OS / Imagines TMR

OS (1) - Newt (part 2)

Dos au vide, Newt réfléchissait. Ce n'était sans doute pas le meilleur moment de réfléchir, à deux doigts de se jeter dans le vide, mais il ne pouvait s'en empêcher.

Il pensait à Axelle, à son omniprésence auprès de lui, à son sourire contagieux, à ses yeux dans lesquels il s'était perdu tant de fois. S'il s'autorisait d'y penser à cet instant, c'est parce qu'il ne reverrait plus jamais rien de tout ça. Il allait mourir ici et oublier ce qu'il avait connu. Il allait disparaître.

Ses muscles lui firent soudain très mal, comme un signal lui indiquant qu'il était temps d'en finir, qu'il était inutile de tergiverser plus longtemps.

Alors, avec le sentiment de laisser une partie de lui accrochée à ce mur, Newt sauta.

« Pardonnes-moi. » murmura-t-il dans sa chute.

Il ne sut jamais si ce fût son cri qu'il entendit lorsqu'il toucha le sol, ou bien son imagination qui lui jouait des tours. Une puissante vague de douleur c'était répandue en lui, et tout était devenu noir.

*

« Newt...

Une voix. Quelqu'un parlait. Ou était-il ? D'où venait cette voix ? Un élan de panique prit le blond lorsqu'il se rendit compte que s'il l'avait voulu, il aurait pu ouvrir les yeux. Mais quelque chose clochait. Il avait mal partout et se sentait incapable de bouger la moindre partie de son corps. C'était donc ça, la mort ? Une vague de souffrance physique continuelle qui ne valait pas mieux que les pensées sombres qu'il avait toujours connues ?

- NEWT !

Ses paupières se soulèverent brusquement, et ce qu'il vit l'effraya. Il sentait sous lui le sol dur et frais du Labyrinthe. Il voyait autour de lui le lierre et les fissures dans le mur. Il entendait quelqu'un qui s'agitait près de lui.

- Non... Murmura-t-il.

Il avait raté. Il n'avait pas été fichu de mourir, alors qu'il le souhaitait de toutes ses forces. Il était de retour en enfer.

- Newt ! Tu m'entends ?

Minho. Minho, Minho, Minho. Il n'était pas censé être là. Newt sentit des larmes couler le long de ses joues.

- Laisse moi, grogna-t-il d'une voix rauque.
- Newt, Ben est partit chercher de l'aide, on va te ramener au Bloc.
- Non...
- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? Qui t'as fait ça ? Un griffeur ?

Newt essaya de bouger, mais la douleur fut telle qu'il cria, n'en pouvant plus d'être là.

- NON !
- Newt bordel, calme toi !
- Tu ne comprends pas !

Il vit le visage de l'asiatique se pencher au dessus de lui, tandis qu'il sanglotait de plus belle. Il n'était pas certain que Minho saisisse quoi que ce soit de ce qu'il disait, tant sa voix était cassée par la douleur d'être en vie.

- Laisse moi ici, Minho. Jette moi par la Falaise. C'est là bas que j'aurais du aller... Vous ne m'auriez jamais retrouvé... Retourne au Bloc et laisse moi crever ici, Minho. Je t'en supplie, si tu es mon ami...

Le visage de l'asiatique se durcit.

- C'est la plus belle connerie que t'ai jamais sorti. Non mais qu'est ce qu'il t'es passé par là tête, au juste ? Tu croyais pouvoir partir sans que ça ne fasse rien à personne ? Et à Axelle, t'y a pensé aussi ? T'avais prévu qu'elle t'oublie dans deux jours ? Je te pensais pas aussi con ! »

Newt n'écoutait plus. Il avait mal de ses côtes jusqu'à ses jambes, mais le pire était son coeur. Il saignait de toute part, brisé en mille morceaux. Et il en était persuadé, quelque chose était bel et bien mort en lui.