chapitre 11

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Les jumelles ne revenaient toujours pas de cette découverte. Visiblement, elles étaient capables de se parler par la pensée. Cependant, elles ne savaient pas vraiment comment s'y prendre et il était hors de question de demander de l'aide à qui que ce soit, y compris le professeur Dumbledore et Mme Pomfresh. Ce devait être leur secret.

- C'est dément... répéta Amalia.

- Même si ça fait sacrément mal, marmonna Anna.

- Tu vas arrêter de te plaindre ? rit Amalia dans les couloirs du château, en prenant les mains de sa sœur dans les siennes.

Amalia n'avait eu aucun mal à se remettre de sa petite chute ; en effet, elle était déjà sur pied, grâce à un petit remontant fourni par Mme Pomfresh et débordait d'énergie. Au contraire, Anna était épuisée par cette journée éprouvante et ne rêvait que de son lit. Mais elle ne pouvait pas décevoir sa sœur une nouvelle fois. La rousse lui avait en effet partagé ses angoisses de la matinée.

- Comme tu n'as pas l'air d'humeur, allons nous balader dans le parc ! s'exclama joyeusement Amalia. Les cours ne sont pas encore finis, on devrait avoir une bonne demi-heure tranquilles, et pas besoin de travailler c'est le weekend !

La brune fut obligée d'esquisser un sourire ; le mot « weekend » résonnait comme une délivrance dans ses oreilles, bien qu'elle se plaise à Poudlard. Elle suivit sa sœur dans les couloirs vides jusqu'à la lourde porte, grande ouverte, qui donnait sur le parc du château, baigné sous la douce chaleur d'après-midi de septembre. Le temps était agréable, voire même idéal. Sans crier gare, Amalia se mit à courir pour dévaler les quelques marches qui menaient à la pelouse verte. Prise dans ce même excès de folie, Anna la suivit dans l'herbe, délaissant ses affaires dans un coin. Puis elles s'allongèrent dans l'herbe, sans rien dire. Elles fixaient juste, le sourire aux lèvres, le ciel bleu parsemé de nuages qui défilaient avec le vent. On est enfin à Poudlard, pensa Anna. Une petite douleur traversa le crâne d'Amalia avant que la petite voix ne lui parvienne. Elle remarqua qu'elle ressemblait étrangement à celle de sa sœur : fluette mais assurée. Elle sourit et se tourna vers elle. La satisfaction de pouvoir se parler, si loin l'une de l'autre les envahit et les laissa béate pour un bon moment.

***

Les jumelles ne s'endormirent pas dans l'herbe chaude mais profitèrent uniquement du moment présent.

- Amalia ! Anna ! lança une voix derrière elles.

Les deux jeunes filles se relevèrent sur leurs coudes pour apercevoir les trois silhouettes qui se dirigeaient vers elles ; trois silhouettes qu'elles reconnurent immédiatement. Les nouveaux venus arboraient fièrement les couleurs de Poufsouffle, et balancèrent leur sac de cours à leur côté avant de s'allonger avec elles dans l'herbe.

- Ça va mieux, Am ? se demanda Timothy. Tu nous as fait une peur bleue ?

En lui disant ces mots, il lui ébouriffa ses cheveux roux, signe d'affection qu'ils avaient acquis dès leur plus jeune âge.

- Oui ça va mieux ! disons... une mauvaise passe, répondit-elle en adressant un clin d'œil discret à sa sœur.

Puis chacun demanda des nouvelles de chacun ; c'était la première fois depuis la rentrée qu'ils se retrouvaient tous les cinq ensemble, tranquillement, sans contrainte horaire comme un cours d'Histoire de la magie ou même de Potions. Les enfants Richards et Potter purent rire à leur guise des premières anecdotes collectionnées en ce début d'année : la féroce attaque de Timothy par Peeves dans le couloir du cinquième étage, les cours du professeur Binns d'un ennui mortel, auxquels Bethany a survécu, ou l'invasion de la salle commune des Poufsouffle par une armée de criquets géants à cause d'un sortilège raté d'un première année. Puis, comme à leur habitude, la discussion dévia sur la Quidditch et le match à venir des Crécerelles de Kenmare, la semaine suivante, qu'ils attendaient tous avec impatience.

Les jumelles Potter - Le secret des Maraudeurs |REECRITURE|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant