Chapitre 18

Depuis le début
                                    

J'ai remarqué, pendant ces trois jours, que tous les gars dormaient en slip et sans chaussettes. Donc logiquement, si je laisse la fenêtre ouverte, le carrelage va refroidir ainsi que toute la pièce et ils ne vont pas pouvoir rentrer dedans. Ou alors à leurs risques et périls.

Fière de moi et de ma gaminerie, je me dirige vers la porte en prenant au passage mon brassard de course pour y mettre mon téléphone.

Cela fait maintenant deux heures que je cours à vive allure et je viens juste de m'arrêter pour souffler. Les premiers kilomètres ont été durs mais une fois mon corps habitué, tout allait bien. J'ai d'abord fait le tour de tous les chalets et il n'y avait bien sûr personne dans les rues. Puis je suis allée dans la forêt, prenant soin, cette fois-ci, de retenir le chemin que j'empruntais. Quelle a été ma surprise lorsque j'ai découvert que je ne pouvais pas aller aussi loin que je le voulais ! En effet, l'intégralité (et j'ai vérifié) de l'enceinte de l'institut était grillagée. Et pas des petits grillages de mauviettes mais des gros avec des barbelés. Le pire dans cette histoire est que cette clôture était électrifiée et je l'ai appris à mes dépends. En gros j'ai mis ma main dessus... Je n'aurais pas dû, j'ai encore très mal. Je me suis sentie comme une vache dans un enclos qui vient de découvrir qu'elle est enfermée. Nous ne sommes donc pas libre de nos mouvements.

C'est donc en colère que j'ai emprunté le chemin du retour. Je suis maintenant en train de m'étirer avec l'aide d'un tronc d'arbre couché sur le bord du chemin. De la sueur coule le long de mes cheveux et entre mes omoplates et je ne dois pas sentir la rose. Mais malgré tous ces désagréments, je me sens propre (oui ce n'est pas logique), lavée de tous soucis. Même si je sais qu'ils reviendront à la charge dès que je serais rentrée et que cette histoire d'enfermement m'assombrit l'esprit.

Je prends une grande bouffée d'air frais après m'être étirée. L'air est tellement plus pur ici que dans la banlieue de Londres. Mais qu'est-ce que cette banlieue polluée me manque. Même les voisins ronchons commencent à me manquer, c'est pour dire !

Alors que je profite du lever de soleil, je sens quelque chose vibrer.
Je prend tout d'abord peur et regarde partout pour trouver l'origine du bruit avant de me rendre compte que c'est juste mon portable qui vibre sur mon bras. Quelle idiote je suis !

Je vois le nom de Lola affiché sur l'écran de mon téléphone et décroche.

- Allo ?

- < Hey Salut Cassi ! Je ne pensais pas que tu répondrais vu l'heure. >

- Hum si, je suis allée courir de bonne heure. Je n'arrivais plus à dormir.

- < Qu'est ce qu'il se passe ? >, me demande-t-elle avec une voix inquiète.

- Rien, juste une petite insomnie je pense.

Je ne veux pas lui raconter toute ma vie. Je ne lui ai pas dit les raisons de mon conflit avec les garçons, car elle n'était pas présente lors des faits, elle n'a donc pas tout suivi. Je lui suis reconnaissante cependant de ne pas m'avoir posé de questions.

- < Tu sais, même si on ne se connait pas très bien, tu peux me parler et je t'écouterai. Je t'aime bien, tu es la seule qui m'aie approchée. >

Un silence gênant s'en suit car ça me rappelle bien trop les paroles de mes colocataires...

- Merci, lui dis-je d'une voix plus sèche que je le voudrais.

Elle ne semble nullement vexée par mon ton et continue à parler.

- < Tu fais quoi cette après-midi ? >

- Heu... Je vais en cours de contrôle de pouvoir, tout comme toi. Et comme tous les jours, reponds-je avec une pointe de surprise.

- <Tu n'as pas vu la note ? >

I RememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant