Alone

-2. Friends-

Après une heure de bus,collée aux gens qui puent la transpiration, j'arrive enfin chez moi.

Tiens,la maison de la voisine à enfin été vendue,du moins c'est ce qui est affiché. J'espère qu'on se tapera plus une vielle folle cette fois-ci.

Je tourne la clef dans la serrure de la porte et rentre chez moi. Mes parents rentrent vers six heures le vendredi.

Je monte dans ma chambre et m'assieds à mon bureau. En fait il est là mon livre de math... Juste sur mon bureau. Qu'est-ce que je peux être tête en l'air!

J'ouvre mon cahier et commence à étudier la théorie.

Mais je perds vite ma concentration et regarde par la fenêtre de ma chambre qui pourrait bien être le nouveau voisin d'à côté. Le volet est fermé. Ils n'ont peut-être pas encore aménagé...Tant pis.

Je commence à refaire des exercices de math,mais c'est définitif.
Je ne comprends rien aux inéquations à deux inconnues.

C'est tout simplement impossible.

De toute façons,j'ai toujours détesté les maths. J'abandonne donc les maths pour le moments, et décide d'écouter de la musique. Je prends les écouteurs de ma soeur,parce que j'ai cassé les miens et m'allonge dans mon lit.

J'aime bien écouter de la musique. Ça me vide la tête.

J'ai l'impression d'être transportée dans un autre monde pendant quelques minutes.

Je m'isole de la société pendant un court instant, juste le temps de reprendre mon souffle entre deux répliques. Parce que notre vie n'est qu'un film. Une comédie. Un montage. Et qu'un jour il y aura une fin. Et le héros meurt toujours à la fin de notre histoire. Il n'y a pas de deuxième chance,pas de deuxième film. On a qu'une vie. Nous ne sommes pas des super héros. Seulement les acteurs de notre vie. Nos parents en sont les managers,nos amis les figurants et nos peurs les péripéties. Les seuls rebondissements sont les coeurs brisés et les morts de proches. Le reste ce n'est que du décor.

On pourrait croire que je suis une fille sombre et mal dans ma peau,mais tout va pour le mieux. Je vais pour le mieux.

Ce sont les autres qui sont fous.

Je pense être là seule fille normale dans ce monde.

Il ne m'a jamais traversé l'esprit de faire du mal à quelqu'un,verbalement comme physiquement. Tout comme je n'ai jamais pensé à faire plaisir à quelqu'un. Les enfants font des dessins et quand ils en dont fiers,ils le montrent à tout le monde pour recevoir des compliments. Les filles quand elles achètent quelque chose de nouveau, le montrent à leurs copines,et ces dernières se sentent obligées de la complimenter. Les garçons,je n'en sais trop rien,mais je suppose que ça doit être dans le même style quand il savent faire une nouvelle figure au foot. Tout le monte cherche à être complimenté. Juste pour se sentir supérieur ou je ne sais quoi. C'est minable.

Vous trouvez que je dis souvent que tout est minable? C'est tout simplement parce que je le pense. Tout est minable. C'est comme ça,c'est tout. Et malheureusement,je suis condamné à vivre sur cette planète,dans cette société. Cette société où tout le monde veut être dans la norme et être en même temps le meilleur. C'est minable.

Bref,je décide de me remettre au travail,parce que mes études ne vont pas se faire toutes seules. Alors, désespérée,je reprends mon bic et mon cahier et me replonge dans mes exercices.

Mais je me fais interrompre par un caillou qui vient d'être lancé à la fenêtre. Sûrement des gamins qui s'amusen à me faire chier. Voilà encore un exemple que les gens aiment faire chier tout le monde par pur plaisir. N'y faisant pas attention,je me remet à mon exercice. Donc,je disais que pour l'inéquation {4(x-2y) + 3(X+y)=2 et 4(X+y) - 3(X+y) =4} Il faudrait que X soit égal à 6 et y à 7. Non,à 9. Non à 8 je pense.

Oh bordel,j'arrive pas à me concentrer avec ses gamins qui lancent des cailloux à la fenêtre. Ils vont finir par le casser si ils continuent. Énervée,je me lève et ouvre ma fenêtre. Je regarde en bas. Personne. Ils sont partis se planquer sûrement ces cons. Alors que je m'apprêtais à refermer ma fenêtre, une voix m'interpelle.

-Hey! Ici en face!

Je relève la tête vers la maison voisine. Et merde,par pitié,tout mais pas ça s'il vous plaît. Ne me dites pas que c'est lui qui a emménagé en face.

Malheureusement,je dois faire face à la réalité. Le nouveau à emménagé en face de chez moi. Tiens d'ailleurs,il faudrait vraiment que je retienne soon prénom à celui-là.

Pour ne pas avoir l'air trop désagréable,je réponds:

-Salut.

-C'est cool qu'on soit voisins!

-Pas si c'est pour que tu défonces ma fenêtre.

-Desolé,mais je voyais pas comment t'appeler autrement,j'ai pas ton numéro de portable.

-Bah il y a une sonnette à la porte en bas de chez moi,il te suffisait de marcher moins de 100 mètres.

-Ouais,bon j'y ai pas pensé...

-La prochaine fois tu y penseras comme ça.

-Ça veut dire qu'il y aura une prochaine fois ça? Dit-il avec un regard si je puis dire "dragueur"?

-N'importe quoi. T'imagines pas des choses.

-Dommage,dit-il en souriant,mais au fait,je ne connais toujours pas ton prénom! Tu t'appelles comment?

-Alison.

-Alison comment?

-Alison Staring.

- Moi c'est Cameron Dallas, enchanté.

-Ouais enchantée aussi,bon bref j'ai autre chose à faire,salut. Dis-je en refermant ma fenêtre.

C'est vrai quoi,je veux bien discuter un peu,mais il y a des limites. De toute façon,il commençait déjà à m'énerver.  Ça a l'air d'être un gars qui drague tout ce qui bouge,et ça,c'est le truc qui m'énerve le plus au monde.

Bon,tant pis pour les maths, j'abandonne pour aujourd'hui. Je remets les écouteurs de ma soeur et m'isole à nouveau dans mon monde.

Je veux pas lui parler. Je veux pas qu'on devienne "amis". Parce que la dernière fois que ça m'est arrivé, c'était la pire chose de ma vie. C'est depuis ce jour là que je me suis isolée je pense. C'est à cause de lui. À cause de ce garçon dans mon enfance qui m'a littéralement trahi. Mais ceci serait trop long à vous raconter,je vous l'expliquerais dans un autre chapitre.

La seule chose,c'est que je ne veux pas que l'on devienne amis. Jamais. Plus jamais je ne veux avoir d'amis.