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La journée d'aujourd'hui a été longue. Certes pas comme celle d'hier, mais longue à sa façon. Il a fallu que j'explique où j'étais passée pendant que le patient s'échappait. J'ai été d'humeur maussade toute la journée. Et les souvenirs de la veille ne cessent de me hanter. J'ai quitté le motel à 2 heures du matin. Avant de partir j'ai fait un arrêt dans la chambre qu'ils avaient loués un peu plus tôt, la chambre dans laquelle ils m'avaient séquestré, pour fouiner un peu. Mais je n'ai rien trouvé. Ils avaient eu le temps de bien vider les lieux. Finalement Franck, le type de la réception, n'a pas alerté la police. Ça aurait fait une mauvaise pub à l'établissement selon lui. Ça un établissement ? Je vous en prie ! Ils ont au moins eu la gentillesse de me raccompagner chez moi. Et j'ai emporté avec moi l'arme. Parce que je tenais à le garder, mais aussi parce qu'ils ne savaient pas quoi en faire.

19h23. Je me regarde dans le miroir et vois encore les poches sous mes yeux. Je suis exténuée. On ne peut pas vraiment dire que je me sois reposée hier. Encore moins aujourd'hui. Je camoufle mes traits fatigués avec du maquillage. Je ne suis vraiment pas une adepte du maquillage, mais là je n'ai pas le choix: je suis invitée à une soirée de gala organisée par Yan Sui, un riche homme d'affaire qui a fait fortune dans la recherche technologique. J'essaie de faire un maquillage naturel avec une bouche toute rouge. Comme ça au moins on s'intéressera plus à ma bouche qu'à mes yeux ou mes traits fatigués malgré le maquillage. Dis comme ça, c'est vrai que ça sonne bizarre. Mais ai-je vraiment le choix ?

Je choisis une robe noire bustier, simple et moulante qui m'arrive juste au dessus des genoux. Je relève mes cheveux en un chignon du style coiffé-décoiffé. En attendant l'heure, je roupille un peu sur le canapé, chaussée de mes pantoufles, la télé allumée. Je me rends compte qu'à part mon travail et les soirées auxquelles on m'invite, je n'ai pas de vie sociale, je n'ai pas d'amis.

A 20h30, je suis dans l'immense salle - de bal - d'une superbe villa, décorée pour l'occasion. Mes escarpins rouges claquettent sur les luxueux carreaux quand je me dirige vers mon hôte.

- Lexie ! Me salue t-il en m'embrassant tendrement sur les deux joues.

Yan Sui est un bel homme de 30 ans d'origine asiatique avec des manières françaises. Il porte un élégant costume noir taillé sur mesures. Il me sourit de toutes ses dents faisant apparaître des fossettes que je trouve enfantines et craquantes.

- Vous êtes ravissante ... non troublante. Dit-il en me relâchant un peu pour mieux me détailler.
- Merci. Je réponds gênée, tandis qu'il continu de me reluquer.
- Ce sera pour moi un plaisir de vous avoir à mon bras pendant toute la soirée. Accepteriez vous D'être ma cavalière ? Ne vous en faites pas, c'est juste pour ce soir. S'empresse t-il d'ajouter devant mon hésitation.
- Mr Sui ...
- Je vous ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça. Ça me fait l'effet d'être un vieux. Surtout venant de vous.

- C'est juste que ... je me suis dit que ... comme nous sommes ici dans le cadre professionnel ... vous voudriez peut être que je vous appelle ...
- Arrêtez avec ça, Lexie. Nous ne sommes pas ici dans un cadre professionnel. Nous sommes ici pour nous relaxer. Et que ce soit à l'hôpital, dans mon bureau, devant le monde entier, dans ma chambre ou encore dans mon lit, appelez moi Yan. OK ?

Je rougis un peu à l'évocation de son lit. Je ne sais que trop bien à quoi il fait allusion.

- OK
- Alors, voulez-vous être ma cavalière ? Je vous promets que je ne vous lâcherai pas tant que vous n'aurez pas accepté.

Qu'est-ce que les hommes peuvent être chiants parfois !

- Ok, Yan. Mais juste pour ce soir.
- Je vous le promets. Dit-il tout sourire en me tendant le bras.

Je m'y agrippe, en répondant à son sourire, et nous nous dirigeons vers les autres invités.

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