Chapitre 2 : Retrouvailles à Cul-de-Sac

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-Et vous oubliez que nous avons un Magicien dans la Compagnie. Gandalf a du tuer des centaines de Dragons de son temps !

Hayderys s'étrangla avec la dernière bouchée de son beignet, scandalisée par ces paroles. Était-ce la perspective du meurtre des siens qui rendait Kili si enthousiaste ? Oubliait-il qu'il en avait protégé et caché un autrefois ?

Elle tourna des yeux furieux vers le vieil homme, curieuse d'entendre sa réponse. Elle n'était pas sans savoir que les Magiciens pouvaient s'en prendre aux Dragons, et si celui-ci avait effectivement commit un tel crime, elle se jura de lui ouvrir la gorge à la première occasion.

Mais Gandalf éluda la question par des gestes de mains embarrassés,s'étouffant avec la fumée de sa pipe alors que les Nains insistaient pour connaître le nombre de Dragon qu'il avait vaincu. Aucun, donc, en déduisit Hayderys, rassurée.

Puis tout à coup la tablée éclata en débat enflammé, et tous bondirent sur leur pied pour se faire entendre. Thorïn, jusqu'ici resté silencieux, se leva soudain en beuglant un ordre dans sa langue natale.

L'effet fut instantané. Le silence s'instaura aussitôt et les Nains se laissèrent retomber sur leur chaise, les yeux baissés.

Seul resta debout leur chef qui, les poings serrés et la poitrine encore palpitante de colère, gronda :

-Si nous avons pu lire ses signes, ne pensez-vous pas que d'autres auraient pu le faire ? La rumeur se répand. Le Dragon Smaug n'a pas été vu depuis soixante ans. Les yeux se rivent sur la Montagne.On suppute, on s'interroge, on évalue les risques. Peut-être que le grand trésor de notre peuple n'est plus protégé...

La gravité de son ton était contagieuse. Tous étaient maintenant suspendus à ses lèvres. Hayderys elle-même sentit quelque-chose d'étrange remuer en elle. Thorïn poursuivit, la détermination et la fureur flambant dans ses yeux :

-Allons-nous restez assit tandis que d'autres réclament ce qui nous revient de droit ? ( Il pointa un doigt autoritaire au milieu de la table. ) Ou saisissons-nous cette chance de reprendre Erebor ?

Il avait rugit ses derniers mots. La Compagnie explosa en acclamations approbatives. L'hybride se sentit frémir, animée d'une étrange exaltation. La fougue dont ils faisaient preuve échauffait son sang de Dragonne.

Satisfait,Thorïn se rassit tandis que Balin prenait la parole pour faire pragmatiquement remarquer qu'il n'existait aucun moyen d'entrer dans la Montagne.

C'est alors qu'entre les doigts noueux du Magicien apparut une épaisse clé d'argent. Consternation et espoir emplirent les Nains alors qu'il la remettait à leur chef, et l'atmosphère n'en fut que plus fiévreuse.Intrigués, Bilbo et Hayderys les écoutèrent parler d'une entrée secrète et de runes indéchiffrables, pressentant confusément qu'ils assistaient aux prémices de quelque-chose bien plus crucial qu'une quête au trésor.

Parla suite, ils convinrent qu'ils auraient besoin d'un excellent cambrioleur, discret et prudent, et sans qu'aucun des deux habitants de la Comté ne sache comment, l'attention générale se reporta soudain sur le Hobbit.

Allons, bon. Ils le croient expert cambrioleur à présent, maugréa mentalement la jeune femme.

Bilbo nia vertement en être un, ce qui donna lieux à de nouvelles délibérations fumeuses autour de la table. Les voix fortes des Nains commençaient à lui bourdonner aux oreilles, et sous l'addition du vacarme, de l'émotion, et de cette entêtante odeur de feu de bois, Hayderys sentit poindre un mal de crâne sévère.

Le duvet de ses bras et les petits cheveux de sa nuque se hérissèrent soudain. Elle frissonna. Une étrange énergie croissait dans la pièce, si puissante qu'elle sentit le sort dont elle était frappée en être parasité. Elle plaqua une main sur son ventre, inquiète, tandis que les ombres de la salle s'approfondissaient, engloutissant la lueur des flammes.

HayderysWhere stories live. Discover now