Les jumelles Potter - Le secret des Maraudeurs |REECRITURE|

chapitre 13

Les jumelles ne revenaient toujours pas de cette découverte, même après plus de deux semaines passées à s'interroger sur les circonstances de la mort de leur tante, qui semblait tragique. Aujourd'hui, c'était Halloween et elles tentèrent tant bien que mal de quitter leur masque impassible pour s'amuser un peu. Il fallait dire que les sorciers avaient à cœur cette journée et savaient la rendre amusante. Après les cours de la journée, elles se retrouvèrent comme convenu sur un des bancs du parc qui était littéralement devenu leur repère. Bien sûr, elles continuaient à communiquer par la pensée mais les rencontres physiques demeuraient toujours bien plus intéressantes.

- Amy ! Tu en as mis du temps ! s'exclama Anna, déjà affalée sur le banc en pierre.

- Les escaliers n'en ont rien à faire que je sois en retard ! Je suis restée coincée au troisième étage pendant bien dix minutes... Puis j'ai dû ramener un livre à Hazel de toute urgence, se justifia la dernière venue. A part ça, comment vas-tu ?

Alors qu'Anna allait répondre « on ne peut mieux », un souvenir éclaira sa mémoire. Son pire souvenir. Ce souvenir traversa la pensée de sa sœur au même moment, unies par un lien indescriptible. Le jour d'Halloween était pour beaucoup ce jour de fête américain, qui lie leur monde à celui des moldus. Mais pour beaucoup c'est aussi le jour où leurs parents donnèrent leur vie pour les protéger, elles et Harry. Elles tentèrent de chasser cette pensée de leur esprit après s'être étreintes longuement sans un mot.

- Je m'étais dit... commença Anna. On n'avance pas beaucoup sur Avery et...

- On trouvera ne t'en fais pas et...

- Arrête de repousser Amy ! Ça fait deux mois qu'on repousse de jours en jours, comme si ça allait arriver tout cuit ! C'est toi la Serdaigle, c'est toi la curieuse, je devrai pas avoir à te dire ça !

Amalia resta muette devant sa sœur qui avait raison, elle en avait conscience. Elle laissa sa jumelle continuer son discours.

- Alors je me disais... ce soir tout le monde sera occupé à faire la fête et j'en ai pas particulièrement envie, je sais pas toi...

La rousse se contenta d'hocher la tête, contrariée, et Anna reprit.

- Donc je me disais qu'on pourrait essayer de trouver quelques choses sur Avery à la bibliothèque ou...

- On pourrait aller dans le passé ? proposa Amalia, un faible sourire sur les lèvres.

Les yeux d'Anna pétillèrent quand sa jumelle proposa ceci et elle toucha sa poitrine où était logé le petit collier doré, toujours avec elle, comme pour conserver la présence de sa mère.

- Je ne l'ai pas avec moi maintenant, s'excusa Amalia, mais... on peut se donner rendez-vous après le banquet ?

- Parfait ! s'exclama Anna, un grand sourire aux lèvres, en tapant dans la main de sa sœur.

***

Le banquet était splendide ; les bougies flottantes avaient laissé leur place à des citrouilles découpées et les mets étaient tous meilleurs que les autres. Chacune à leur table, les jumelles Potter se régalèrent et oublièrent leurs problèmes le temps de ce repas long et envoûtant. Quand il toucha à sa fin et que chaque maison fut sur le point de rejoindre sa salle commune pour continuer la fête là-bas, Amalia s'éclipsa de son groupe pour attraper la manche d'Anna, happée par la foule de Serpentard. Celle-ci se retourna, surprise mais heureuse, et prit congé de ses amies. Les deux jeunes filles eurent du mal à trouver un endroit calme, rien que pour elles, le temps d'un instant. Finalement, elles se logèrent dans une alcôve, près de la cour. Immédiatement, Anna sortit son collier de sous sa chemise blanche. Amalia eut elle plus de mal à le prendre. Contrairement à sa sœur, elle ne pouvait pas le porter tous les jours car il lui rappelait trop sa mère, à qui elle ressemblait. Elle l'avait rangé dans une petite boîte dorée, derrière le cadre photo familial, dans le jardin de la maison des Potter, quand elles étaient enfants. Ce collier représentait comme un poids à son cou, le poids de la perte qu'elle tentait de surpasser pendant toutes ces années. Mais ce soir, en leur mémoire, elle l'avait porté fièrement, au-dessus de son uniforme noir. Quitte à ce qu'ils posent des questions. C'était leur jour.