Chapitre 37 - Not Brave

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On est vendredi, et il est 10h du matin. J'ai maths avec Thaïs à cette heure, normalement. Oublies ça Ethan. Ouais. Je sors du véhicule et souris à Naomie.

- Il est à toi ce chat ? je demande narquois en pointant du doigt le vide derrière elle.

Elle bondit et se rue vers le Brave sous mes ricanements incontrôlés. Elle se fait avoir à chaque fois. Mais qui peut bien avoir peur d'un chat, bon Dieu ?

- Connard ! beugle t-elle au loin

Je mets mes lunettes de soleil sur mon nez, joyeux. Je pourrais passer tout mon temps à l'emmerder, c'était véritablement devenu une passion. Ne la prenez pas pour une victime, elle me le rendait bien. Je détestais le surnom qu'elle me donnait, l'handicapé. Je savais marcher, bordel. Certes je boitais légèrement, mais je n'avais plus besoin de cette béquille ridicule !

J'entre dans le club house, salue tout le monde et pars m'assoir près de Naomie qui me boude, comme souvent. Je lui assène une petit tape sur le front et elle me fusille du regard. J'avais été un peu réticent au début, mais je suis bien content d'avoir changé d'avis. En plus d'être une fille vraiment sympa, elle faisait un super mentor. J'avais vite assimilé tout ce qu'il y avait à comprendre, non sans mal. Ses entraînements étaient plutôt durs mais efficaces. J'avais récolté pas mal de bleus et perdu quelques jeans, mais ça valait le coup. Je vivais. Je suis sûre que Liam aurait adoré, avant.

- J'ai parlé à Clément, il est d'accord pour le parapente, m'annonce Naomie tranquillement

Je me fige. Quoi.. Pour de vrai ? Clément, c'est le patron du Brave et il est bien trop cool pour son âge. Je savais que je commencerai enfin la semaine prochaine, mais je n'aurais pas pensé qu'il me ferait commencer par du parapente. Je soupçonne fortement mon binôme d'y être pour quelque chose.

- Mercredi soir, précise l'intéressée en me jetant un coup d'œil.

Wow. De nuit ? Je sens l'excitation et la peur se répandre dans mon corps. Enfin ! Je contiens ma joie pour ne pas passer pour le dernier des tocards mais je sais que Naomie m'a cramé à des kilomètres. Tant pis.
J'écoute désormais la réunion d'une oreille distraite, une sourire niais sur le visage. Je suis heureux.

**

Quand je rentre à la maison, il est 22h passé. C'est plus tôt que d'habitude mais comme à chaque fois, je ressens une appréhension en franchissant le pas de la porte. Tu m'étonnes. Le salon est vide, le couloir est silencieux. Ils doivent tout les deux dormir. Alors que je m'apprête à entrer dans ma chambre, un sanglot s'échappe de celle de Thaïs. Je me fige. Nouveau sanglot. Elle pleure ? Ma gorge se sert. Je m'approche de sa porte, toque et ouvre doucement. Je m'avance dans la pièce à peine éclairée.

Elle est couché sur le dos, les yeux au plafond, écrasant son oreiller préféré sur sa poitrine.
Cette vision me sert le coeur. Je sais que c'est à  cause de moi. Évidemment.
Je suis près d'elle en deux enjambés. Elle ne me regarde pas. Depuis combien de temps pleure t-elle ? Est-ce la première fois ? Je pose une main hésitante sur sa joue et essuie ses larmes. Elle ne me repousse pas et ferme les yeux. Oh Thaïs.. Je me débarrasse de mes chaussures ainsi que de ma veste et me glisse sous le drap, à ses côtés. Sans un mot, elle se blottit contre moi et je l'a sens frissonner. Comme moi. Je veux parler, mais je ne sais pas quoi dire. M'excuser ? Je pense qu'elle doit en avoir assez, de mes excuses. Contre toute attentes, c'est elle qui prend la parole.

- Pourquoi on est comme ça Ethan ?

Pourquoi ? Parce que j'ai changé. Parce que tu ne comprends pas. Parce que je t'aime trop. Il y a tant de réponses, qui n'en sont même pas vraiment, que je ne réponds pas. Je ne réponds rien.

- Pourquoi tu ne me parles plus ? chuchote-elle. Et pourquoi tu n'es jamais là ?

Elle pleure. Putain, ça fait un mal de chien. Je serre les dents. Je suis un crétin, qu'elle ne mérite pas. Et pourtant j'ai besoin d'elle, comme personne. Je suis égoïste. Et elle est malheureuse.

- Pourquoi ? sanglote t-elle

Je ressers mon étreinte et embrasse doucement son front. Ne pleures pas bébé. S'il te plaît. Je suis complètement déchiré. Ma raison de vivre et ma vie, incompatibles. Et puis merde.

- Mercredi soir je ferais du parapente. Je suis tellement heureux, si tu savais.

Est-ce que j'aurais dû la fermer ? Sûrement. J'attend une claque ou un autre sanglot, mais rien ne vint. Elle se redresse et me scrute. Ses yeux sont rougis. Je me sens vraiment mal.

- Tu ne l'es pas avec moi ? Heureux ?

Je soutiens son regard. Bien-sûr que si. Je sais qu'elle a peur, je le vois. J'attrape son menton et fait ce dont j'ai envie depuis si longtemps. Je l'embrasse. Avec tout les putains de sentiments que j'éprouve pour elle. Mais elle ne répond pas à mon baiser. Wow. Je recule. Elle est tendue.

- Tu es heureuse toi ? lui demandais-je

Elle baisse les yeux. Wow, wow, wow. Qu'est-ce qui se passe ? Je ressers son visage entre ma main et plante mon regard dans les siens.

- Thaïs, que se passe-t-il ?

Ses prunelles se voilent. Elle s'arrache soudainement à ma poigne.

- Rien. Je suis simplement fatiguée. Ça ne peut plus continuer comme ça, murmure t-elle.

Elle a raison. Mon portable décide de vibrer à cet instant. Je soupire et le déverrouille.

Naomie : pas d'entraînement demain, on a besoin de toi en pleine forme pour mercredi. A plus l'handicapé.

Pour une fois, je suis soulagé. Je prends conscience que la situation avec Thaïs est bien plus grave que ce que je ne m'étais imaginé. Crétin, crétin, crétin. Elle me cache quelque chose et je ne peux même pas le lui reprocher. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Je prends une grande inspiration et décide d'arrêter de faire le con.

- Ca te dirait qu'on aille à la plage demain ? Tout les deux, ou avec les autres, c'est toi qui décide.

Elle me dévisage, étonnée. Son visage semble retrouver des couleurs et je n'arrive pas à me retenir de l'embrasser, au risque de me prendre un autre vent. Cette fois, Thaïs passe docilement ses bras autour de mon cou et me rend mon baiser. Je gémis d'aise. Je refuse de la perdre. Je m'y refuse. Je m'éloigne d'elle et attrape ses hanches pour la positionner à califourchon sur moi.

- Je t'aime, tu le sais ?

Elle hoche la tête. Je me retiens de lui dire que j'aimerais bien le savoir aussi et je nous recouche avant d'éteindre la lampe de chevet. Pour le meilleur et pour le pire.

- Bien. Dors maintenant.

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J'espère que ce chapitre très centré sur Ethan vous a plu :)

* Que pensez-vous de Naomie ?
* D'Ethan et de son comportement ?

A LIRE !
J'ai une petite chose à vous dire, je vous demande encore deux petites minutes d'attention :)

- Nous approchons de la fin de la première partie de l'histoire, et j'aimerais refaire une FAQ un peu particulière. J'ai vu ce format sur His Dear Bodyguard, et je trouve que c'est vraiment un super concept ! Il s'agit d'une FAQ pour les personnages de l'histoire, c'est eux qui vous répondrons. Alors vous pouvez déjà commencez à poser vos petites questions !

xx
Tessy

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Attach(i)ante (terminé)Where stories live. Discover now