. Je tente de l'attraper, mais Jongin s'en empare plus rapidement. Je me lève et tends le bras pour le lui arracher, mais il le lève au dessus de sa tête avec un large sourire des plus irritants.
- Rend-le moi, Jongin.
Il me montre sa langue pour toute réponse. Je saute pour essayer de l'atteindre, mais bien évidemment, il faut que je sois trop petit, et cela met le grand idiot devant moi dans une joie folle.
- Kyungsoo n'est pas grand, mais il est vaillant, chantonne-t-il en sautillant partout, le téléphone toujours en l'air tandis que j'essaie toujours de le récupérer.
En vain. Je m'arrête de sauter et croise les bras, vexé. Quel crétin.
- De toute façon, tu ne connais pas le code, marmonné-je.
Il m'envoie un regard qui veut tout dire, et tape le code pour déverrouiller l'appareil. Ah, peut être qu'il le connaît alors.
- T'es pas drôle, râlé-je en me rasseyant pour bouder.
Dans se départir de son sourire d'imbécile, il lit mon message, puis son expression change du tout au tout.
- Soo, qu'est-ce tu lui as dit, sérieusement ? m'interroge-t-il d'un ton un peu trop calme, les sourcils froncés.
- À qui ?
- Krystal, répond-il avec une colère contenue.
Puis il tend le téléphone vers moi, son autre main posée sur sa hanche.
" Ne l'approche plus, tu me dégoutes, et s'il savait ce que tu es vraiment, tu le dégoûterais aussi. "
Ne va-t-elle pas un peu loin ? Je croyais qu'elle voulait seulement retourner avec mon meilleur ami, mais en fait elle semble être obsédée par lui. Et de quoi parle-t-elle, qu'est-ce que je suis vraiment ?
- Elle est folle, murmuré-je pour moi-même.
Jongin me toise à présent d'un air plus que méfiant, et cela me fait un pincement au cœur, je ne veux pas qu'il me regarde ainsi.
- Que lui as-tu dis, Soo ? répète-t-il, avec plus de force.
- Mais rien ! Enfin rien d'important, me défends-je.
- C'est de moi qu'elle parle, lorsqu'elle te dit de ne plus m'approcher ? Pourquoi tu la dégoûtes ? Kyungsoo, as-tu fait quelque chose ?
À chacune de ses questions, il s'est avancé d'un pas, me faisant reculer par la même occasion. Mais pourquoi s'énerve-t-il autant à propos d'elle ? Comment peut-il la croire, elle ?
- Je lui ai juste dit d'aller se faire soigner, parce qu'elle croit que je t'aime tellement elle est parano, finis-je par avouer, d'un air agacé. Et je crois qu'elle est légèrement homophobe en passant, parce qu'apparemment je la dégoûte. 
Il s'arrête, étonné.
- Elle croit que tu m'aimes ? répète-t-il, les yeux légèrement écarquillés.
- N'importe quoi, pas vrai ? ris-je, sans comprendre pourquoi je suis nerveux tout à coup.
- Ouais, marmonne-t-il en mettant les mains dans ses poches après m'avoir restitué mon bien.
Puis il s'en va dans la cuisine sans un mot, le visage fermé. Super, il doit croire que c'est de ma faute si Krystal agit comme ça. Je soupire et rejoint le canapé.
Puis notre conversation, à Krystal et moi, le soir de la boîte de nuit, me revient en tête.
" - Deux hommes qui s'aiment, ce n'est pas naturel. Et Jongin le sait, lui, alors ne tente pas de lui faire quelque chose.
- Tu crois que j'aime Jongin ? "
Est-ce que Jongin est lui aussi homophobe ? Je ne pense pas, non, j'ai déjà eu des partenaires d'une nuit qui étaient des hommes, et il ne m'a jamais rien dit, ou ne s'est jamais comporté de manière distante après cela. Mais pense-t-elle vraiment que je le dégoûte ? Mon cœur s'accélère douloureusement à cette pensée. Je n'ai jamais vraiment fait attention à ce que Jongin ressentait pour moi, il est mon ami, et ça s'arrête là. Je n'ai jamais douté, pensé qu'il n'avait aucun intérêt pour moi. Mais maintenant qu'elle dit que je le dégoûte, je me pose des questions. Après tout, il m'a vu pleurer comme un faible, il a vu mon corps couvert de blessures, il a même dû m'emmener à l'hôpital. Il sait également que j'ai des problèmes de santé, avec mon cœur, et que je n'ai pas de famille présente. Et que Kangdae m'a... fait du mal.
Je baisse les yeux vers mon corps, qui est toujours aussi désespérément frêle. Je n'arrive plus à manger correctement à présent, même si l'appétit y est. Mon cerveau semble vouloir faire un blocage. Jongin doit vraiment me voir comme un dépressif, et une victime.
Peut-être que c'est ce que je suis.
Mais comment fait-il pour coucher avec moi ?
- Soo ? m'appelle-t-il d'une voix presque timide, me tirant de mes sombres pensées.
Je relève les yeux et me retourne pour le voir se tenir juste derrière le canapé.
- Oui ?
- On mange, tu viens ?
Je hoche la tête, et me dirige à sa suite dans la cuisine.