♥ Chapitre 9 & Chapitre 10 ♥

1.7K 130 24
                                    

IX.

Comme je m’y attendais, je n’ai pas trouvé Miles sur le canapé, ou debout près de la fenêtre à un mètre de l’escalier, un air grave scotché au visage. J’ai repéré une pyramide de valises au bas des marches l’escalier. Toutes gravées d’un  M argenté.

Aussi, je n’ai pas pu monopoliser l’instant : Megan était en train de sangloter, couchée sur le canapé.

J’ai manqué de rater une marche et failli terminer en boule en fin de marches.

—Megan ? me suis-je alarmée.

Mes talons ont cliquetés jusqu’au sofa. Ça m’a fait mal de la voir pleurer ainsi. Elle paraissait si vidée, si détruite.

—Meg…

Elle a reniflé et s’est tournée vers moi. J’étais frappée d’effroi. Elle avait une face de croque-mort, c’était hallucinant. Son mascara lui coulait en larmes noires sur ses joues et ses yeux étaient rougis à force d’avoir autant larmoyé.

Je me suis assise près d’elle alors qu’elle se redressait, le dos collé à l’accoudoir et les jambes croisées à même le sofa.

Elle était si fragile, vu sous cet angle.

J’ai pris la boîte de mouchoirs sur la table basse et je l’ai posée devant elle. Elle a tiré un mouchoir et s’en est mouché. Puis, elle en a pris un deuxième et elle s’est essuyée les joues. Elle a fermé les yeux, appauvrie par la douleur.

Elle était vraiment mal en point. Qu’est-ce qu’elle avait ? Elle m’inquiétait fortement.

J’ai séché sa dernière larme du pouce et je lui ai offert un mouchoir qu’elle a gardé dans la main.

Elle a serré les lèvres.

—Désolée.

J’ai penché la tête.

—Et pour quoi, au juste ?

Elle a soupiré en haussant des épaules.

—Tu avais raison sur toute la ligne. Dan est un vrai salaud.

J’ai posé la main sur la sienne et je lui ai souri.

—Ravie de te l’entendre dire.

Elle m’a récompensé d’un sourire triste et a baissé la tête. Elle devait sans doute se sentir sotte. C’est du vécu pour moi, tout ça. Phase une : on pleure comme la pluie ; Phase deux : on se rend compte à quel point on était partant à s’être engagé dans la relation ; Phase 3 : on le traite de tous les noms, aussi grossiers que possibles pour bien extérioriser la colère ; Phase 4 : on culpabilise de ne pas avoir pris le bon et d’avoir rejeté les autres beaux gosses pour en arriver à là au final.

—Qu’est-ce qui s’est passé ?

Elle s’est humectée les lèvres et a murmuré presque sans voix :

—Je l’ai surpris dans son bureau. En train de faire monter sa secrétaire au septième ciel.

J’ai soupiré. C’était nul et tellement attendu. L’homme de nos rêves qui se fait la secrétaire.

C’était si…cliché !

—Oh, Megan. Je suis désolée.

Elle a secoué la tête comme si elle voulait retirer la tristesse qui couvrait son visage.

—Non, Brit, c’est moi qui suis désolée. Je ne t’ai pas fait confiance. Tu m’as parlé en amie, je t’ai dit des choses horribles. Alors que t’es la seule, l’unique et meilleure amie au monde que je n’ai jamais eue. Désolée, pour la baffe, sincèrement.

BREF, j'ai une touche !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant