N'oublie jamais Tome 2

2. Retour à la réalité

Ce havre de paix qui nous a si souvent réuni lui et moi. Son corps m'enveloppe aussitôt d'une douce chaleur et je me laisse bercer par les baisers qu'il dépose sur mon crâne.

- Tu te sens comment ?

- Bien et pas bien.

- C'est étrange !

- Je suis très étrange comme fille, tu ne l'avais pas encore remarqué ?

Il me retourne de sorte que je me retrouve face à lui, toujours dans ses bras.

- J'ai remarqué beaucoup de chose chez toi mais surement pas que tu étais étrange.

Lorsque nos doigts s'enlacent, nos tatouages se retrouvent et je me rends compte que je ne sais pas comment l'idée lui est venue.

Je sais qu'il l'a fait durant notre séparation, mais pourquoi ce dessin ?

- Comment tu as eu l'idée du tatouage ?

- De toi.

- C'est-à-dire ?

- Tu l'avais dessiné.

- C'est vrai, mais je ne l'ai jamais montré.

Il se racle la gorge, soudain mal à l'aise.

- Quand tu étais à l'hôpital, après ce que je t'ai dit, je suis allé dans ta chambre. Tu me manquais tellement, tout chez toi me manquais. Ton rire, ton odeur, ta voix, ta peau. Alors je me suis allongé sur ton lit, pour pouvoir sentir ton odeur, une dernière fois. Et je l'ai aperçu, collé au plafond de la chambre.

- Oui ! Je pouvais le voir en m'endormant.

- Il me rappelait tout ce que je n'avais plus, alors j'ai décidé de me le faire tatouer.

- Mais pourquoi la moitié ?

- Je peux te poser la même question ?

Je regarde mon tatouage, puis le sien et réponds à voix basse :

- Parce que je n'étais plus entière.

- Tu as ta réponse.

Je l'aimais déjà, et je ne pensais pas qu'il était possible de l'aimais encore plus, mais je me trompais, comme toujours. Nous décidons de rentrer et de nous mettre au lit.

Le retour à la réalité n'est pas facile, et lorsque nous retraversons à nouveau l'entrée, mon cœur se fige. Mais Kayden est là, et sa force me pousse à me dépasser, alors je surmonte tout ça et nous montons main dans la main dans ce qui sera à présent notre chambre.

J'avais un souvenir très net de sa chambre, des derniers instants que nous y avions passé. Nos rires et nos câlins repassent en boucle dans ma tête. Mais quand je passe la porte je reste sans voix. Le mur en face de moi est tapissé d'une immense photo de nous deux. Je ne me souviens même plus quand celle-ci à été prise.

- J'ai décidé de décorer un peu notre chambre.

- Je vois ça. C'est quoi cette photo ?

- Un souvenir... de la fête foraine !

Je souris en repensant à cette journée géniale, et je me souviens aussi d'un pari que l'on avait fait... il faudra que j'en reparler à Mèl. Le sol de la chambre est jongé de feuilles volantes.

- C'est...

- Des paroles, je n'arrivais pas à dormir sans toi, alors j'écrivais !