☆ Chapitre 3 et Chapitre 4 ☆

Depuis le début
                                    

Elle m’a fait monter un des deux escaliers à rampe d’or et nous sommes arrivées dans une vaste salle encore plus divine que le hall.

Grandes fenêtres, grands rideaux et éclairage à restriction.

La salle était bondée de personnes revêtues de Tom Ford et de robes DKNY super classes.  Connaissant la personnalité pointilleuse de Susane, chaque table rectangulaire qui s’étendait sur six mètres de long devait sans doute comprendre deux familles, grand maximum.

Chacun venait et allait à sa fantaisie au buffet placé à proximité qui était affublée d’une nappe écarlate sur laquelle s’exposait une liste de mets en tout genre allant d’œufs brouillés, de jus d’orange, de tartelettes, de café, muffins, chocolat, tartines de pains,  viennoiseries, pancakes, omelettes au plats, bacon, rôtis, saucisses, salade fraîche à assortiment de pains. Bref, que des délices !

—Au choix : petit-déjeuner simple, continentale, américain ou anglais.

J’ai choisi l’américain et me suis fait servie aussitôt.

Les personnes papotaient avec des sourires conquis entre familles et amis, passant au buffet devant les plats chauds, les fromages et les desserts. Réclamant au personnel un verre de vin, de champagne ou d’eau – pour les plus raisonnables.

Susane m’a fait asseoir à une table et elle s’est installée à ma droite. La table était joliment décorée de la plus belle argenterie de l’hôtel (pourquoi les gens s’entêtent à nous faire manger avec trois fourchettes et trois couteaux ? Heureusement pour moi que je connaissais à quel moment les emprunter).

J’ai longtemps été emportée par la musique du pianiste qui se trouvait presque au milieu de la salle, à jouer avec ivresse.

—Brit ?!

Je me suis retournée vers la voix de Megan et j’ai braqué mon regard droit devant moi.

—Oh, salut, Meg, ai-je souri.

Megan a partagé un regard périmé avec Dan et pour détendre l’atmosphère Susane a enchaîné, enthousiaste :

—Je suppose que tu connais Dan, Britney ?

Je lui ai servi le sourire que j’avais usiné durant des siècles pour faire croire au gens le ravissement dont j’éprouvais [pas].

J’ai opiné.

—Oh, oui ! Ce charmant Dan, me suis-je empressée d’ajouter en voyant ce dernier secouer de la tête de façon dépassée.

Quant à Megan, elle était complètement sidérée par ma présence.

Pour elle, le message avait été clair : elle se rendait au brunch avec Danny chéri.

Et ben non.

Susane a goûté à son plat et a dardé sa fille d’un air détruit.

—Tu as l’air si crispé, mon ange.

Dan a jeté un œil sur Megan et lui a tourné le visage en sa direction.

—Je peux arranger ça, a-t-il souri avant de l’embrasser.

Megan lui a souri comme si elle venait d’entrer dans le monde merveilleux d’Alice.

Ok, j’avais l’envie pressante de dégueuler.

Dommage que ce ne soit pas Dan qui soit en face de moi.

Mon ventre a grogné, mais Dieu merci personne n’a entendu car il y avait bien trop de bruit dans la salle. J’ai attaqué le petit-déjeuner et dès la première bouchée, j’ai ressenti un flot de saveurs qui m’a fait pousser un gémissement de bonheur. Megan m’a dévisagé encore une fois avant de déguster à son tour. Susane papotait avec sa voisine d’à-côté et ça ne risquait pas d’en finir. J’ai profité de l’occasion pour établir la discussion que Megan, Dan et moi, n’avions jamais eue.

BREF, j'ai une touche !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant