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*Point de vue de Zakariya*

Je ne voyais rien, et je ne ressentais plus le mouvement de mes membres. J'essayais tant bien que mal de soulever ma main, en vain. Le silence était pesant, hormis le « bip » incessant de la machine. J'étais bel et bien dans un hôpital, sûrement celui de ma ville.

Je pensais à tout, et en même temps à rien. Comment en suis-je arrivé à être allongé sur le lit d'un hôpital ? Pourquoi ne puis-je pas faire le moindre mouvement ? Maintes questions résonnaient dans mon esprit, sans réponse. Ya Allah...

Soudain, j'entendis des bruits de pas faisant légèrement trembler le sol. Ces pas semblaient se diriger vers moi, et ces derniers cessèrent. Un homme à la vois rouillée cassa le silence :

... : Comment va ce patient ?

La petite voix timide d'une femme répondit à sa question :

... : Il est encore inconscient, et je crains qu'il ne tombe dans un coma profond.

Un frisson glacial traversa mon corps. Au coma ? Moi, au coma ?

Le médecin: Mh...d'accord. Et reçoit-il souvent de la visite ?

L'infirmière: Oui oui, sa femme vient chaque jour sans exception depuis l'accident.

L'accident. Ce simple mot me fit rappeler tous les événements qui ont conduit à mon inconscience total aujourd'hui. La bijouterie, le garçon au grand sac noir, le coup de feu...Tout semblait s'éclairer en un instant.

Et puis...Hind. Comment a-t-elle pu vivre sans moi durant tous ces jours ? Et d'ailleurs, combien de temps suis-je resté ici ? Docteur, répondez !!

Pas de réponse. Je peinais à bouger mes lèvres, mais rien à y faire. Je ne pouvais même pas ouvrir mes yeux. Soudain, je sentis une main se déposer sur mon dos :

Le médecin: N'oubliez pas de le positionner parfois en profil sur le lit. Il ne faut pas trop qu'il reste sur son ventre.

L'infirmière : D'accord.

Les pas s'éloignèrent de moi. NON ! Ne me laissez pas seul ici ! Revenez !!

En vain. Le silence revint, et je ne savais plus quoi faire. J'avais envie de pleurer en pensant à Hind, mes parents, Sayfuddin..Et soudain, la voix de Hind résonna dans mon esprit. Un jour, elle me dit « Omri, si un jour tu te retrouves seul, sans repères ni personne sur laquelle compter, ni même moi, sache que tu n'es jamais seul, et qu'Allah est toujours, TOUJOURS avec toi quelque soit la situation dans laquelle tu te trouves. Allah est proche, et le sera à jamais ».

Je sentis des larmes couler sur ma joue, puis sur ma barbe. Comment Allah puisse-t-Il être aussi gentil avec Ses serviteurs ? Comment ?? SubhanAllah..

Et c'est avec le dhikr et la récitation du Coran dans ma tête que ma conscience devint tranquille. Je tomba dans un sommeil profond, sûrement à cause du stress.


*Point de vue de Hind*

6 jours dans le coma. 6 jours que Zakariya n'a pas émis la moindre parole. 6 jours depuis que l'angoisse et la peur de le perdre à jamais. Lorsque Sayfuddin m'annonça la nouvelle, le téléphone tomba de mes mains tremblantes, et je pris vite les clés de la voiture pour aller à l'hopital. Les larmes coulaient sur mon visage, mon cœur se resserrait...La respiration devenait difficile en s'approchant de l'hôpital.

Lorsque je suis arrivée, le médecin me dit que Zakariya était en pleine opération. La balle avait traversé le bas de son dos, et allait frôler sa moelle épinière. Grâce à Allah, il ne devint pas paralysé mais...Rester dans le coma, c'est comme être paralysé.

Durant ces jours, je ne cessais de pleurer. Pleurer jusqu'à que mes yeux deviennent rouges, et passer des nuits blanches à demander à Allah de protéger Zakariya et mon enfant. J'allais tous les matins et après-midi à l'hôpital, près de son lit. Je tenais sa main fermement, et je lui caressais la joue. Ma mère venait parfois pour apporter mon repas, et Sayfuddin également. Toute la famille espérait de jour en jour voir Zakariya debout, en vain.

Aujourd'hui, je profitai du rendez-vous chez le gynéco, qui d'ailleurs est dans le même hôpital que Zakariya, pour descendre et lui rendre visite. J'ouvris tout doucement la porte de sa chambre.

*Point de vue de Zakariya*

Ces petits bruits de pas? Ce sont ceux de Hind, sans doute. Je la sentais s'approcher puis déposer un petit baiser sur ma tête. Ah, je me sens tellement bien..Mais dommage, à cause du masque respiratoire, je ne peux même pas sentir son odeur:

Hind: Comment tu vas omri?

Je vais bien, Al-Hamdulillah. Mais je me sens seul..

Hind: Je ne sais même pas si tu es conscient ou non, mais je continue tout de même à parler, comme une folle..

Non, hbiba. Je suis là, et je t'entends.

Un léger silence s'installa, puis elle continua:

Hind: Omri..Je suis tellement désolée. Ton accident est de ma faute. C'est à cause de mon anniversaire que tu allas à la bijouterie. C'est à cause de moi que tu es allongé sur ce sinistre lit..Omri je suis vraiment..vraiment désolé.

Je l'entendais pleurer et soupirer de tristesse. Tout ce que je voulais était d'essuyer ses larmes et la prendre dans mes bras. Je sentais ma poitrine se resserrer de peine et d'angoisse à l'idée de ne plus pouvoir me réveiller de ce cauchemar. Ya Allah, sauve-moi! Sauve-moi de cette prison comme lorsque tu as sauvé notre prophète Yunus (pbsl) du ventre de la baleine! Sauve-moi ya Rabb!

*Point de vue de Hind*

J'essayais d'éviter de pleurer, mais l'émotion était tellement intense que les larmes ne pouvaient plus s'arrêter. Je voulais juste, juste voir son petit doigt bouger, mais tout restait immobile.

Il était déjà 18 heures, et le temps de partir est venu. Je me levai pour récupérer mon sac posé sur la table, et en me retournant, je fus..choquée. J'étais restée bouche bée devant ce que je voyais. Je me rapprochai de son visage, puis vit une minuscule larme couler de son œil droit. Il est conscient! Il est là!

Je sortis de la chambre à vive allure pour prévenir le médecin de ce que j'ai vu.

*****

Je marchais seule dans une rue longue, très longue. Maintenant que j'étais habituée à ce que mon cœur se resserre, cela ne me faisait plus mal. Si seulement le médecin mentait! Si seulement Zakariya était conscient à ce moment-là!

//FLASHBACK//

Le médecin: Je suis navré, mais les yeux des patients plongés dans le coma sont souvent humides. Des larmes en coulent, mais cela ne montre pas que le patient est conscient. Cela peut vous paraître comme un signe de la part de votre mari, mais c'est tout simplement un phénomène biologique, madame.

Moi: Vous êtes sûr, docteur? Il n'y a vraiment...aucune chance que le patient soit conscient? Aucune?

Le médecin: ...Il y a des chances mais...cela reste minime.

//FIN DU FLASHBACK//

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Voilàà enfin le chapitre que vous attendiez!! J'espère qu'il vous aura plus! N'hésitez pas à voter et à commentez, dites ce que vous en pensez <3

Peace! ❤✌

Le Coran nous a unis [PARTIE 1 ET 2]حيث تعيش القصص. اكتشف الآن