14.

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*

     Ma tête … me fait un mal de chien. C'est comme ci un immeuble de dix étages est en train de s'écrouler dans ma tête. Mes paupières sont lourdes et j'ai du mal à les ouvrir. Bizarrement je sens que je suis allongée sur quelque chose de doux et très moelleux … de poilu aussi. J'ai l'impression que c'est du satin … du satin poilu donc. Du satin poilu ? Mais je divague complètement ! Avec un dernier effort, j'ouvre les yeux. Ce qui a pour effet de provoquer une douleur encore plus intense. Je suis dans une pièce toute blanche avec un lustre doré et je suis sur un canapé en velours rouge. Satin poilu, je disais ? Et bien, non. J’essaie de me lever en grimaçant.

- A votre place, je ne ferai pas ça.            
Yan. Il s’avance vers moi en tenant un verre de whisky dans la main contenant des glacons. Il est en chemise blanche, cravate et bas de smoking. Ah oui je me rappelle, sa veste a servi à arrêter l’hémorragie. Il s’assoit près de moi en mettant mes jambes sur les siennes pendant que moi je m’assois. Putain qu'il est sexy comme ça !

- Tenez, buvez ça. M'ordonne t-il.

         J'accepte le verre qu'il m'offre et en vide la moitié d'une traite. Je grimace un peu: le whisky n'a jamais été mon fort.
Je place le verre sur mes tempes afin d'apaiser la douleur.

- Vous m'avez fichu une sacrée peur.
- J'ai été dans les vapes longtemps ?
- Une dizaine de minutes.
      
Je soupire de soulagement.

- Comment va Andrew ?
- Il s'est passé une chose incroyable après que vous vous soyez évanouie. Il a reprit des couleurs et … s'est complètement remis sur pieds … c'est … comment avez-vous fait ça ?
- C'est mon métier. Je réponds pour être brève.
      
Il n'a pas l'air convaincu. Je n'ai pas envie d'expliquer quelque chose que je ne comprends pas moi même.

- J'ai beaucoup saigné ?
- Énormément. J'ai dû vous nettoyer le nez … intégralement. Est-ce que ça vous arrive souvent ?
- Assez souvent, oui.
     
     Il hausse les sourcils. Puis les rabaisse en soupirant.

- Je vous aurais bien envoyé consulter un médecin mais …
- Je sais

       C'est vrai que j'y ai pensé. La première fois que ça m'est arrivé, j'ai cru devenir folle. Mais j'ai laissé tomber prétextant être la fatigue. La troisième fois, là j'ai un peu paniqué. Je me suis fait faire des examens, mais ils ont tous été négatifs. Puis j'ai encore laissé tomber. Et puis hier, j'ai saigné plus abondamment que d'habitude et je me suis évanouie. Là, j'ai carrément flippé. Et aujourd'hui encore, je guéri complètement quelqu'un. Et ces deux chasseurs qui sont là … pile au moment ou le truc que j'ai s'aggrave. Rex avait raison de se méfier de moi au départ. Et bien qu'il ne le pense plus, je suis loin d'être tout ce qu'il y a de plus normal. En parlant d'eux …

- Où est Dean ?
- Dean ?
- Michael Jovi
- De faux noms ?

         Je souris en guise de réponse et vide mon verre d'un trait. Le pauvre Yan secoue la tête.

- Je suis sûr que ce n'est pas la première et la dernière fois qu'ils le feront.
- Tout juste. Vous savez où il est ?
- À la recherche de son frère … à ce que j'ai cru comprendre, Cole Parish est son frère … j'imagine donc que ce n'est pas son vrai nom.
- Tout juste. Je réponds en essayant de me lever.

-Où comptez-vous aller comme ça ? Me dit Yan en me repoussant.

-Je vais aider Dean.
- Hors de question, vous devez vous reposer … enfin vous le savez … vous êtes la mieux placée pour le savoir.

      Je pouffe en levant les yeux au plafond.

- Il y a plus important que ma santé. Il y a un meurtrier ici. Et pour ma défense, je vais très bien.
 
      Avec entêtement j'essaie de me lever mais n'y arrive pas. Avec un soupir d'agacement, Yan m'aide à me lever.

- Vous tenez à peine debout. Me dit-il une fois debout.
- Ça, c'est à cause de ces foutus talons. Vous pouvez me tenir ça ? Je lui demande en lui tendant mon verre vide.
 
          Il le prend. Je me penche pour prendre appuie sur lui et retire mes escarpins que je balance sans ménagement sur le canapé. Yan suit mon geste et se crispe.

- Ce canapé m'a coûté une fortune. Vous pouvez faire attention ? Me crache t-il visiblement en colère - une première.

      Je n'arrive pas le croire: on est en pleine crise et lui il pense à son canapé ? Typique des hommes.

- Ces escarpins aussi m'ont coûté une fortune et sont un véritable enfer. Je les ai mis pour votre foutue soirée, et j'en ai payé le prix fort. Alors, on est quite.
   
      Je le lâche et m'apprête à sortir quand il me retient par le bras. Il vient se placer derrière moi, sa main toujours refermée sur mon bras.

- Je suis désolé … je crois que je n'ai pas encore digéré tout ça …
- Ce n'est pas une raison de vous …
- Comporter comme un con … oui, je sais. Et j'en suis désolé. Lexie … me supplie t-il en me caressant le bras.

       J'ai envie de me dégager de son emprise. Mais j'ai peur de le blesser. On risque tous de mourir avant demain, alors au temps mieux mourir en paix avec tout le monde.

- Ok. Allons chercher Dean et … Rex. Je lui propose.
   
         Avec un sourire, il accepte. Je me dirige donc vers la sortie, lui m'emboitant le pas, quand je me rappelle d'une chose.

- Où est ma minaudière ?

      Il me regarde perplexe.

- Vous croyez que c'est le moment de vous repoudrez ?
- Non. J'ai quelque chose de très important à l'intérieur.
- C'est la campagne d'Andrew qui l'a gardé. Elle voulait vous la remettre en main propre.

      Je hoche la tête. Je sais pourquoi elle veut me le rendre en main propre. Elle veut des explications que je n'ai pas moi même. Tout à coup il fait froid et je frissonne. Ou peut-être juste qu'il a toujours fait froid mais j'étais trop occupée à poser des questions et à récupérer. Apparemment, Yan a remarqué que je frissonne. Il vient se replacer derrière moi et me frotte le bras de sa main bizarrement froide. Pas de chance, je frisonne encore plus.

- Vous frissonnez. Vous avez froid ? Me demande Yan avec de l'inquiétude dans la voix.

      Je me retourne pour lui faire face.

- Vous croyez que c'est le moment de flirter ? Je lui réponds en lui rappelant son expression, un sourire moqueur aux lèvres.

           Il sourit.

- Je ne flirte pas avec vous. Je suis inquiet, c'est différent.
- Je vais très bien, merci. La seule chose qui me fait frissonner, c'est ce qui se passe ici. Alors, comme on est sur la même longueur d'onde, je propose qu'on ne perde pas de temps. Qu'est-ce que vous en dites ?
- OK.
- Bien.

     Je me retourne et m'apprête à sortir quand je me rappelle d'une chose. Une fois de plus je me retourne pour lui faire face. Mon énorme sourire le fait hausser les sourcils puis les froncer.

- Dites, dans cette énorme villa à part la boisson à flot, il n'y aurait pas par hasard une paire de pantoufles ?
    

   

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