♀ CHAPITRE 12 ♀

Depuis le début
                                    

Le garçon s'approcha de moi lentement, et m'enlaça de ses bras musclés. Trop faible, et fatiguée de me battre, je le laissais faire. Peut-être qu'il fallait que j'arrête de ne penser qu'à moi, que je laisse les gens entrer dans ma vie.

― Certes je ne peux pas comprendre ta douleur, me dit-il. Mais si je peux t'aider à ce qu'elle soit supportable, je le ferais.

Je hochai la tête faiblement.

Après cette étreinte un peu gênante, il m'indiqua sa chambre, il dormirait sur le canapé. J'entrai sans même allumer la lumière, et m'effondrai sur le lit. Kira me rejoint un peu plus tard, et se blottit dans mon dos. Sa chaleur me réconforta, et je m'endormis sous le coup de la fatigue.

*               *            *

Les rayons du soleil qui passaient au travers des volets me chatouillèrent le visage. Je me réveillai lentement, observant la pièce dans laquelle je me trouvais. La chambre de Maxime. Tout me revenait à présent.

Je sautai du lit en un bond, et fonçai dans le salon. J'étais entrée en trombe, et Élisa et Maxime me dévisageaient, la bouche pleine d'un petit-déjeuner copieux. Je devais me calmer, ma petite protégée était en sécurité pour le moment.

Sans mots, le garçon m'invita à les rejoindre. Je m'installai à table, silencieusement, tout en versant du lait dans un bol.

― Tu as bien dormi ? Me demanda Élisa.

― Oui, très bien, et toi ?

― Oui.

Elle hocha sa petite tête frénétiquement. Je la regardai, une si petite chose. Je n'arrivais pas à croire que je m'étais attachée à elle en si peu de temps. Peut-être que la situation accentuait les choses.

Je sentais que Maxime m'observait, mais je n'osais pas croiser son regard. Ce qu'il m'avait révélé la veille résonnait encore dans ma tête. Il avait perdu sa sœur et sa mère. Et on avait un point commun, nos pères étaient des lâches.

― Si vous voulez prendre une douche ou un bain, la salle de bain est juste là, m'indiqua Maxime.

Je hochais la tête et terminai mon petit-déjeuner.

Tandis que Maxime préparait ses affaires pour partir travailler, j'emmenais Élisa dans la salle de bains. Mais avant que j'y entre, le garçon me retint.

― Est-ce que vous serez là quand je vais revenir ce soir ?

Je ne savais pas quoi répondre. J'avais en effet prévu de m'éclipser pendant son absence.

― Je... Bégayé-je. Je ne sais pas.

― Noa, dit-il le regard dans le vide. J'ai envie de vous aider, ne partez pas s'il te plaît. Reste au moins encore une nuit ici.

Je soupirais. Pourquoi tenait-il tant à nous aider ? Mais Élisa semblait être bien ici, et jouer aux espionnes tous les jours n'était pas de tout repos. J'essayais de me trouver des raisons de rester, enfin, des raisons valables. Mais la seule qui me venait à l'esprit, c'était que je voulais un ami. Quelqu'un de mon âge qui puisse me comprendre.

― Bien, juste une nuit alors.

Un sourire immense illumina son visage. Il m'embrassa la joue et s'éclipsa. J'étais devenu encore plus rouge qu'une tomate. Mon cœur s'était accéléré en une fraction de seconde. J'entendis Élisa qui se pouffait de rire dans la salle de bains.

― Quoi, qu'est-ce que t'as ? Lui dis-je en rigolant.

― Noa est amoureuse ! Noa est amoureuse ! Répétait-elle en courant toute nue dans la pièce.

― C'est même pas vrai, attend que j't'attrape !

Je courrais après elle en rigolant. Je me délectais de ce moment, sachant très bien que c'était trop beau pour durer.

Une fois que nous fûmes dans le bain toutes les deux, je fermai les yeux et essayai d'oublier tout ce qui était en train de se passer. Élisa s'amusait à remplir d'eau une bouteille de shampoing vide, tandis que je lui lavais les cheveux. Elle me lança son regard malicieux.

― Noa plus Maxime égale coeur ! Chantonna-t-elle.

― Arrête ! Dis-je en lui jetant de l'eau au visage.

Son petit rire trancha l'air, me procurant une décharge électrique dans la poitrine, je la trouvais tellement mignonne.

C'est alors que quelqu'un toqua à la porte. Je me raidis, portant mon index contre mes lèvres à l'attention d'Élisa. Silencieusement, nous sortîmes du bain, et je lui intimai à voix basse de s'habiller le plus vite possible. Je m'essuyais rapidement, et le corps encore humide, j'enfilai mes vêtements.

Les tambourinements ne cessaient pas, et devenaient plus violents. J'avais le cœur au bord des lèvres. J'envoyai Élisa récupérer ses affaires, et empoignai un couteau dans la cuisine. J'avais l'air maligne avec ça dans la main, je ne m'en servirais probablement pas. Mais avoir une arme me rassurait.

Je m'approchais à pas de chats près de la porte, lorsque j'entendis des murmures...

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant