♀CHAPITRE 24♀

Start from the beginning
                                    

― Où tu l'a trouvée celle là ? Ma belle, des écrans comme ça, j'en achète cent par jour si je veux. Alors casse, fais toi plaiz.

Prise de colère, et surtout à cours d'idées, je changeais de trajectoire et balançais le cendrier sur Zéro. Celui-ci fit un bon en arrière, et il me sembla avoir enfin son attention.

― Noa ! Hurla Maxime.

― Non mais t'es dingue ! Tu m'a ramené une tigresse Max.

Cette fois ci, j'allais jouer la carte du désespoir.

― Je t'en prie, commençai-je. Tu es mon seul espoir. On a besoin de toi pour infiltrer la sécurité d'Heaven... Ma sœur est prisonnière, je t'en prie !

Zéro tomba dans son canapé, les pieds sur la table.

― Admettons que je dise oui, et je dis bien admettons. Déjà vous allez devoir payer, c'est pas gratuit. Ensuite, c'est quasiment impossible d'infiltrer la compagnie Heaven ...

― Adam, je sais que t'en es capable !

― J'ai pas dit j'en était pas capable. Seulement que ça prend du temps. Et le temps, c'est de l'argent mon Maxou.

Nous n'avions pas d'argent, et pas de temps non plus, c'était fichu. Élisa allait rester enfermée la bas. Je serais privée d'elle à jamais.

Mais contre toute attente, Maxime s'assit sur la table basse face à Zéro. Prêt à faire une offre.

― J'ai pas d'argent Adam...

― Alors déga...

― J'ai mieux, le coupa Max. J'ai ça.

Maxime jeta sur les jambes d'Adam un sachet remplit de cristaux. Zéro le dévisagea et eu un sourire narquois.

― Tu t'es cru dans Breaking Bad mon pote ?

― Rigole, rigole. Mais test ça, mon pote !

― Je touche pas à la marchandise.

Je réalisais alors ce que contenait ce sachet. Je n'achèterais pas la liberté de ma sœur avec de la drogue.

― C'est de la drogue ? Tu avais de la drogue sur toi depuis le début Maxime ? M'offusquai-je.

Il se leva pour me calmer.

― On dirait que Tigresse n'était pas au courant de tes magouilles ! Ricana Adam. Elle à découverts le pot aux roses, aïe aïe aïe, que va-t-il se passer ?! La suite au prochain épisode !

Je me dégageais de Maxime, vexée par son comportement. C'était un délinquant. Certes c'était la fin du monde, et je pouvais mettre mes principes de côté une minute. Mais si il y avait la drogue, pourquoi pas les armes ? Et puis le trafique humain aussi !

Je suffoquais, prise de panique. Je devais réfléchir : qu'est ce que j'étais prête à faire pour revoir Ellie ?

― Noa, chuchota Maxime. Je ne fais que la vendre à des gens dont le cerveau est déjà tout ramolli. Un virus a frappé l'humanité, bientôt on aura plus de femmes pour perpétuer notre espèce. On survit comme on peut.

Je hochais la tête. J'étais plus forte que ça. Même si ces petites manigances me dégouttaient, je devais faire avec.

Pendant notre discutions, Zéro avait fait entrer un homme, pour tester la drogue visiblement. A peine celui-ci l'avait-il inhalé, qu'il planait déjà. Zéro en fut satisfait, et accepta de nous aider si Maxime en fabriquait plus pour lui. Bien évidemment Max accepta.

Adam nous emmena ailleurs, pour être plus au calme. En effet, nous entendions en fond, la musique de la boîte de nuit. Nous traversâmes à nouveau la foule de gens transpirant, mais cette fois-ci ils s'écartaient pour nous laisser passer. J'imaginais que les deux gardes du corps de Zéro, avec leurs corpulences de géants, intimidaient les hommes présents ici. Nous nous frayions un chemin lorsque mon attention fut capté par quelque chose. Ou plutôt quelqu'un.

Une femme.

Il y avait une femme qui se trémoussait au milieu de la piste, au milieu des hommes. Comment était-ce possible ? Ils allaient la dénoncer pour avoir une prime, c'était évident ! Pourtant, ils n'en faisaient rien. Sans m'en rendre compte je m'étais figée au milieu de la foule, et tout le monde me dévisageait. Maxime vînt me chercher en me tirant par le bras.

Nous traversâmes encore d'autres couloirs de conteneurs, sans croiser personne, pour enfin arriver devant une porte métallique. Je repensais à cette femme dans la boîte. J'étais intriguée. Mais je le fus plus encore lorsque Zéro se pencha, pour coller son œil près d'un petit orifice au niveau de la poignée. C'était une porte à scanner rétinien. Adam se prenait pour le président !

Nous entrâmes enfin dans la pièce, baignée d'une faible lumière bleu turquoise. Des énormes centrales d'ordinateurs, comme on en voit dans les films, reposaient contre le mur de droite. Elles étaient ventilées par de gros engins, ce qui rendait l'endroit incroyablement frais. Une autre porte nous faisait face, au fond de la pièce.

Zéro congédia ses gardes du corps et se rendit dans la pièce adjacente. Maxime et moi le suivîmes sans broncher. Lorsque j'eus passé la porte, je me stoppai de stupéfaction. Cette nouvelle pièce était absolument immense. Je me demandai même comment c'était possible qu'une telle chose existe dans un chantier abandonné.

Les parois de plusieurs conteneurs avaient été assemblés, pour en faire quatre murs d'au moins trois mètres de haut. Mais si ce n'était que ça ! L'endroit était rempli d'écrans. Tout un mur entier en était formé, comme on pouvait en voir dans les jeux télévisés. Plusieurs bureaux en bois étaient alignés pour en former un plus grand, de presque deux mètres de long. Tout un tas de chose traînaient dessus. Des ordinateurs fixes, dont les fils roulaient au sol comme des nids de serpents, des ordinateurs portables, des cannettes de bières, des cartons de pizzas.

A droite, deux tables avaient été collés pour faire un bureau de quatre places. Elles étaient taguées de signes étranges, de dessins, d'auto-collants.

Il faisait incroyablement sombre aussi, les écrans étaient en fait la seule source de lumière, mis à part deux-trois lampes de bureau. Adam me tira de mes pensés, en effet j'étais restée planté devant l'entrée comme une idiote. Il nous invita à nous asseoir sur un grand canapé blanc, face aux écrans. Qu'allait-il se passer maintenant ?

HEAVENWhere stories live. Discover now