Abbatue

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J'ouvrais lentement les yeux avec une sensation de paix troublée à cause de piqûres dans le nez.
Je tournais les yeux en essayant de reconnaître la place où je me trouvais quand je tombe sur Lucia. L'espace d'un instant, j'ai cru que j'étais encore au Portugal et que Cristiano allait montrer le bout de son nez.
Je continuais de tourner le regard jusqu'à ce qu'il tombe sur une petite dame qui avait l'air très inquiète, son visage me disait quelque chose mais j'avais du mal à me repérer dans mes souvenirs.

Lucia: Sarodj?.... C'est moi, Lucia.

Je fermai les yeux pour lutter contre le mal de tête que je sentais poindre à l'horizon.
J'avais l'impression d'avoir trop sollicité mon cerveau.

Moi: Qu'est-ce qui se passe?....
Elle: Tu as fait une chute de tension....

Une chute de tension?
Pourquoi?

Elle: Je vais te chercher un verre d'eau.
Vieille dame: Ensuite tu vas l'emmener voir son père à l'hôpital?
Elle: Oui grand-mère.... Je reviens Sarodj, dit-elle en passant sa main sur mon front.

Mon père?
À l'hôpital?
Quel père?
En posant cette dernière question, tout me remonta à la tête.
Les mensonges de maman, la crise de papa, ma séparation avec Cristiano, ma dépression et mon isolement.
Ce sentiment d'impuissance et de désolation qui m'habitait depuis ce matin et que j'avais perdu en m'évanouissant refit surface et à plus forte intensité.
J'avais l'impression que toute ma chaire se détachait de mes os, que j'étais en train de flotter au milieu de mes problèmes, sans identité. J'étais comme fêlée, high, stone, droguée.

Je me redressais sur le canapé où on m'avait allongé, quelques petites larmes coulaient faiblement sur mes joues, on aurait dit que j'étais presqu'à sec, que mon corps se vidait de ses réserves.

Quelques secondes plus tard, Lucia réapparaissait avec ledit verre d'eau.
J'en pris une bonne gorgée puis me mettais debout prête à affronter la prochaine épreuve la tête haute et avec résignation.

Moi: On y va.
Elle: D'accord.... Je vais me changer et prendre mon sac.... Il n'est pas mort Saro, Grand-mère a un peu précipité les choses. Je te prie de l'excuser.

Dieu merci!..... Je ne sais pas comment j'aurais fait pour vivre avec ça. 

Moi: Merci Lucia.

Elle disparaissa dans les escaliers en me laissant seule avec sa grand-mère.

Elle: Je suis sure qu'il va s'en sortir.... Je vais prier pour lui ma petite.
Moi: Merci madame.

Lucia redescendît avec son sac et ses clés. Elle portait un legging blanc, un maillot gris beaucoup trop grand pour elle et des ballerines. Ses cheveux fambloyants étaient relâchés autour d'elle. Elle était juste magnifique.

Elle: Je reviens mamie. Fais attention à toi.

On sortait de la maison pour aller à la voiture. J'avançais comme une zombie.
Mes pieds me guidaient et je suivais leur mouvement comme un bon petit toutou.

Moins d'une heure plus tard

On était arrivée à l'hosto, il y avait un tas de journalistes qui étaient devant avec leur caméraman et leur micro en main prêt à sauter sur quiconque aurait une quelconque information sur l'affaire.

Lucia: On y va?
Moi:..... Non. Ils vont me reconnaître et me bombarder de questions. De plus, je ne veux pas être prise en photo.
Elle: D'accord.... Tu vas bien?

In love with CristianoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant