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Samedi 18 juin. 16h 58

-Alors Railler, on sèche l'entretien journalier avec son psychiatre ?

Docteur Martin Ratz, psychiatre.
Brillant universitaire. Je ne le déteste pas, mais je déteste cet endroit et tout ce qui s'y fait.

-Je t'ai attendu longtemps, tu sais ? Dit-il en passant sa main dans ses cheveux blonds

Je suis allongé sur mon lit, comme tous les jours, à fixer le plafond.

-Ce n'est pas une grande perte, Ratz. Mes journées sont continuellement les mêmes, alors mes émotions et mes pensées restent les mêmes.

Il saisit une chaise et s'assit à côté de la table située en dessous de la fenêtre, à ma droite.

-Tu ne pourras jamais sortir si tu-

-Et même si je sors. Je serais de retour dans peu de temps, n'est ce pas ? Pourquoi en faire une histoire ? Le coupais-je sans quitter le plafond des yeux

Il soupire.
Je m'assieds sur le bord du lit, laissant mes jambes suspendres dans le vide. Je le fixe.
Il me regarde comme s'il voulait me scanner, voir ce que je pense, comment je pense.

Mon visage est froid. Inexpressif.
Ne laissant aucun sentiment paraître.
Mes mèches blanches me tombent sur les yeux. N'ayant pas la force de les balayer de mon visage, je les laisse ainsi.

-Ratz...Tentais-je

-Oui Railler ?

Ses yeux bleus océans sont toujours dirigé vers moi, les trais de son visage idiquant la quarantaine est marqué par des poches sous ses yeux. Montrant qu'il est fatigué.

-Tu connais mon histoire, pas vrai ?

-Évidemment.

Je laisse échappé un petit rire nerveux, retenant mes larmes et mes cris au fond de ma gorge.

-Tu penses qu'elle à souffert ?

-C'est à dire ?

-Quand elle s'est ouvert les veines devant moi. Elle à souffert ?

Il souffle.

-Elle était très instable, et était dans une sorte d'état second. Elle n'a sûrement pas dû ressentir la douleur.

-Je vois ... Dommage. Je murmure, en baissant la tête

Il se lève et replace la chaise.

-Tu devrais te reposer, Iven.

-Je ne fais que ça.

Il lâcha un petit rire, amusé, agacé.

-Passe une bonne soirée.

-Toi aussi Ratz.

Il hoche la tête en guise de "merci" et s'en va, refermant la porte derrière lui.

Je regarde l'horloge située au dessus du cadran de la porte, il indique 17h 18.
Je laisse le temps passer, attendant mon repas à 19h.

Mes paupières se ferment peu à peu, et je suis finalement emporté par le sommeil.

________

Il fait noir. Pourquoi ?
Que se passe - t-il ?

J'entends quelqu'un m'appeler, mais tout est confus. Tout est flou.
J'ouvre les paupières petit à petit, le visage peu défini de Ratz m'apparaît.

Il fait jour et il est accompagné de deux infirmiers dont je ne reconnais pas les visages.

-Railler, on te laisse partir.
Tu pourras revoir ta famille.

De quoi il parle ? Je n'ai plus de ..

-Aller, lève toi.

Il saisit doucement mon bras, m'invitant à me lever.

-J-je ne compr... pas..

Je tentes de parler, mais ma bouche ne coopère pas.
Je me laisse faire, n'ayant pas la force de lutter. Je me sens lourd, presque inerte.

L'un des deux infirmiers ouvre la porte alors que je suis encore assis sur le lit, le docteur Ratz à côté de moi.
Je distingue trois personnes debout, un femme.. brune je dirais.. un homme qui doit être son mari.. un blond apparement.

Et une petite fille blonde vêtue d'une robe blanche avec des tâches rouges et tenant un nounours dans ses bras, la tête baissée.

Une famille ...

-Viens. On rentre à la maison mon ange... Dit la femme

Sa voix me paraît lointaine, mais je décide de me lever à l'aide du docteur. Me dirigeant vers eux, je garde le regard fixé sur la petite.
Une des tâches de sa robe s'écoule sur le sol comme de la peinture.

Cette odeur ... L'odeur du sang...
Je relève mes yeux écarquillés vers la femme. Elle a le visage abîmé, des bleus et des cicatrices partout.
Ces poignets sont ouverts, et laissent couler son sang.
Je m'arrête brusquement, la bouche entre - ouverte, les yeux prêts à sortir de leur orbite.

La petite relève son regard vers moi,

-Tu dois revenir. Tu avais dis que tu nous aiderai. Menteur !

L'homme n'a rien, il est normal et sourit comme si de rien n'était.

-Menteur ! Dit elle a nouveau

Elle relève son visage complètement, laissant apparaître une énorme cicatrice creusée le long de sa joue.

-MENTEUR !!!! Cria-t'elle d'une voix aiguë

Ma vue se brouille rapidement, je me sens secoué.

Je me redresse d'un bond. Je suis sur mon lit, je transpire énormément et ma respiration est haletante.

Ratz est debout à côté de moi, le regard inquiet.

-Oh hé, ça va Railler ?

Je ne réponds pas, je ne comprends pas.

-L'infirmière m'a appelé disant que tu étais dans un état de choc.

Hein ?

Malade. [En Réécriture]Where stories live. Discover now