♀ CHAPITRE 25 ♀

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― Alors je vais te raconter la suite de la joyeuse enfance d'Adam Klein ! Mon très cher papa a été accusé, mais il n'y avait aucunes preuves, trop triste. Et puis il y avait eut déjà trois affaires avec le même mode opératoire, donc les policiers ont conclu à un meurtre en série, et mon père n'avait aucun lien avec les autres victimes. Mais moi je savais ! Je savais qui l'avait tué ! Personne ne m'a cru, on m'a dit que c'était un choc psychologique !

Il posa sa main sur son visage en ricanant d'un air effrayant.

― Et que s'est-il passé ensuite ?

― Ensuite ? Dit-il enthousiaste. C'est la meilleure partie. Mon père, sous prétexte d'être trop bouleversé, et ne pouvant s'occuper de moi, m'a envoyé en famille d'accueil. C'est surtout qu'il voulait plus m'avoir dans les pattes pour continuer ses massacres, (son ton changea). J'ai été baladé de foyers en foyers. Mais dans ma tête, j'oubliais pas pourquoi j'en étais là. Et un jour, j'ai rencontré un gars un peu plus vieux dans un foyer, c'est lui qui m'a appris les règles du métier. C'est un peu comme mon grand frère. Et c'est là que je me suis dit que ça allait pouvoir m'être utile.

― C'était Maxi...

Zéro posa son doigt sur sa bouche, en me dévisageant d'un regard noir. Je m'enfonçais dans le canapé.

― Donc, je disais, ça me serait utile, mais il me fallait du matos. Et ça coûte cher les ordinateurs quand t'as 15 ans et que t'es en foyer. Mais c'est là que Maxou entre en jeu. A l'époque il dealait déjà.

― Quoi ?! Criai-je. Il m'a dit qu'il avait commencé peu après l'apparition du virus !

― Pfff, quel menteur celui-là ! C'est grâce à lui que j'ai démarré. J'ai hacker l'ordinateur de mon père, son compte en banque, son téléphone, tout pour avoir des preuves. Et un jour, cet idiot a recommencé, nouveau meurtre, même méthode. Sauf qu'Adam il a tout vu. Adam il est pas bête, il a tout envoyé à la police. Et bim, adios el padre !

Adam se leva d'un bon. Il semblait ravi d'avoir envoyé son père en prison, même si cet homme le méritait certainement.

― Je vois, dis-je. Donc t'es un peu un héro pour les victimes quoi ?

Il ricana de plus belle.

― Un héro ? Non ! Crois moi ma belle. Quand tu commences, tu peux plus t'arrêter, t'as plus de limites. J'ai volé tellement d'argent pour en arriver là. Et je n'ai que vingt-et-un ans ! J'ai toute la vie devant moi !

― Oui, enfin ce qui en reste. Une vie sans femmes, tout seul dans le noir, dans ta cage de fer ?

Il parut réfléchir, et il se rassit. Il semblait calmé. Au fond, ce n'était peut-être pas un garçon aussi dérangé que je le croyais. Il n'avait pas eût la vie facile... Il se releva et vînt s'asseoir près de moi. Je n'osais pas bouger.

― Bon, concrètement, tu veux que je fasse quoi pour ta sœur ?

Il changeait complètement de sujet, mais ce n'était pas plus mal.

― En fait, avouai-je. C'est ma sœur de cœur, elle à cinq ans. Je n'ai pas été assez vigilante et elle s'est fait prendre par des traqueurs y'a quelques jours. Ce que j'aimerais, c'est que tu trouves un moyen de la faire sortir d'Heaven.

Adam jouait avec les ficelles de sa capuche, tout en regardant ses pieds. Il murmurait des choses à voix basse. Je me penchai alors pour entendre.

― Heaven, dit-il tout à coup.

― Oui ?

― Tu vois, continua-t-il. Je crois pas à cette histoire de virus nucléaire qu'ils ont balancés aux infos. C'est louche.

C'était quoi encore ce changement de sujet ?

― Comment ça ?

― Est-ce que tu as vu à quelle vitesse les bâtiments Heaven se sont construits ? A quelle vitesse les présidents de tous les pays se sont mis d'accord ? Est-ce que c'est possibles que des présidents soient d'accord déjà ?

Je croyais savoir où il voulait en venir, mais je n'osais pas le dire à voix haute.

― Tu vois Noa, je pense que tout ceci était prévu.

Il l'avait dit. Ce que j'avais pensé dans ma tête, il l'avait dit. Mais c'était impossible ! Pourquoi infliger un tel traitement aux femmes ? Pourquoi tuer autant de monde ? C'était bien plus qu'un génocide à ce stade ! Et puis, pour quelle raison ?

― C'est impossible... Enfin, réfléchis...

― Si si, c'est possible. Je me suis documenté, affirma-t-il. L'économie n'a jamais été aussi florissante. Le chômage à considérablement baissé puisque des postes se sont libérés. Et tous les nouveaux emplois crées au sein des compagnies Heaven ? Tous les gens qui étaient à la rue ont pu être relogés dans les maisons abandonnées. Le monde était en surpopulation, je crois que c'est réglé.

― Mais enfin, bégayé-je. C'est complètement absurde !

― Absurde, mais efficace.

Cette hypothèse me glaçait le sang. Alors c'est ce que voulait dire Nathalia lorsqu'elle disait qu'Heaven n'était pas ce que l'on croyait ?

― Adam, dis-moi...

― Mhh ?

― Ça ne te révolte pas ça ?

― Écoutes, je suis un mec, fils unique, et ma mère s'est faite assassinée, donc concrètement, j'ai perdu personne. Et puis, j'ai fais fortune ! Ricana-t-il.

― Mais tu n'aimerais pas changer les choses, entrer dans l'Histoire ?

Il se retourna vers moi. Je venais de capter son attention. Malgré qu'il soit de face, je n'arrivais pas à voir son visage et cela me perturbait réellement, alors doucement, je lui retirai sa capuche. Adam me dévoila un visage à la mâchoire carrée, aux fines lèvres, au nez fin et légèrement remonté. Il possédait des yeux d'un bleu transcendant. Ses cheveux, rasés de près sur un côté, lui donnaient un air rebelle, tandis que les longues mèches de l'autre côté partaient dans tous les sens.

Il fut étonné de mon geste, et recula légèrement. Il fronça les sourcils, toujours en ayant ses yeux bleus plongés dans les miens. Nos visages se rapprochèrent petit à petit, comme des aimants. Et lorsque nous fûmes à quelques centimètres de nous toucher, nous entendîmes la porte s'ouvrir derrière nous. Tout en sursautant, je découvris Maxime, le regard fixé sur moi. Il semblait être dans une colère noire.

― Ça bosse dur à c'que j'vois !

― Tout à fait, lui répondit Adam. Je sais comment je vais faire.

― Vraiment ?! Nous exclamâmes Maxime et moi. 

HEAVENWhere stories live. Discover now